Retour sur les terres mayas (Florian)

vendredi 16 avril 2010

A l´heure ou le MEDEF sévit de plus en plus en France, la bonté des patrons mexicains reste intacte. Ayant travaillé 7j/7 pendant plus de deux semaines, la dueña du Kitsch and Bagels décide de nous accorder 3 jours de "repos", ou plutot de nous rendre les jours ou elle nous a allegrement exploité...
L´occasion de reprendre la mochila (sac a doc), des heures de bus et des coups de soleil. Quentin étant parti 2 semaines en communauté zapatiste en tant qu´observateur, j´entame seul ce nouveau périple. Ainsi, pour la premiere fois et en exclusivité, je parlerais a la premiere personne en attendant nos nouvelles aventures en couple.

Reste ou tu es Quentin, j´ai trouvé un nouveau pote!

Je quitte donc les montagnes du Chiapas pour Mérida, capitale du Yucatan. Découverte en 1542, la ville blanche (devenue grise...) fut baptisée ainsi par le conquistador Francisco de Montejo du fait de son architecture rapellant celle de sa grande soeur espagnole. Ville coloniale oblige, on retrouve le classique zocalo (place principale) entouré d´églises, d´une cathédrale et d´édifices typiques de l´époque. Bref, si vous nous suivez depuis le début, vous connaissez la chanson! De mon coté, je préfere raconter des blagues plutot que de faire de l´analyse architecturale...

La pyramide Kukulkan (j´ai pas effacé les touristes avec Photoshop mais j´ai eu un gros coup de chance!).


Faute de temps, je me rend directement (apres avoir bu un café quand meme) a Chichen Itza, ancienne cité maya fondée vers 450 qui fut l´une des plus puissantes de l´époque, et affichant des élément architecturaux mayas (pas dur a deviner) et tolteques. Malgré tout, au moment de la conquete espagnole, en 1533, la ville avait quasiment été désertée, les autochtones s´étant flingués (c´est une image, ils n´avaient pas d´armes a feu) entre eux avant meme l´arrivée des grands barbus... Aujourd´hui, comme le Machu Picchu, Chichen Itza est désignée comme l´une des "7 nouvelles merveilles du monde" (titre non officiel plutot a caractere commercial mais ca prouve tout de meme la valeur du site). Suite logique, ce sont les ruines les plus touristiques du Yucatan...

Le mur des cranes ... et le mien par la meme occasion!

Ainsi, apres d´émouvantes retrouvailles avec les centaines (miliers? millions?) de yankees présents sur place, j´entreprends la découverte de la cité, construite autour de l´imposante pyramide Kukulcan, certainement la plus belle (la mieux restaurée) du monde maya. La pluie battante du début d´apres-midi me laisse ensuite le champ libre pour découvrir le site plus tranquillement (c´est un fait, le touriste a peur de l´eau!), qui s´étend sur 300Ha. Au programme, pyramides et temples a foison, jeu de pelote le plus grand du monde maya, observatoire astronomique ... on en a pour nos 116 pesos, ou plutot nos 10 dollars US (monnaie plus courante dans ce coin du Mexique...).

Apres l´orage

Pour finir, apres avoir papoté quelques minutes avec les iguanes pres du cenote de los sacrificios (ou en effet 21 cranes d´enfant furent trouvés...), je rentre sur Mérida pour manger un bout (des tacos quoi!) et y passer une (courte!) nuit. Mais dans cette region particulierement touristique, les prix ont grimpés plus vite que dans les montagnes chiapanecas et c´est dans la rue que je suis contraint de manger (comme beaucoup de locaux a vrai dire) en face du ... Burger King. Comme quoi, "Pauvre Mexique : si loin de Dieu et si proche des Etats Unis" (Porfirio Diaz).

La pyramide du Devin, Uxmal

Le lendemain, apres avoir dévalisé le petit dej de l´auberge, je file vers Uxmal. Comme Chichen Itza, il fut l´une des cités les plus resplendissantes de l´ere maya, avec une activité marchande et agricole tres forte. Elle déclina vers l´an 1200 et fut ensevelie sous la végétation, son utilité ne devenant plus que religieuse (logiquement, le Vatican devrait lui aussi etre enseveli par la foret!). Arrivé a l´aube (9h du mat´ pour moi c´est l´aube!), je découvre devant moi un site grandiose, quasi vierge de touristes (et vierge de yankees!), avec des édifices certes peu rénovés, mais en phase de rénovation, ou plutot de bétonnage... La végétation est encore tres présente et ensevelit encore les zones les plus écartée. Ainsi, passée la pyramide du Devin, on peut facilement jouer a Indiana Jones et explorer les parties les plus secretes du site, la ou les guides ne vont pas... Il ne manquait que les mayas!

Vue du haut de la grande pyramide

Du haut de la grande pyramide, la vue sur le site est exceptionnelle, somptueuse! On apercoit au pres les frises du palais du gouverneur, au loin le jeu de pelote, le cimetiere, la pyramide du Devin, seule pyramide ovale du monde maya (peut etre du monde tout court!). Apres plusieurs heures de marche, de grimpette et de discussion avec les iguanes du coin, je retourne le long de la route principale, le soleil étant devenu difficilement soutenable et les touristes arrivant de plus en plus!

Saviez-vous que les mayas avaient inventé le cliqueur de la souris d´ordinateur...

... le basket-ball...

...la piraterie...

... et le porno!

Au bout de quelques heures de bus, j´arrive a l´ultime étape de mon périple, Campeche. Rien de bien passionnant dans cette ville, a vrai dire mon billet de retour me coutait moins cher d´ici que de Mérida... Malgré tout, une petite ballade dans le centre-ville me permet de voir au dela des murailles (les seules du Mexique), la mer des Caraibes, bien que sans plages et poluée (en France il y a Total, au mexique, il y a Pemex).

Mon voyage s´acheve donc le lendemain au bout d´une nouvelle nuit de bus, retrouvant metro (en fait je vais au boulot pied), boulot (le jour meme) et dodo (ce qui m´avait le plus manqué!). Prochaines nouvelles, prochainement!

Zapatistes, Chronique d'une rébellion (4/4) : Nos vemos en 2010

samedi 10 avril 2010

Après plus de16 années de lutte, le mouvement zapatiste n'a rien perdu de l'originalité et de la puissance qui lui a permit de tenir si longtemps. C'est un exemple pour nombres de peuples en lutte un peu partout dans le monde. Luttes pour l'indépendance, autonomie, la reconnaissance des droits indigènes, luttes pour liberté politique, la liberté de pensée, luttes contre le néolibéralisme, contre la destructions des terres, contres les expropriations et les exploitations, luttes pour la dignité humaine. La longévité du Zapatisme n'est pas un hasard au vue des facteurs : un héritage de 500 ans de luttes des indigènes, une sur-exploitation du Chiapas par les multinationales (mexicaines et étrangère), un racisme encore bien présent envers les peuples indigènes, des moyens de communications importants et un humour toujours présent dans les communiqués du porte-parole le Delegado Zero (le sous commandant Marcos, encore lui!), l'appui de sociétés civiles nationales et internationales, des mouvements autonomistes et anticapitalistes du monde entier, et surtout l'importance des femmes (qui occupent les mêmes fonctions que les hommes : de représentantes des autorités à commandantes de l'EZLN). Bref en cette année 2010, qui célèbre le bicentenaire de l'indépendance et le centenaire de la révolution mexicaine, le mouvement zapatiste de ceux sans visages n'est pas prêt de s'éteindre et n'a pas cesser faire parler de lui. Un autre monde est possible, pour eux, pour nous, pour tous.. Zapata vive, la lucha sigue.

Des montagnes du Sud-Est Mexicain,
Comité inter-galactique pour l'autonomie buissarde,
en ce cinquième mois, autrement dit en Mai de l'année 2010.



Pour en savoir plus :


-> Sites web

En français :
- Espoir Chiapas / Société civile des Abejas : http://www.espoirchiapas.com/
- Comité de solidarité avec les peuples du chiapas en lutte : http://cspcl.ouvaton.org
- Collectif ¡Ya Basta! : http://www.zapata.com/yabasta.php3

En espagnol :
- Sites Web de l'EZLN :
EnlaceZapatista (la otra campaña) : http://enlacezapatista.ezln.org.mx/,
ZeztaInternational : http://zeztainternazional.ezln.org.mx/


- Indymédias Mexique : Indymédia Chiapas, Indymédia Oaxaca, Indymédia Mexico

-> Littérature

En français :

- Sixième déclaration de la forêt Lacandone (nous la demander, nous vous l'enverrons en format digital)

Sous-Commandant Marcos / Le Délégué Zéro :
- Mexique, calendrier de la résistance, Rue des Cascades, Paris, 2007
- Don Durito de la forêt Lacandone, Edition de la mauvaise graine, Lyon 2004
- Chiapas : Le sud-Est en deux vents, un orage et une prophétie, Mille et unes nuits, Paris, 1996
- ¡Ya Basta!, Tome 1 et 2, dagorno, Paris 1996


- L'autonomie, axe de la résistance zapatiste, Raúl Ornelas Bernal, Rue des Cascades, Paris, 2007
- Le mythe de la raison, George Lapierre, L'Insomniaque, 2001
-Hommes de maïs, cœurs de braise. Culture indienne en rébellion au Mexique, Ouvrage collectif, l'Insomniaque, 2002

En espagnol :


- Las venas abiertas de America Latina,
Eduardo Galleano
- Autonomias y Emancipaciones, America Latina en movimiento,
Raùl Zibechi
- Los de Abajo, Mariano Azuela.