Valpo, Santiago, Pisco...

vendredi 27 novembre 2009

Notre fugue de l´Echo Farm magnifiquement orchestrée nous parachute tout droit sur la place du village d´Olmué à 8h du matin.... Et à cette heure au Chili, on ne croise que des chiens errants!

A Olmué, il y a des cactus!

Nos recherches fructueuses nous ménent néanmoins à un camping situé à quelques encablures du Parque la Campana, au pied des montagnes. Enfin une occasion de découvrir de plus prés la région. Mais décidement le soleil, certainement fâché que nous ayons mis fin à nos prières, décide de se cacher derrière les gros nuages que nous a ramené l´océan Pacifique. Malgré tout, cette escale en campagne chilienne nous aura permis de remettre notre cerveau à l´endroit et de rencontrer des personnes étonnantes comme un retraité chilieno-etasunien du FBI avec qui nous avons, dirons nous, partagé le calumet de la paix... Désormais, notre retour à Valparaiso chez Pam et Cata est inéluctable et imminent, afin de retrouver notre amour perdu...la fiesta!

Valpo fiesta team

Et la fiesta, à Valpo, c´est comme la tournée d´adieu d´ACDC, ça ne se termine jamais! Cependant, deux ingrédients sont indispensables pour que la sauce prenne.
Le premier est le pisco, que les chiliens adorent, peut être un peu trop... Le second est la cumbia, une fois que le pisco (on en remet une couche, parce que c´est tellement bon!) a fait son effet!
Et quand tout cela se termine, en gros quand il commence à faire jour, tout le monde rentre dormir toute la journée en compagnie des arañas de rincón. Ça fait froid dans le dos, mais apparemment ça n´est pas plus dangereux que ça, et cette bestiole est plus considérée comme un animal de compagnie que comme une araignée mortelle! Quant à nous, on est toujours pas convaincus.

Si seulement sa piqure pouvait nous transformer en Spiderman!

L´épopée fantastique des trois mousquetaires, Flo (Tintin, pas évident...), Quentin (Tarantino, déjà plus évident) et Loys (Drink drink drink Man, l´évidence même!) se poursuit ensuite à Santiago. Nous sommes accueillis dans le quartier de Nuñoa par Nico, Jerko et Felipe, trois colocs pour qui le pisco (un dernier pour la route!) est davantage une religion qu´une boisson, malgré le fait qu´ils viennent de découvrir récemment leurs origines juives.
En bref, des conversations interminables teintées d´humour, toujours autour d´un verre de... non allez on arrête! Un accueil plus qu´adorable même si la baignoire ressemblait davantage à la marre aux canards! Et une révélation, la découverte des toucans et de leur importance dans l´équilibre du monde, parce que les toucans don´t care! (citation de Nico, pleine de sens vous l´aurez compris...)

Tintin, Nico, Drink drink drink Man, Jerko, Felipe y Tarantino

Adios Nuñoa, buenos dias Apoquindo! Trois jours après notre arrivée, notre petite équipe de manouches change de quartier direction la East Coast de Santiago, chez la famille Castro! (vous y avez pensé, mais non rien à voir!).

Granja party, c´était pas la fête!

lundi 16 novembre 2009

La perle du Pacifique s´éloigne derrière nous au fur et à mesure que nous rentrons dans l´arrière pays "Valparadisiaque", jusqu`à Olmue , 40km à l´Est. Les températures s´élèvent, la végétation se tasse. Le vert des cactus et l´ocre des terres asséchées remplacent le bleu de l´océan.

Les trois semaines que nous nous préparions à passer à l´Echo Granja (qui signifie ferme, et à ne pas confondre donc avec "ganja") présentaient plusieurs intérêts. D´une part, il s´agissait de s´immerger au sein du paysage chilien, ses habitants, sa langue si particulière, ses modes de vie, ses chiens et chats errants... D´autre part, ce petit break nous aurait permit de faire, outre les travaux de la ferme (qui n´a pas jardiné aec un grand père ou un tonton?), des expériences nouvelles en matière de découverte d´autres cultures et d´expériences spirituelles.
Notre séjour à l´Echo Granja se résumera en trois mots, ou plutôt deux!

En direct de Tatouine!

Veni... nous arrivons donc à la ferme pour trois semaines de WWOOFing en plein coeur de la Vème région (du Chili, vous l´aurez deviné). L´Echo Granja se présente comme un grand projet écologique d´agriculture organique Homa qui allie donc une culture agricole "bio" à des rituels de méditation basés sur le rythme du soleil, qui pour information se lève vers 6h30 du matin dans le coin. Grasses mat´ à oublier!

Les lieux de méditation me manquaient pas...

Vidi... le décor est magnifique, junglesque. Rien n´est déraciné ou taillé. La nature est reine! Les activités "de la ferme" sont intéressantes, même si le soleil, à qui on demande d être clément, nous puni dès que l´on se découvre d´un poil! L´accueil est plus qu´amical, fraternel. La cuisine, végétarienne, est excellente et abondante!

Une partie du potager

Il aura manqué de Vici... les quatres heures OBLIGATOIRES de récitation journalières du Tryambakam Mantra, en boucle et sans pauses seront très vite venues à bout de notre motivation. Il faut dire que nous sommes en Amérique Latine, alors si en plus on nous force à prier en Sanskrit... Le sur-lendemain de notre arrivée, nous quittons l´Echo Granja. Nous n´étions certainement pas prêts à nous lancer dans une telle "folie"...

Le désormais célèbre "Tryambakam Mantra"

Mention spéciale à Quentin, the "Best Homa Man", qui aura participé (commencé seulement) à la dernière cérémonie, "séchée" par Flo et Loys. A sa décharge, il est vrai que sa chambre était juste à côté de la salle de méditation, alors que les deux autres "mécréants" s´étaient exilés en tente, juste à coté du compost...

Bouddha n´aura veillé sur nous que quelques jours...

Concernant la suite, la beauté des alentours nous pousse à rester dans la région d´Olmué, ou nous poursuivons (un peu prématurément...) nos aventures!

PS : desolés pour ces photos, mais nous les avons prises dans l´illégalité le matin où nous avons fui de cette maison d´allumés (le feu hahahah, ah non pardon jajajajaja)...

La perle du Pacifique ou la fin des quatres fantastiques

lundi 9 novembre 2009

"Valparaiso scintillat dans la nuit de l´univers. Du monde et vers le monde surgirent des navires pavoisés beaux comme des colombes de rêve, des bateaux parfumés, des frégates affamées que le cap Horn avait retenues plus que de raison... Souvent les hommes à peine débarqués se précipitaient sur la pâture... Jours féroces et fantastiques où les océans ne communiquaient que par le lointain détroit de Patagonie. Temps où Valparaiso payait en bonne monnaie les équipages qui la souillaient et qui l´aimaient."


P. Neruda, J´avoue que j´ai vécu

Les couleurs de Valparaiso...

Principal port du Chili et deuxieme ville du Chili, située dans la Vème région, la ville est dominée par 44 cerros formant un amphitheatre naturel donnant sur... l´Océan pacifique! Ici le moyen le plus pratique pour se deplacer n´est ni le bus ni le metro et encore moins nos pieds (parce que c´est fatiguant) mais l´un des 15 ascensores (funiculaires) tout droit sortis des années 30 qui partent encore et toujours à l´assaut des quartiers de la ville haute et de ses maisons hautes en couleurs. Elle fut jadis le port le plus important du continent, escale obligatoire pour les navires raliants l´Atlantique au Pacifique via le détroit de Magellan! Tombée en désuétude avec la contruction du canal de Panama au début du siècle dernier, la ville aspire aujourd´hui à redevenir l´un des principal pole economique du pays.


Vue des cerros depuis le port

Et nous dans tout ça? Apres notre visite express de Santiago, c´est en bus que nous nous rendons à Villa Alemania dans l´agglomération de Valparaiso/Viña del Mar, 100kms au nord. C´est ici que nous entamons par ailleurs notre première experience sur couchsurfing chez Camilla et sa famille dont l´accueil fut chaleureux et sympathique. Cette solution nous permet d´une part de pratiquer d´avantage notre (piètre) español, de vivre avec la population locale et d´autre part de découvrir le coin avec les meilleurs conseils prodigués par nos hôtes! L´éloignement de Villa Alemenia avec Valparaiso nous oblige à chosir un moyen de transport parmi deux solutions proposées : soit le métro (Alsthom, cocorico!) tranquille et reposant, soit les minibus conduits par des chauffeurs qui, frustrés de ne pas être devenus pilotes de rallye, exercent leur passion dans les rues sinueuses de la ville. Frissons garantis!

De la sebastiana...

Aprés un week-end riche en decouvertes, nous quittons Villa Alemania pour.... Valparaiso, l´occasion de découvrir une fois n´est pas coutume, la ville de jour. Et c´est dans les hauteurs, sur les flancs du cerro Mariposas que nous posons nos bagages et nos jambes rendues lourdes par la salsa et le manque de sommeil. Bienvenus chez Pamela, Catalina et César, étudiants de Valparaiso et guides parfaits! Nous decouvrons avec eux la ville et ses ruelles, et bien sur la vie nocturne des quartiers du port. C´est ici -il y a bien longtemps- que les cap-horniers venaient s´echouer dans les nombreuses tavernes aprés de long et difficiles mois passés en mer. Et c´est dans l´unique but des rendre hommage à ces braves marins que nous fêtons notre retour du Grand Sud, même si il faut l´admettre la traversée du continent est certainement moins perilleuse les pieds sur terre!

Vue du cerro Mariposas

Sous le soleil et avec la bise marine, nous flânons maintenant dans les rues de Valparaiso. Quoi de mieux que de se perdre dans le dédale des rues colorés, admirer l´océan Pacifique depuis les hauteurs de la ville, discuter comme nous le pouvons avec les chiliens d´ici et d´ailleurs sous les regards attentifs des chats qui, de leurs perchoirs nous rappellent combien il fait bon vivre à Valparaiso, la perle du Pacifique. Et c´est sans doute de La Sebastiana que la vue est la plus belle. Mais de toute façon vous direz nous, quoi de mieux que la maison d´un artiste pour saisir l´atmosphère spéciale qui règne ici? La dernière demeure de Pablo Neruda, battie sur le cerro Florida nous offre un suberbe panorama sur la baie de Valparaiso. Le poète y écrivit ses mémoires juste avant de partir défitivement pour Santiago, gravement malade, le jour du suicide de son ami Salvador Allende...

Une des nombreuses ruelles colorées menant à la Sebastiana

En ce vendredi 13, l´océan s´éloigne. Echo Granja, nous voilà! Nous partons aujourd´hui à Olmue pour trois semaines de WWOOFing dans une ferme biologique où notre heure d´arrivée est programmée en fonction du coucher de soleil! C´est donc l´heure des adieux car si Loys (le Remois) continue l´aventure (châmpetre) avec nous, Jeff (la Belgitude) nous quitte pour Rio! Apres 2 mois passés ensemble, les quatres fantastiques se séparent, les trois mousquetaires se reforment!

Et dans la série "diaspora buissarde", un gros big up à notre Binouzzz qui à defaut de ne pas nous rejoindre, part retourner le Cachemire! Quant aux autres, n´oubliez pas : tournoi de belote le 12 décembre organisée par une sacrée équipe de branquignoles... buissarde bien entendu!


La puissance du port de Valparaiso

A Santiag´ chausse tes tongues!

jeudi 5 novembre 2009

Après avoir connu les phénomènes météorologiques les plus difficiles à vivre pour l´homme (froid, vent, pluie, grêle, neige mais toujours pas de cyclones!), la remontée vers Santiago s´avère être un véritable bol d´air frais, si on omet les 25-30º à l´ombre et la pollution urbaine.
Au bout de 800 km de Ruta 5, tronçon de la mythique Panaméricaine, nous attend une chaleur estivale et un temps de retour au beau fixe, tout comme notre moral. Ceci dit, on n´était pas tombé en dépression, mais nos tongues et nos shorts de bain commençaient à nous manquer...

Santiago, ses palmiers, sa cordillère (encore) enneigée, son smog...

Fondée en 1541, Santiago se situe à la fois à proximité de l´Océan Pacifique (et ses infinissables plages de sable fin) et de la cordillère des Andes (et ses stations de ski). La capitale du Chili regroupe à elle seule environ un tiers (33% pour les matheux) de la population du pays, ce qui résulte d´un exode rural important. Et qui dit exode rural dit aussi (extrême) pauvreté. Comme à Buenos Aires, il n´est pas rare le soir venu d´apercevoir des hommes et des femmes fouiller les poubelles en cherchant le moindre détritus à revendre pour gagner un peu d´argent, voire pour survivre. Ce n´est pas un scoop, l´Amérique Latine n´est pas le pays merveilleux de Casimir et on se doit de le rapporter, car ça fait partie intégrante de notre voyage...

...tout comme nos aventures! Devant être à Valparaiso le lendemain de notre arrivée à Santiago, c´est un emploi du temps de ministres qui nous attend pour la visite de la capitale en un jour seulement. Mais, c´est sans la 607 de fonction et sans compter sur le métro (bondé!) que nous partons à l´assaut de la ville et de ses Cerros (et oui encore!).

Bordée à l´Est par la cordillière et ses neiges de printemps, Santiago compte de nombreuses collines comme le Cerro Santa Lucia et le Cerro San Cristóbal, qui permettent d´apprécier l´énorme étendue de la ville (40 x 35 km!) à travers quand même un petit brouillard (mais pas naturel) que les grenoblois connaissent bien!

Le centre de Santiago vu de la Torre Mirador

Le Cerro Santa Lucia, qui fut le premier campement du conquistador Pedro de Valdivia (fondateur de la ville), est dominé aujourd´hui par un fort qui se dresse au milieu de la végétation ambiante de la colline. Au sommet, la Torre Mirador, comme son nom l´indique, offre un beau point de vue à 360º sur le centre ville de Santiago.

Le Cerro San Cristóbal vu du... Cerro Santa Lucia

Quant au Cerro San Cristóbal, accessible en funiculaire, il abrite le Parc Métropolitano qui avec sa superficie de 740 Ha (soit 2 fois plus que Central Park!), constitue l´un des plus grands parcs urbains au monde.

L´escale dans la capitale nous donne ensuite l´occasion de faire quelques visites culturelles, et en premier lieu au Museo del Arte Precolombiano, qui regroupe sculptures, textiles, céramiques et d´innombrables objets appartenant jadis (et, par miracle, toujours!) aux peuples primitifs américains (mais pas des Etats Unis), avant l´arrivée de ce cher Christophe... Evidemment, on y trouve des pièces mayas, aztèques et incas mais également une grande quantité d´objets provenant d´autres peuples qui ont joué un rôle considérable dans l´histoire et le développement du continent avant de voir débarquer nos voisins espagnols dans le coin. Ces collections proviennent d´une zone géographique s´étendant de la Patagonie au Mexique actuel, coincidence!?

Statues Mapuches en bois, réalisées bien avant la fondation de l´Empire Inca

La seconde visite se déroule au Museo del Arte Visual, qui regroupe d´une part des photos sur le théme des indiens Mapuches (ça ne vous rappelle rien?), et d´autre part une exposition d´objets dont on ne comprend ni le sens ni l´utilité, ce qui prouve bien que ce sont des objets d´art! Plus sérieusement, cette visite fut assez sympathique et reposante.

En un mot, entre nous et Santiago, ce fut bref mais intense

Aprés la traversée de l´Atlantique (en avion certes!), celle de la Patagonie et celle des Andes, nous nous heurtons à un nouvel obstacle, le Pacifique! Mais rassurez-vous, nous n´irons pas plus loin que le port de Valparaiso, prochaine escale au pays de Pablo Neruda!

Il est de notoriété publique que si Fabien avait du écrire cet article, il l´aurait nommé : A Santiag´chausse des tatanes... mais là ça rime plus.