Vouloir la révolution c´est labourer la mer

samedi 26 décembre 2009

En ce matin d´octobre, 1800 soldats de l´armée bolivienne encerclent un campement de la guérilla établi dans la Quebrada del Yuro, non loin du petit village de la Higuera. Trahi par le PC bolivien qui préfère suivre les directives de Moscou, le groupe révolutionnaire se sépare en deux permettant ainsi aux malades et aux blessés de prendre la fuite. Les Andes, solidaires de la lutte des guerilleros mais baillonées par la dictature de Barrientos, ne peuvent se joindre à ce combat. Le terrain, l´état de fatigue des guerilleros ainsi que la superiorité numérique de l´armée bolivienne rendront ce combat perdu d´avance. Ce sont les dernieres heures de la guerilla bolivienne. Trois heures après le début de l´offensive, l´armée capture le chef de la guerilla, décimé par l´asthme et bléssé aux jambes. Trainé jusqu´à l´école du village de la Higuera, ce dernier passera la nuit au milieu des cadavres de ses compagnons. Le lendemain le sergent Mario Terán penètre dans l´école, mitraillette en main. Deux rafales. Nous sommes le 9 octobre 1967, Ernesto "Che" Guevara vient d´être éxécuté.

En suivant les traces du Santas Claus bolivien en direction de Cochabamba, un choix se présentait à nous. Celui de faire un détour, ou non, par le village de la Higuera. Aprés des heures de réfléxion intensive, nous décidons à contre coeur de passer notre chemin. Et ceci pour plusieurs raisons. La première, la plus évidente, vient bien entendu du temps : la saison des pluies venant tout juste de commencer, le chemin (200kms quand même) menant à la Higuera aurait pu facilement ressembler à une attraction de Walibi. La suivante vient du temps, mais l´autre cette fois ci, puisque nous savons maintenant que notre temps en Amerique du Sud est compté : en effet nous devons être le 7 fevrier au Mexique pour acceuillir en grandes pompes ... Pierre-Antoine Jacques-Marie Mathieu! La dernière, la plus réfléchie, vient du fait que nous preferons nous rendre là où les idéaux du Che ont vaincu. Car si la Bolivie revendique fierement son passé "révolutionnaire" , son heritage guevariste , et son présent socialiste il en est pas moins vrai qu´elle se sert allegrement de l´image du guérillero héroico pour injecter quelques milliers de dollars dans le système monétaire international. A quand un verre de Coca de chez Mc Donald avec la célèbre photo du Che, les yeux tournés vers un monde meilleur?

Cochabamba...

C´est donc aprés une nuit passée dans un bus 4x4 que nous débarquons au petit matin à Cochabamba, 3ème ville de Bolivie. Et au premier abord c´est pas le top. Et aprés réfléxion, au second non plus. Ancienne cité coloniale, au carrefour des routes de Santa Cruz, Sucre et La Paz, Cochabamba n´a pas beaucoup de charme.

Mais après avoir avorté notre pélerinage vers la Higuiera, nous décidons quand même, en cette période de fêtes, d´aller à la rencontre d´un autre barbu ... Jésus! Véritable superstar en Amérique Latine, cet antique personnage possède son lot de statues titanesques outre Atlantique, comme à Rio et vous l´aurez deviné ... Cochabamba! Nous entamons donc notre chemin de croix vers le Christ, indéniablement décidés à nous repentir de tous nos pêchés depuis notre arrivée à Buenos Aires. Et comme il y en a beaucoup, nous avons du gravir un bon millier de marches sous un soleil de plomb pour arriver enfin au pied de l´immense statue qui domine toute la région du haut de ses 33m, âge auquel notre cher Jésus s´est fait crucifier! Nous avons même eu l´honneur, moyennant quelques bolivianos (Jésus aussi s´est mis au business...), de pénetrer dans le corps du Christ pour admirer d´encore plus haut la vue sur la ville et ses alentours.

Jésus Christ Superstar

L´esprit libre, pardonnés de (presque) tous nos pêchés, nous quittons Cochabamba le 25 decembre pour La Paz, la plus haute capitale du monde! Aprés quelques heures interminables de bus à travers l´immensité sauvage de l´Altiplano, nous arrivons à La Paz à la nuit tombée. Et ce fut tout simplement magnifique! La capitale, située dans une dépréssion de l´Altiplano, se rallie par les hauteurs de la ville (El Alto, l´ensemble des quartiers populaires) avant de plonger dans le coeur de la cité presque 800m plus bas! Et oui la Paz est la seule ville au monde où il faut monter pour se rendre dans les quartiers populaires et descendre pour se rendre dans les quartiers bourgeois!

Au fil des rues qui quadrillent la ville, les marchands ambulants squattent les trottoirs pour vendre de tout et n´importe quoi, de la clé USB dernière génération aux DVD piratés des derniers films sortis en salle, du jus de fruit pressé au shampooing Head & Shoulders! (parmi ces 4 produits, un seul n´est pas arrivé au fond de nos sacs, à vous de deviner lequel...). Et oui, en Bolivie, les supermarchés n´existent pas, et sans Carrefour, on positive! (même si on a toujours pas trouvé de Chartreuse...). Pour les plus acharnés, la Paz possède son mercado de las brujas, littéralement marché des sorcières, ou se vendent plantes et herbes diverses, cactus hallucinogènes et foetus de lamas!

Dans toute cette agitation, qui commence à l´aube pour se terminer tard dans la nuit, les pietons sont souvent condamnés à partager la route avec les combis (transports urbains), dans une valse gérée tant bien que mal par les "agents de la circulation" de la capitale! De temps en temps, les pluies tropicales viennent perturber l´activité bouillonnante du centre-ville, déversant des torrents dans les rues de la Paz. On vous rappelle qu´il y a 800m de dénivelé entre le haut et le bas de la ville, alors mieux vaut ne pas être dehors à ce moment là!

La Paz de nuit, vue depuis el Alto

Et en cette saison des pluies, on ne va pas vous l´apprendre, il pleut beaucoup! L´occasion de découvrir quelques musées parmi la multitude que compte la ville. Nous partons donc nous mettre à l´abri au musée de la coca, qui raconte l´histoire de cette feuille sacrée, de son usage ancestral par les peuples pré-incas jusqu´à ses dérivés chimiques actuels (cocaine, médicaments...). On se rend compte ici à quel point l´arrivée de l´"homme blanc" en Amérique à permis de détourmer l´usage de cette feuille à des fins destructrices, rejetant aujourd´hui la faute sur les cocaleros, et taxant la Bolivie de "pays de la drogue"...

Le mauvais temps continuant son oeuvre, nous grimpons dans les ruelles de la ville jusqu´au musée des instruments de musique. Certes, vous pourriez nous dire qu´il suffisait d´aller dans un magasin pour regarder des guitares, mais ce petit musée propose bien plus! Des collections de flûtes, percussions, guitares et charangos nous dévoilent à quel point la musique traditionnelle était (et est toujours d´ailleurs, malgré la "fabuleuse" invention du reggaeton) importante dans les cultures amérindiennes. Aprés, on est fan ou on ne l´est pas! A la fin de la visite, quelques instruments, tous plus farfelus les uns que les autres étaient mis à disposition des visiteurs pour qu´ils puissent en "jouer". On a beau être musiciens, ce fut une catastrophe! Mais nous avons pu, l´espace d´un moment, retomber un peu en enfance.

Le cadre naturel qui surplombe la Paz nous pousse par la suite à partir en excursion dans la cordilliere Royale, plus précisemment au Huayna Potosi, situé à 6 088m d´altitude! Accompagnés par Robin, Mario et nos deux guides, Francisco et Super Mario, nous rejoignons le camp de base à 4 700m, situé non loin d´une ancienne cité miniere aujourd´hui transformée en ville fantome. De là, nous rallions le Campo Alto à 5 130m, derniere étape avant l´ascension vers le sommet. Arrivée 16h, diner 17h, coucher 18h! Mais le peu d´heures de sommeil qui nous attendent sont rapidement compromises par une tempete de neige, qui arrivera jusque dans le refuge, recouvrant de blanc nos matelats et duvets! A 11h30, Super Mario vient nous réveiller (enfin pas exactement puisqu´on a pas dormi!) pour démarrer le trek. Nous chaussons donc nos crampons en pleine nuit prets à avaler les 1 000m de dénivelés qui nous séparent du Huayna Potosi, alternant marche et escalade au piolet.

Vue du Campo Argentino, à 5 500m!

Cependant, les conditions climatiques (neige fraiche, vent, sommet inaccessible) et le mal d´altitude (on vous épargnera les détails...) auront raison de toutes les cordées parties à l´assault du pic. Comme quoi, malgré ce qu´ils disent à la télé, la montagne, ca ne vous gagne pas toujours! Et c´est au lever du jour, à 5 800m d´altitude, que nous faisons marche arriere vers le refuge, le temps d´apprécier les magnifiques paysages de haute montagne, les glaciers environnants et les immenses crevasses qui jalonnent le parcours. Nous revenons à la Paz dans la journée, un peu déçus de ne pas etre arrivés au bout, mais tres heureux d´avoir vécu cette expérience hors du commun.

Mario, Quentin, Flo, Super Mario, le "chauffeur du combi" et Robin

Apres une bonne nuit de sommeil, cette fois ci, nous préparons le réveillon du nouvel an en compagnie d´argentins, de francais, de japonais et de coréens, l´occasion de se fracturer l´estomac et de découvrir quelques boissons et spécialités asiatiques. La suite de la soirée restera classée défense!

Pour finir, nous profitons de cet article pour vous adresser, au meme titre que notre président, nos meilleurs voeux pour 2010! De notre coté, 2010 rimera avec Pérou (bon d´accord ca rime pas...), pour lequel nous partons en ce début d´année.

Joyeux Noel de Bolivie!

mercredi 23 décembre 2009

Au départ d´Uyuni, ce sont de grandes montagnes rompant l´horizon de l´Altiplano qui se dressent devant nous. 6, 7, 8 heures de bus (quand on aime on ne compte pas!) nous attendent pour parcourir les 200km qui nous séparent de Potosí. La piste prend des allures de montagnes russes, à travers des paysages aussi diversifiés qu´étonnants (il ne maquait que Mickey et Dumbo et on se serait cru à Disneyland!). D´un flanc à l´autre, on passe d´étendues désertiques aux dunes de sable, traversant peu à peu des petits villages isolés ou le temps semble s´être arrêté.

Potosi vue du Cerro Rico

Nous rallions finalement Potosi (avec soulagement, il faut être honnête!), située à plus de 4000m d´altitude. Flanquée dans une vallée trop petite pour contenir tant d´activité humaine, la ville impériale (décrétée par Charles Quint en 1555) garnit les flancs des montagnes environnates à l´exception d´un immense cône dominant Potosi du haut de ses 4700m! Le Cerro Rico, fut-il ainsi nommé par les conquistadors espagnols, abrite dans ses entrailles l´un des épisodes les plus marquants et les plus tragiques de l´histoire de l´humanité!

La montagne d´argent, diront les uns, qui a considérablement enrichi l´Espagne et les monarchies européennes à l´époque de la colonisation. Au bas mot, se sont 30 000 tonnes de métau qui furent extraites des ces mines, c´est à dire assez pour construire une route à deux voies pavée d´argent de Potosi à Madrid. Ou assez pour construire un pont d´os de la Terre jusqu´aux enfers. L´énorme quantité de richesse accumulée par l´Europe permis à une nouvelle théorie économique de s´épanouir.... Potosi, détonnateur du capitalisme naissant ou quand l´Europe vendit son âme au diable. La suite vous la vivez actuellement!

La montagne rouge, diront les autres, qui fut la dernière demeure de 6, 7, 8 milions d´amérindiens (c´est malheureux mais comme les heures de bus on ne compte plus...), exploités dans les mines d´argent au nom de la soif inébranlable de richesse du vieux continent. Et aprés les locaux, devinez qui l´on envoya travailler dans l´enfer du cerro Rico? Et oui, encore et toujours les esclaves africains. Et la France fut bien entendu l´un des principaux moteurs de ce commerce inhumain. Mais l´atiltude ne leur convenant pas, on les envoya travailler plus bas, dans les champs de coca...

Juan, dit "Catchi", faisant une offrande d´alcool à 96º à El Tio

C´est accompagnés de Juan, guide et ancien mineur, que nous pénétrons dans le gruyère du Cerro Rico (qui a dit qu´il n´y avait que du mauvais fromage en Bolivie?) à la rencontre de El Tio (lien uniquement pour les hispanophones, désolé), mi-diable mi-homme, à qui les mineurs vouent un culte, lui offrant chaque jour feuilles de coca, alcool à 96º (après en avoir bu quelques gouttes!) et cigarettes. El Tio, si vénéré mais si dur avec ses protégés! La cavités des mines aur lesquelles il veille forcent les mineurs à avancer le dos courbé, respirant poussières et acides, par des chaleurs de plus de 40º (à 4 200m d´altitude on vous le rappelle!) et à trainer des wagons de 2 tonnes à la main, souvent les pieds dans l´eau.

Bon on arrête là! Mais vous l´aurez compris, cette expérience fut aussi traumatisante qu´enrichissante! La démonstration avec la dynamite à la sortie des mines nous aura quand même rendu un peu le sourire, après 2 heures passés dans l´antre de El Tio, cimetière de milions d´indiens d´hier, et "lieu de travail" de miliers d´autres aujourd´hui, condamnés à ne plus voir le jour en échange de quelques bolivianos... Conclusion : aprés avoir mis les pieds dans cette mine, vous ne vous plaindrez plus jamais de votre boulot!

Ça fait un peu voyeur certes, mais il faut le voir pour le croire!

Malgré tout, il serait faux de dire que Potosi ne se résume qu´à ses mines. En effet, c´est également un des hauts lieux de l´architecture baroque en Amérique Latine, en témoignent ses innombrables églises, ses batiments coloniaux et sa cathédrale, visitée en compagnie de Dulfredo, guide et grand comique à ses heures. Nous montrons même en haut de la tour, à la recherche de Quasimodo selon lui, mais surtout pour apprécier la vue à 360º sur Potosi et aussi pour sonner (tout doucement, pour le fun!) les cloches de la ville. Et on attend encore Esmeralda!

Le lendemain, nous prenons la route de Sucre. Oui, vous avez bien lu! De la route asphaltée pendant 4 heures et demi (contre 3 annoncées par le transporteur...). Ça tourne toujours mais pour une fois ça ne fait que descendre, pour le plus grand plaisir de nos poumons maltraités par l´altitude et l´atmosphère irrespirable des mines. A 2 790m, la ville de Sucre reste la capitale constitutionnelle de la Bolivie (comme quoi on en apprend tous les jours!). Nommée ainsi en hommage au maréchal Sucre (rien avoir avec ce que l´on met dans le café...), la "cité blanche" compte parmi les plus belles villes coloniales, du moins son centre-ville, désormais inscrit au patrimoine mondial de l´humanité par l´UNESCO, tout comme Potosi. Malgré son nom, Sucre ne brille pas, à l´image de la Bolivie, pour ses spécialités gastronomiques, loin de là! Et nous sommes condamnés la plupart du temps à manger du poulet frit (ou plutôt de l´huile avec du poulet pas cuit!), plat unique servi dans les dizaines (centaines?) de "fast food" que compte la ville. A contrario, nous redécouvrons le plaisir de dormir dans des draps propres, sans avoir à sortir notre duvet!

L´atmosphère de Sucre fut tellement relaxante qu´on s´est un peu endormis sur les photos...

Malgré la pluie, qui tombe par averses tropicales (car nous sommes sous le sunlight des tropiques, comme dirait Gilbert!), il fait bon de flaner dans les rues de Sucre, boire un café sur la place centrale et une bière au mirador de la ville, visiter le magnifique cimetière (ou se retrouvent beaucoup de boliviens venus passer l´après-midi au calme!) et le musée des Arts Indigènes (avec démonstration de tissage traditionnel par des indiennes venues des petits villages alentours). On a beau pas être intéressés par le "tricotage", c´est vraiment impressionnant!

Place centrale de Tarabuco : un Inca arrachant le coeur d´un conquistador...

Le temps d´un jour du seigneur relativement clément, nous partons en van pour Tarabuco ou se déroule le traditionnel marché du dimanche. On y trouve de tout, de la sandale en pneu à la dernière chaussure à la mode! Cette escale nous permet aussi de découvrir de plus près le communautés indiennes quechuas (vous savez désormais d´ou vient le nom des produits "rando" chez Decathlon!), toujours présentes dans cette partie de la Bolivie et fières de leur héritage pré-colombien, notamment Inca. Même s´il est difficile de communiquer (le quechua c´est pas facile à apprendre!), cette journée nous aura donné un petit aperçu de cette Bolivie dans la Bolivie, loin du tumulte des grandes villes traversées jusqu´à présent.

Et c´est avec une soirée franco-belge (encore!) que nous terminons notre séjour à Sucre. Pour la suite, nous partons donc sur les chemins de Bolivie à la recherche du Père Noel! Vous saurez peut être dans le prochain article, comment fait ce vieux barbu pour supporter le chaleurs estivales quand il vient apporter les cadeaux aux petits boliviens!

L´article engagé

vendredi 18 décembre 2009

Si les jeunes musulmans français portent leurs casquettes à l´envers, ne veulent pas trouver du travail et parlent en verlan, sachez que nous portons des panchos et des bonnets ridicules, nous travaillons uniquement pour voyager et nous barragouinons (un peu) le Quechua, on s´disait qu´ensemble .... on ferait bien péter l´Elysée !


Video réalisée à l´aide d´un batôn de dynamite bolivien (achetée 1€ sur le marché), 100 g de nitrate de sodium (acheté 0,50€ sur le même marché) , d´un detonnateur au mercure (acheté 0,25€ toujours sur le même marché) et d´une de meche à poudre à canon de 50cm (achetée 0,10€... encore sur le même marché!)

QUELLE BANDE DE CONS !

Entre sel et ciel, Entre houille et rouille, La Bolivie avance!

lundi 14 décembre 2009

Peu après Humahuaca, sur le chemin menant à la Bolivie, la quebrada nous offre une vaste palette de couleurs recouvrant les montagnes de rouge, d´ocre, de blanc, de vert ou encore de violet! Peu à peu, les roches colorées laissent place à une grande plaine ou la végétation se résume à quelques cactus et buissons aux couleurs beaucoup moins riches... L´eau du rio ne coule plus... Nous sommes sur l´Altiplano!

Situé à plus de 3 000m, ce vaste haut plateau semble si près du ciel. A la Quiaca (3 443m), ville frontière, il devient plus difficile de respirer. Et c´est sous un soleil de plomb que nous passons nos derniers instants en Argentine avant de rejoindre le poste frontière, à pied et avec près de 20kg sur le dos. A ce moment là, le salut vient de la coca (pas la boisson!), que les locaux utilisent comme coupe faim ou pour combattre le sorroche, mal aigu des montagnes qui sévit dans les Andes. Nous sommes désormais très loin des plages de Viña del Mar....

Dans l´immensité altiplanique

Consommée en masse dans cette region, cette feuille sacrée des Andes que les amer
indiens (Inca et Tiwanaku) utilisaient jadis à des fins religieuses est prohibée dans sur plupart des pays du globe. Peut etre parce qu´elle constitue un ingrédient de base de la drogue préférée des golden boys du monde... (pas besoin de vous faire un dessin). Surement pas parce qu´elle constituerait également une partie de la recette secrète d´une célèbre boisson gringo (là non plus pas besoin de sortir les feutres et les crayons). Comme quoi... la vie peut-etre très aléatoire selon que l´on soit magnat étasunien (et pas américain, car les boliviens le sont aussi!) de l´industrie du soda et grand consommateur de poudre blanche ou un cocalero (producteur de coca) bolivien...

Peu aprés notre entrée en Bolivie

Nous faisons donc tamponner nos passeports au poste frontière de la Quica, le temps d´apprendre 2/3 mots de français au douanier bolivien, avant de sauter dans un bus (qui ressemble à une vague épave montée sur des roues de 4x4) pour Tupiza, première escale bolivienne.

Avec près de 9 millions d´habitants rèpartis sur un territoire équivalent à 2 fois la France, la Bolivie est l´un des pays les plus vides et les plus pauvres d´Amérique Latine. Depuis l´indépendance en 1825, les colons espagnols n´auront laissé dans ce pays que des richesses pillées et un ethnocide sans précédent à cette époque... Comme quasiment tous les pays du sud du continent, la Bolivie est passée par la case dictature avant de redevenir une démocratie depuis 1982. En 2005, Evo Morales devient le premier homme d´origine amérindienne à accéder aux plus hautes fonctions de l´Etat en Amérique Latine. Une grande vague de réformes démocratiques fut alors amorcée (nationalisations, intégration des langues indiennes dans l´éducation, redistribution des richesses au profit des plus pauvres), notamment en faveur des indiens (qui représentent 60% de la population). Aujourd´hui, la révolution Morales se poursuit, en témoigne sa réélection le 6 décembre dernier avec plus de 60% des voix!

Nos premiers sentiments en Bolivie oscillent entre l´émerveillement (les paysages de l´Altiplano, c´est vraiment quelque chose) et la peur (les chauffeurs de bus, quand ils ne sont pas saouls, conduisent comme des pilotes de rallye sur les pistes de terre et de sable!). 90km au nord de la frontière, Tupiza nous accueille, plantée au milieu d´un cirque de montagnes rouges, qui dessinnent un creux dans l´immensité de l´Altiplano. Dès le lendemain, nous partons pour Uyuni, notre premier objectif bolivien. Pour cela nous devons effectuer plus 6 heures de trajet en bus (on garde ce mot par commodité..) pour à peine 200km, à travers des sommets, des steppes, des canyons, des rivières assechées et des séquences "vomi" désormais incontournables!

Le cimetière des trains

Au premier abord, la récompense n´est pas là! (aprés 6h de montagnes russes...on espérait mieux). La ville d´Uyuni en soi n´a rien de captivant. Ancienne plaque tournante de l´exportation de minerai vers le Chili au XIVe siécle, Uyuni était devenue, avant les années disco, une ville fantome que le soleil plombe le jour et que les vents glaciaux balayent la nuit! En témoigne son gigantesque cimetière de trains témoignant de la longue décadence du pays complètement dépassé par le contexte mondial en matière d´exploitation du minerai.

En plein désert ... de sel!

Malgré tout, la manne touristique apporte aujourd´hui un second souffle à la région. Et aux vues des merveilles qui entourent Uyuni, on comprend sans problème l´afflut de voyageurs du monde entier dans ce décor digne de Star Wars! Nous partons donc à la découverte du Salar (désert de sel) en compagnie de Tom (un étudiant allemand rencontré dans le bus), Cristina (étudiante espagnole rencontrée dans le bus) et Paola et Mario (guatémaltèques rencontrés dans la jeep nous menant au Salar). Et oui, en Bolivie les transports sont en passe de doubler Meetic au niveau du nombre de rencontres effectuées par leur intermédiaire...

La Isla Inca Huasi

D´une superficie de plus de 12 000km2 (l´équivalent de 2 départements francais), le Salar d´Uyuni est un immense désert de sel situé à 3 650m d´altitude. Son épaisseur varie de 1 à 12m de hauteur, et en dessous il y a un lac qui jadis formait avec le lac Titicaca une des étendues d´eau douce la plus grande du monde! Comme vous vous en doutez, on y trouve essentiellement du sel, mais aussi, vous ne l´aurez jamais imaginé, des isles de corrail pleines d´immenses cactus! C´est donc sur l´Isla Inca Huasi que notre jeep s´échoue après avoir parcouru 50km de cet océan irréel. L´étendue blanche laisse apercevoir aux alentours des volcans et des montagnes, qui, par un phénoméne optique, semblent flotter au dessus du salar! Les rayons du soleil nous brulent la peau. Leur reflet sur le salar nous brule les yeux. Nous rentrons sur Uyuni cuits comme des lomos de lama! Si en Argentine on mange du boeuf, en Bolivie le lama est la viande par excellence! Et c´est pas mauvais!

Les cactus dominant le désert de sel

Notre escale à Uyuni se termine. Mais d´autres merveilles nous attendent à quelques heures de bus (comme en randonnée, on ne parle pas en distance car ca n´a aucun sens!). Nous vous donnons rendez vos dans le prochain article aux mines de Potosi et à la ville coloniale de Sucre.

Argentine ma bien aimée...

dimanche 6 décembre 2009

Sur le chemin nous menant de Santa Maria à Cafayate, la végetation se raréfie, l´air devient plus sec, la chaleur plus lourde. C´est une zone encore trés rurale que nous traversons, plus métissée aussi. La province de Salta a été l´une des région les plus touchée par la crise économique qu´a traversé l´Argentine en 2001/2002.... Un petit rappel des faits est nécéssaire? Soit...

Une cabane typique du nord de l´Argentine

Durant sa prési
dence (1989-1999), Carlos Saul Menem lança une politique d´ultra-liberalisme et un systeme monetaire basée sur la parité pesos/dollar. Une présidence marquée par nombre de scandales politico-finaciers, qui entraineront petit à petit l´Argentine dans une crise économique. Son successeur, Fernando de la Rua, n´arrivera pas à enrayer la crise car les exportations souffrent du niveau trop élevé du dollar. En quelques mois, le pesos argentin perd 75% de sa valeur. Fin 2001 les banques argentines sont au bord de la faillite (tiens, ça ne vous rapelle pas quelquechose?) et l´Etat n´arrive plus à payer ses fonctionnaires. La suite on la connait. Manifetsations géantes, pillages et chute de La Rua. 10 millions d´Argentins passent au dessous du seuil de pauvreté. Et les plus touchés furent les populations rurales et surtout le peu d´Indiens vivant encore dans le pays. Aujourd´hui, le nord se remet difficilement de ces évenements et les bidonvilles ont poussé beaucoup plus vite qu´ailleurs....

La Quebrada et ses mille couleurs

Mais cela ne nous empêche pas d'arriver en vie à Cafayate, capitale nationale du vin blanc (dommage qu´on soit arrivé apres la Saint Martin!). Situé au creux d´une oasis et entouré de magnifiques vignes, ce village est une étape reposante de notre voyage vers la capitale de la province de Salta, Salta (incroyable, non?). Le lendemain c'est sur la route nous menant à Salta (encore plus incroyable!?) que nous restons bouche-béés devant l´incroyable spectacle que nous offre la Quedabra de las Conchas. Un paysage digne du far west. Une nature sauvage, magnifique. Des couleurs éclatantes comme sur un tableau impressioniste. Ici une locomotive (avec un peu d'imagination ou un peu de vin blanc), ici des chateaux (avec de l'imagination ou du vin blanc) ou encore par là un visage (avec beaucoup d'imagination ET beaucoup de vin blanc).

Los castillos (les chateaux) : consommer avant de regarder!

Un autre tableau que nous a offert la Quebrada

Quelques heures plus tard nous voici arrivés à Salta, surnomée par les argentins "la linda" (la belle). Ville coloniale, posée en pleine jungle, où le mot fiesta prend tout son sens. Nous echouons à l' hotel El Andaluz où nous faisons la rencontre d' argentins, de français, d' israeliens, de belges (encore), d'anglais, de boliviens et d' un quebecois! Tabernacle! A El Andaluz nous avons perdu la notion du temps mais nous avons quand même pu flaner dans la ville, visité le musée de l' histoire coloniale et nous perdre dans la Quedabra de San Lorenzo. Ici plus qu´ailleurs nous redécouvrons le plaisir de partager le maté, des grands asados, et des discussions enfumées avec les argentins, Eh Che! C´est aussi l´occasion de nous essayer à la feuille de coca. On a un peu l´impression de broutter de l´herbe mais parait il c´est trés bon pour le corps.

Aprés un indien dans la ville, voici un québécois dans la jungle!

C´est avec Jeremie, le quebecois, que nous reprenons la route pour Humahuaca, au nord de Salta à quelques kilometres seulement de la frontière bolivienne. Et ici nous sommes loin, trés loin de Buenos Aires. Huamahuaca est une petite bourgade plantée au milieu d´un decor de reve. Ici presque pas de voiture et la plupart des habitants ont pour lointains ancetres un certain peuple nommé... Inca. Malheuresemnt le quechua s´est perdu et le castillan regne desormais en maitre sur cette région des Andes. Avec le Quebec nous passons nos derniers moments sur le territoire argentin à arpanter comme nous le pouvons la région. ¡Que lindo!

Sur les hauteurs dominant le village de Humahuaca

Mais notre voyage au pays du tango, des gauchos et du maté arrive à son terme. La Bolivie nous attend. Aprés avoir fait nos adieux à Jeremie nous montons dans le bus en partance pour la frontière, non sans jetter un dernier coup oeil à ce pays que nous avons tant appris à aimer. L´un comme l´autre l´Argentine nous a profondement marqué tant par la beauté de ses paysages que par ses habitants. Nous y reviendrons. Ici se termine la première partie de notre voyage. Ici commence notre périple à travers l´autre Amérique Latine, celle que nous attendions vraiment!

"L'homme du tango est un être profond qui médite sur le passage du temps et sur ce que, finalement, ce passage nous apporte : la mort inexorable" (E. Sabado)

¡Suerte!

Papa dit, ils peuvent tuer des hommes, mais ils ne tueront pas la mémoire
Les mères des disparus chantent toujours contre l'oubli
On vit le fruit d'une démocratie ratée,
Dans un pays si riche tant d'enfants ont dans le ventre qu'une tasse de Mate.
Parce qu'on est dirigés par la mafia du crime,
Moi j'comprends pas et quand j'demande pourquoi
on m'répond toujours....
« parce qu'on est en Argentine »

Keny Arkana, Victoria

La malédiction de la Ruta 40

En revenant en Argentine, notre destin était, une fois n´est pas coutume, tout tracé. Un mois plus tard, 2 ou 3 000 km plus loin, 20 à 30º de plus, la Ruta 7, qui relie Santiago à Buenos Aires nous amenait inexorablement vers Mendoza, 3e plus grande ville d´Argentine traversée du nord au sud par une certaine Ruta 40...

Les lacets menant au Paso Libertador

Définitivement frappés par le syndrome de Stockholm, nous nous dirigions vers ce qu´on peut appeller notre pire cauchemard ... jusqu´à présent! Et pour cela, nous avons franchi le Paso Libertador , situé à 3175m d´altitude (quand même). Pour cela, nous avons arpenté la plus belle route des Andes, à travers d´innombrables lacets (l´Alpe d´Huez á côté ferait office d´autoroute) qui slaloment entre les gigantesques sommets et les neiges éternelles de la cordillière. Malheuresement, les nuages nous auront caché l´Aconcagua, le toit des Amériques culminant à 6959m.

Les montagnes encerclant la route des Andes

Mais la récompense était bien là. Mendoza nous accueille avec son soleil rayonnant, ses chaleurs accablantes, ses filles sublimes et ... ses célèbres bodegas (caves à vin) ! Qu´ils soient tintos (rouges), blancos (pas besoin d´être bilingue) ou espumantes (du champagne, mais sans l´appellation), les vins mendozinos comptent parmi les meilleurs du pays et du continent, même si ça vaut pas une bonne Lichette! Et on ne s´est pas fait prier pour visiter une des plus grandes bodegas de la région, nommée Norton (on vous l´accorde, ça ne sonne pas trés argentin...). Des explications de la visite, nous auront retenu, hormis la dégustation, que leurs meilleurs vins vieillissent dans des fûts en chêne français. Les vignes ( 80% de sépages francais, 20% de sépages californiens) poussent dans un cadre sublime, surplombées par les contreforts de la cordillière.

Avec Willy et ... une Quilmes

Accompagnés par Willy, notre guide par excellence, nous avons retrouvé les meilleurs saveurs de l´Argentine : la viande (lomo pour la cuite, chicas pour la crue!), les empanadas et la bière, notamment la Quilmès (émouvantes retrouvailles!) et la Andes (fabuleuse découverte).

Mais la Ruta 40 nous attire, comme Sauron attire le précieu. Elle nous appelle et nous ensorcelle! La 1ére frayeur vient du chauffard argentin qui nous prend en stop de Mendoza à San Juan. On a beau être confiant en voiture, là, on n´était pas rassurés!

Jusque là, tout va bien!

On avait deja casse une voiture, on a encore fait plus fort!

La seconde intervient une heure après le départ pour Tucuman. A la sortie d´un virage, le bus de nuit perd 3 roues (qu´on a vu passer par la fenêtre!) et vient s´échouer dans les graviers sur le bord de la route. Pas de blessés, ni de morts, mais prés de 2h d´attente au milieu de nulle part. A ajouter à cela que nous n´avons pas pu voir la fin de Full Contact, film (navet) avec Jean Claude Van Damme. La poisse!

Mais jusque là, tout va bien!

La Quebrada de los Sosas, une route ... et de la jungle!

Le lendemain, le trajet qui relie Tucuman à Cafayate (prononcez "Cafachaté" ça fait plus raffiné), sur la Ruta 307, prend des allures de soulagement, malgré les 2 correspondances dans des villages encore plus paumés que St Nicolas de Macherin. Et pourtant, la traversée de la Quebrada de los Sosas, gorge couverte de forêt tropicale et de nuages s´écrasant sur la montagne n´est pas de tout repos! Ensuite, la traversée du plateau de Tafí del Valle nous mène vers le col Infernillo (petit enfer!) ou les prairies et les lacs laissent place sur l´autre flanc aux paysages arides dominés par des roches ocres d´ou sortent d´immenses cactus. Malades en voiture et vertigeophobes (on l´avoue on l´a inventé) s´abstenir!

Une oasis dans le desert nord argentin

Mais jusque là, tout va bien!

La malédiction n´aura pas eu raison de nous. A Santa Maria, nous rallions une fois de plus la Ruta 40, qui nous mène 90km plus loin, jusqu´à Cafayate. Vous saurez donc dans le prochain article (ou sur les chaînes de TV du monde entier) si on est mort ou pas!

Mais soyez en sûr, tout ira bien!

PS : la plupart des photos ont été prises d´un bus, en mouvement, avec des vitres sales (normal on est en Argentine), à des moments ou on n´était pas soit, entrain de manger soit, entrain de dormir, et ou on pouvait se poser sur des sièges sans vomi dessus (on vous l´as dit, ça brassait!). Donc soyez indulgents! On vous en mettra plein la vue dans le prochain article! Promis!

... Asados et Manu Chao! Proxima estación : ESPERANZA !

mardi 1 décembre 2009

Et ce n´est pas un diner en famille que nous a réservé notre première nuit en compagnie des Castro, mais bel et bien un concert du francès le plus connu en Amérique latine, nous avons nommé ... Manu Chao! Et nous pouvons vous jurer qu´entendre près de 30 000 chiliens chanter en français, c´est tout simplement rénial ! Mais des concert il y en aura d´autre, et c´est au mexique à Monterey que normalement nous assissterons, si nous sommes encore en vie, au World Magnétic Tour de Metallica! Caramba!

Mais revenons à nos moutons. Chez la famille Castro nous avons donc Javi, la cadette, notre véritable hòtesse qui nous aura trimbalé dans tout Santiago et qui dans deux ans partira à son tour faire le tour du monde, en commençant par la France bien entendu! Valéria, la seconde, dont nous avons faité l´anniversaire le surlendemain du concert ce qui nous a permis de faire la conaissance de Safary Calipso un groupe de ragga santaguien ainsi que de Valeska, une franco-chillienne qui est née à... Grenoble!

Les 3 mousquetaires en compagnie de Valeska

Ensuite nous avons Pilli l´ainée, Papa et Maman Castro qui ont été au petits soins pour nous durant notre séjour et enfin les oncles, les tantes, les cousins et les cousines Castro que nous avons rencontrés lors d´un asado famillial. Et un asado (barbeucue) chilien c´est comme un verre de Pisco, ça ne se refuse pas! Le principe est trés simple : il suffit de manger et de boire jusqu´à ce que mort s´en suive, tout simplement extraordinaire!

Javi et Valeria Castro, soeurs fidèles...

Que dire de plus si ce n´est que nous avons : fait la conaissance de Snoop Dog, médité sur le temps et les dimensions, entendu au moins 20 fois la marseillaise chantée par des chiliens qui ne parlaient pas un mot de français, trouvé l´équivalent chilien du PMU buissard, croisé un Voironnais dans le métro de Santiago, toujours pas trouvé de chartreuse, pour ceux qui auront vu les Parasites (ou Blade 2, au choix) croisé l´actrice Léonor Varela, et assisté à la fin du monde.

Mais tout à une fin et notre séjour au pays des avocats (palta) prend fin. C´est donc avec tristesse que nous quittons le Chili et ses habitants qui n´auront jamais céssé de nous surprendre. L´aimabilité, l´hospitalité et joie de vivre chilienne nous manqueront. Partout où nous sommes allés, partout où nous avons erré, partout où nous avons squatté, c´est avec le sourire que nous avons éte accueillis. C´est aussi l´heure des adieux avec Loys qui lui, continue seul son tour du monde. Aprés ces quelques mois passés ensembles, c´est décidément une page de notre voyage qui se tourne! Prends soin de toi au pays du soleil levant, Hasta pronto amigo !

Bref pour nous le Chili c´est fini, mais nous esperons que pour vous cela ne fais que commencer. Ici débute notre grande remontée vers le nord, vers le pays des Incas, vers Bogota! Et comme nous sommes sur que cela vous attriste enormement, voici une série d´images retraçant ces premiers mois passés sur le sol du Nouveau Monde... A trés bientôt !

Puerto Madryn - El Doradillo

El Chalten - Fitz Roy

El Calafate - Perito Moreno

Bariloche - Cerro Campanario

Valparaiso