Des cimetières et des fleurs.

dimanche 11 mai 2014

Cet article ravira sans doute les plus hippies (ou botanistes) d'entre vous, puisqu'il est consacré à la Route des Fleurs ! Après l'agitation de Santa Ana, nous prenons la direction du village de Juayúa à bord d'un chicken bus où notre chauffeur se prend pour Han Solo dans son Faucon Milenium et où le DJ rivalise d’extravagances avec notre célébrissime DJ Patrick Tubby's (aka Patthieu Salibert). Niché au cœur d'une chaîne de montagnes verdoyante et brumeuse, Juayúa constitue un lieu idéal pour la découverte des environs.

Les rues colorées du village d'Ataco

Les 36 kilomètres de route de montagne entre Sonsonate et Ahuachapán, communément appelés Route des Fleurs, sont bordés par plusieurs villages vivant de l’artisanat, de l’agriculture et du café. Située en altitude entre les cônes volcaniques, la région est formée de bassins alluviaux et de collines érodées faites de dépôts de cendres, rendant la terre fertile à souhait, ce qui permet la production d'un café qui serait parmi les meilleurs du monde ! Et en grands amateurs, on peut vous dire que c'est vérifié ! Ces villages étant parmi les plus hauts du pays, et après plusieurs semaines de chaleurs intenses, il nous est presque agréable d'enfiler une petite laine à la tombée de la nuit.

Peinture murale représentant le village

C'est sous un temps grisonnant que nous partons à la découverte des villages d'Ataco et d'Apaneca. La route est bien évidemment parsemée de fleurs, on ne nous a pas menti ! Les murs des maisons font également figure de toiles géantes pour les artistes locaux. Dans les bus, et cela devient une habitude au Salvador, on intrigue (va pue, on est les seuls étrangers dans le coin !) alors on vient nous parler. Quand ce n'est pas monsieur tout le monde, ce sont même des (anciens ?) membres de gangs qui viennent nous tchatcher ! Et comme les conversations démarrent toujours de la même façon, on vous donne un bref aperçu :

Les façades des maisons sont pour le moins originales

Ils lancent la discussion, toujours en anglais.
Beaux tatouages les gars !
— Merci !
Les étrangers sont rares, ils continuent donc encore en anglais.
— Vous venez des Etats-Unis ?
— Non de France ! en insistant notre espagnol.
Étonnés comme pas deux, ils poursuivent leur investigation.
France ! Ouh c'est loin ça ! Ça vous plaît le Salvador ?
A fond !
Ayant épuisé leurs connaissances en anglais, ils basculent en español.
Vous aimez le foot ? Entre le Real  et Barcelone vous choisissez quoi ?
Barça ! en se marrant car on connait la bonne réponse.
Ronaldo ou Messi ?
Heu, Messi ?
Apparemment nous avons un sérieux désaccord. Ils changent donc de sujet.
Et les salvadoriennes, vous en pensez quoi ?
— Magnifiques les gars, vraiment de toute la région, de loin les plus belles !
Et la bouffe, vous en pensez quoi ? Vous avez déjà mangé des pupusas ?
Ouais, et ça déchire !
Nous avons finalement trouvé un terrain d'entente. Ils sont désormais intéréssés par ce qu'on bouffe chez nous.
C'est quoi la spécialité en France : cochon, bœuf ou poulet ?
Le fromage les gars, le fromage.
Nous arrivons à à destination.
— Allez ! Enchanté de vous connaître, profitez du Salvador ! No' vemo' pue' !

Le parc central d'Ataco

De retour à Juayúa, nous nous rendons aux cascades Los Chorros de la Calera situées à quelques kilomètres de la ville. Pour nous accompagner, Misaël, un producteur de café du coin nous fait visiter ses plantations et nous montre les richesses de sa terre natale. Outre le café, on trouve en abondance : poivre vert, ananas, avocats, mangues, bananes et tout ce que les gens ont envie de faire pousser ! Nous arrivons aux cascades sous des torrents d'eaux, et que l'on soit dans l'eau ou dehors, ça ne change pas grand chose. Les pluies ont commencé et il sera maintenant difficile de faire sans. Nous rentrons à notre hôtel trempés comme une soupe, mais quoi de mieux qu'un bon café pour se réchauffer ?

Los Chorros de la Calera

La grande surprise de Juayúa est sa féria gastronomique, réputée dans tout le pays et qui se déroule toutes les fins de semaine. Le principe est simple : les rues se remplissent de restaurants ambulants, rivalisant tous les uns avec les autres, pour être le meilleur cordon-bleu. En deux jours, nous avons pu goutter quelques-uns des plats typiques servis à la féria : viande grillée (lapin, bœuf, poulet, porc), crevettes panées, brochettes de viande aux fruits, patates et petits oignons braisés, petites saucisses pimentés, maïs doré, riz en sauce, haricots rouges, bref on en passe et des meilleures ! Depuis le Mexique, nous n'avions pas aussi bien mangé ! Malgré tout, il faut bien faire descendre tout ceci. Et puisque c'est le week-end, nous faisons la connaissance à l’hôtel Anahuac de deux mexicains Gerardo et Christopher faisant notre chemin en sens inverse. On vous laisse devinez la suite... Il n'y a pas grand chose d'ouvert la nuit à Juayúa, mais quand on veut on peut !

Un grand moment de baignade

Repus, rafraîchis et remontés à bloc par tout le café que nous avons bu ces quelques jours, nous reprenons un beau matin la route du voisin guatémaltèque car le temps nous presse, et nous n'avons plus trop le choix. Mais un conseil à tous, voyageurs ou non... laissez de coté vos préjugés et tout ce que vous avez pu entendre sur El Salvador, et venez donc y jeter un coup d’œil. Pays meurtri du siècle passé, défiguré par des guerres intestines, saigné par l’émigration clandestine, El Savaldor se recontruit peu à peu et a tout à offrir. Il suffit juste d'ouvrir les yeux. Croyez-nous, vous ne le regretterez pas. En toute franchise, ce pays aura été une vraie claque, dans le bon sens du terme. Nous y reviendrons, nous en faisons la promesse !

" les guanacos fils de la grande pute,
  ceux qui ne purent à peine revenir,
  ceux qui eurent un peu plus de chance,
  les éternels sans-papiers,
  ceux qui font tout, ce qui vendent tout, ceux qui mangent tout,
  les premiers à sortir le couteau,
  les tristes les plus tristes du monde,
  mes compatriotes,
  mes frères... "

Extrait du " El Poema de Amor" du poète et 
révolutionnaire salvadorien Roque Dalton



Ese artículo complacerá sin duda a los más hippies (o botanistas) de ustedes, ya que se dedica a la Ruta de las Flores ! Después de la agitación de Santa Ana, salimos rumbo al pueblo de Juayúa a bordo de un chicken bus donde nuestro chófer cree que es Han Solo en su Halcón Milenario y el DJ David Guetta en Ibiza. Enclavado en el corazón de una sierra montañosa verde y nubosa, Juayúa es el lugar ideal para descubrir los alrededores.

El pueblo de Ataco

Los 36 kilómetros de carretera entre Sonsonate y Ahuachapán, comúnmente llamados Ruta de las Flores, son bordeados por varios pueblos que viven de las artesanías, de la agricultura y del café. Ubicada en altura entre los conos volcánicos, la región se compone de cuencas aluviales y de cerros erosionados hechos de depósitos de cenizas, lo que hace la tierra muy fértil y permite la producción de un café que está entre los mejores del mundo ! Y como aficionados, les podemos decir que es verdad ! Como estos pueblos son de los más altos del país, y después de varias semanas de calor intenso, volvió a ser agradable ponerse una chamarra al atardecer.

Uno de los murales en las fachadas de las casas

Salimos entonces a conocer los pueblos de Ataco y Apaneca bajo un cielo bastante gris. La carretera está llena de flores, no nos mintieron ! Las fachadas de las casas también se convirtieron en lienzos gigantes para los artistas locales. En los buses, se volvió una costumbre en El Salvador, intrigamos  (va pue, somos los únicos extranjeros en la zona !) y la gente viene a platicar con nosotros. Cuando no es cualquiera persona, hasta los (antiguos ?) pandilleros vienen a charlar ! Y como las conversaciones siempre empiezan de la misma manera, les damos una visión general:

Ataco al estilo colonial

Empiezan la plática, siempre en inglés.
— Que bonitos tatuajes man !
— Gracias !
No hay muchos extranjeros en la zona, entonces siguen en inglés.
— Vienen de los Estados Unidos ?
— No, de Francia ! insistiendo con el español.
Bastante sorprendidos, continúan su investigación.
— Francia ! Ah es muy lejos ! Les gusta El Salvador ?
— Claro !
Como ya se les acabó el vocabulario en inglés, basculan sobre el español.
— Les gusta el fútbol ? A quien le van, Real o Barcelona ?
— Bara ! sonriendo porque ya sabemos la buena respuesta.
— Ronaldo o Messi ?
— Eee, Messi ?
Aparentemente tenemos un serio desacuerdo. Entonces cambian de asunto.
— Y las salvadoreñas, como las ven ?
— Muy bonitas, la verdad de toda la región las más bellas y de lejos !
— Y la comida, que opinan ? Ya probaron las pupusas ?
— Si, sabe bien rico !
Finalmente encontramos un punto en común. Ahora están interesados en que se come en Francia.
— Cual es la especialidad de Francia : cerdo, res o pollo ?
— El queso.
Llegamos a nuestro destino.
— Bueno ! Un gusto conocerlos, que disfruten de El Salvador ! No' vemo' pue' !

Otros murales

De regreso a Juayúa, decidimos ir a las cascadas de Los Chorros de la Calera, ubicadas a unos kilómetros de la ciudad. Para acompañarnos, Misaël, un productor de café de la región nos hace visitar sus plantaciones y nos enseña las riquezas de su tierra natal. A parte del café, encontramos en abundancia : pimiento verde, piñas, aguacates, magos, plátanos y todo lo que la gente quiere cultivar ! Llegamos a las cascadas bajo una intensa lluvia, y no importa si estamos dentro o fuera del agua. La temporada de lluvias ya empezó y tenemos que aceptarlo. Regresamos al hostal mojados como una sopa, pero que mejor que una taza de café para calentarnos ?

Los Chorros de la Calera

La gran sorpresa de Juayúa es su feria gastronómica, famosa en todo el país y que se hace todos los fines de semana. La idea es simple : las calles se llenan de restaurantes ambulantes, competiendo entre sí para servir la mejor comida. En dos días, pudimos probar algunos de los platos típicos de la feria : carne asada (conejo, res, pollo, puerco), camarones empanizados, pinchos de carne con frutas, papas y cebollines asados, chorizos, maíz dorado, arroz en salsa, frijoles y mucho más ! No habíamos comido tan bien desde México ! Pero hay que hacer bajar todo eso. Y como es fin de semana, nos encontramos en el hotel Anahuac con dos mexicanos, Gerardo y Christopher, que hacen el mismo viaje que nosotros pero al revés. Les dejamos adivinar lo que siguió... No hay muchos lugares abiertos de noche en Juayúa, pero todo se puede !

Listos para echarse un baño

Restaurados, refrescados y con mucha pila por todo el café que tomamos estos últimos días, nos dirigimos el lunes por la mañana hacía el vecino guatemalteco porque el tiempo se está acabando, y tenemos que movernos. Pero les damos un consejo, para los viajeros o no... dejen a un lado todos su prejuicios y todo lo que escucharon acerca de El Salvador, y vengan a echar un ojo. País devastado del siglo pasado, desfigurado por las guerras internas, desangrado por la emigración clandestina, El Savaldor se está reconstruyendo poco a poca y tiene todo que ofrecer. Solamente hay que abrir los ojos. Créenos, no se arrepentirán.  Para nosotros fue un cachetazo en el buen sentido. Prometemos que regresaremos !

"los guanacos hijos de la gran puta,
 los que apenitas pudieron regresar, 
 los que tuvieron un poco más de suerte,
 los eternos indocumentados, 
 los hacelotodo, los vendelotodo, los comelotodo, 

 los primeros en sacar el cuchillo, 
 los tristes más tristes del mundo,  

 mis compatriotas,
 mis hermanos.... " 

Extracto de " El Poema de Amor" del poeta y
revolucionario salvadoreño Roque Dalton

Vamo pue a El Salvador!

vendredi 9 mai 2014

El Salvador, tout le monde nous l'a déconseillé, nous avons donc décidé d'aller y faire un tour ! Mais la route est longue jusqu'au plus petit pays d'Amérique Centrale, coincé entre le Pacifique, le Guatemala et le Honduras. Notre bien-aimé Honduras, justement, qu'il nous faut traverser depuis le Nicaragua afin de rallier notre première destination, San Miguel, deuxième plus grande ville du pays. Pour cela, il nous faut supporter pas mal d'heures de bus (avec 6 changements!) en compagnie de Daddy Yankee, Enrique Iglesias, Romeo Santos et des prédicateurs évangélistes nous annonçant la très prochaine Apocalypse ! A vrai dire, San Miguel constitue pour nous un arrêt par défaut. En effet, le Salvador n'est pas un endroit propice pour les virées nocturnes...

Le volcan San Micuel nous souhaite la bienvenue.

Comme ses voisins, le Salvador s'est construit (et se construit toujours) difficilement, puisque dictatures et guerres civiles ont émaillé l'histoire du pays depuis son indépendance en 1821. En effet, après près de 50 ans d'autoritarisme militaire, une guerilla menée par des dissidents politiques de gauche signe le début d'une guerre civile en 1979. Cette même année, une junte révolutionnaire (de droite !) prend le pouvoir afin de lutter contre ces opposants. A l'aide de l'armée et d'escadrons de la mort, groupes paramilitaires d'extrême droite, la junte sème la terreur parmi la population. De leur côté, les dissidents forment en 1980 le FMLN (Frente Farabundo Martí de Liberación Nacional).

Durant plus de 10 ans, la situation du pays devient chaotique malgré des élections libres qui voient gagner divers partis de droite. En tout, plusieurs milliers de victimes sont à déplorer, dont la majorité est attribuée aux escadrons de la mort. Lassés par cette situation, les États-Unis cessent d'apporter toute aide militaire au gouvernement salvadorien et en juin 1989, le président Cristiani appelle à un dialogue pour mettre fin à la guerre civile, bientôt rejoint par l'ONU et l'Église Catholique. Le 16 janvier 1992 sont signés les Accords de paix de Chapultepec. Le Salvador peut respirer un peu...

Un cimetière bien trop plein...

Mais pas nous! Dès le lendemain matin, nous quittons donc San Miguel pour Santa Ana, autre grande ville salvadorienne située à l'ouest du pays. Pour cela, il nous faut traverser San Salvador et ses bouchons. En effet, il n'est pas facile de circuler dans la capitale, mais notre chauffeur de taxi aura réussi à transgresser environ toutes les règles du code de la route afin de nous poser au Terminal de Occidente, d'oú partent les bus pour Santa Ana. Nous ne sommes cependant pas au bout de nos peines, puisqu'il nous faut encore nous frayer un chemin entre les bus sortant de la gare et ceux stationnés afin d'accéder aux quais... Personnellement, on n'a jamais vu un tel capharnaüm ! Mais San Salvador est déjà derrière nous.

La pyramide de Tazumal

Créees dans les années 80 et 90 à Los Angeles, les maras (gangs) avaient à l'origine pour but de protéger les migrants salvadoriens fuyant la guerre civile contre les abus des autres communautés (mexicains, afro-américains, américains blancs). Au fil du temps, ces groupes ce sont renforcés et ont commencé à perpétrer divers actes de violence comme des vols, extorsions, enlèvements, trafic d'armes et de drogue entre autres... Lassés par cette situation (encore une fois !), les États-Unis décident de renvoyer tout ce beau monde à la maison, avec pour conséquence d'internationaliser le fléau !

C'est pourquoi aujourd'hui le Salvador est considéré comme l'un des pays les plus dangereux du monde, sa capitale en tête de file. Après avoir décidé de combattre les maras en 2004 à travers la loi Super Mano Dura (Super Main Dure), le gouvernement se résigne à instaurer le dialogue avec les deux bandes les plus puissantes du pays, la MS-13 (Mara Salvatrucha) et le Barrio 18 (M-18). En 2012, une trêve est signée entre le gouvernement et les gangs sous l'égide de l'Église Catholique (encore elle !), faisant un temps chuter le taux d'homicide dans le pays. Mais aujourd'hui encore, la trêve est fragile et le phénomène est loin d'être éradiqué et il n'est pas rare de tomber sur des graffitis marquant le territoire des bandes et sur quelques mecs portant à même la peau le nom de leur mara... 

Pour plus de renseignements, on vous conseille de regarder La Vida Loca, documentaire sur la M-18 réalisé par le journaliste franco-espagnol Christian Poveda, assassiné en 2009 de quatre balles dans la tête.


Tazumal

Nous arrivons dans l'après-midi à Santa Ana. C'est l'occasion de laisser derrière nous tous nos préjugés et de profiter de ce pays et de ses habitants qui ont tant de choses à offrir au peu de touristes qui traînent par ici. Il suffit simplement d'aller faire un tour au marché pour se rendre compte que les salvadoriens sont d'une amabilité déconcertante, toujours prêts à rendre service et à déconner sur n'importe quel sujet, même si ces derniers s'avèrent redondants : les gonzesses, l'alcool, le foot et la bouffe. Il est vrai que l'on mange bien au Salvador, et pour pas cher même si le pays utilise depuis 2001 la monnaie de l'Oncle Sam. Mention spéciale aux pupusas, tortillas de maïs fourrées au fromage et aux incontournables frijoles, aussi simples que délicieuses !

La région occidentale du pays est aussi parsemée de ruines précolombiennes. En effet, les peuples autochtones ont été influencé durant des siècles à la fois par les mayas mais également par les migrants venus de mésoamérique, en particulier les toltèques. Dans la ville de Chalchuapa, on trouve de nombreux vestiges de cette époque, notamment la pyramide de Tazumal et le complexe de Casa Blanca. Et même si ces sites archéologiques n'ont pas la splendeur ni le même niveau de rénovation de leurs homologues guatémaltèques ou mexicains, il fait bon se promener au milieu des édifices dans un cadre verdoyant.

Plus belle la vue!

En effet, le climat du Salvador est beaucoup moins sec que celui de ses voisins, et ses paysages, relativement montagneux, attirent facilement l'oeil. On dénombre 20 volcans dans tout le pays, et en spécialistes que nous sommes, nous n'avons pas pu nous empêcher d'aller leur rendre visite. Malgré tout, le jour de notre excursion le temps n'est pas idéal et nous devons faire face à un brouillard épais à notre arrivée au Cerro Verde, point de départ des randonnées. Nous commençons cependant l'ascension du volcan Izalco, accompagnés par un groupe de jeunes salvadoriens, deux flics (on ne badinne pas avec la sécurité ici !) et... des nonnes !

L'Izalco étant le plus jeune volcan du pays, son cratère est encore fumant et à certains endroits il faut faire attention ou l'on met les pieds pour ne pas se brûler. Après une descente express, droit dans l'pentu, nous regagnons l'entrée du Parque Nacional de los Volcanes, ou nous attendons le bus du retour en compagnie d'une bonne centaine d'écolier venus passer la journée au milieu des volcans, ou plutôt de la brume... Le temps de s'enfiler quelques pupusas et de boire un café, le bus nous ramène à Santa Ana en fin de journée, le moment idéal pour barboter dans la piscine de notre hôtel. Et oui, les temps ont changé !

Le cratère du volcan Izalco

Le chapitre sur Santa Ana se ferme, mais un nouveau s'ouvrira très prochainement sur la Route des Fleurs!





El Salvador, nadie nos lo recomendó, entonces decidimos ir a visitarlo ! Pero el camino es largo hasta el país más pequeño de Centroamérica, atrapado entre el Pacífico, Guatemala y Honduras. Nuestro querido Honduras justamente, que tenemos que cruzar desde Nicaragua para llegar a nuestro primer destino, San Miguel, segunda ciudad más grande del país. Para lograrlo, tuvimos que aguantar varias horas de bus (con 6 cambios!) en compañía de Daddy Yankee, Enrique Iglesias, Romeo Santos y predicadores evangelistas anunciando la muy próxima Apocalipsis ! En realidad, San Miguel representa una etapa por defecto. De hecho, El Salvador no es un lugar adecuado para las salidas nocturnas...

Bienvenidos al Salvador!

Como sus vecinos, El Salvador se construyó (y se construye todavía) difícilmente, ya que dictaduras y guerras civiles espolvorearon la historia del país desde su independencia en el año 1821. Después de casi 50 años de autoritarismo militar, una guerrilla conducida por disidentes izquierdistas inicia una guerra civil en 1979. Ese mismo año, una junta revolucionaria (de derecha !) toma el poder con fin de luchar contra estos oponentes. Con la ayuda del ejército y de escuadrones de la muerte, grupos paramilitares de extrema derecha, la junta aterroriza la población. Por su lado, los disidentes crean en 1980 al FMLN (Frente Farabundo Martí de Liberación Nacional).

Durante más de 10 años, la situación en el país se vuelve caótica a pesar de elecciones libres ganadas por varios partidos de la derecha. Ese conflicto hace miles de víctimas, la mayor parte atribuidas a los escuadrones de la muerte. Cansados de esta situación, los Estados Unidos dejan de aportar cualquier ayuda militar al gobierno salvadoreño y en junio del 1989, el presidente Cristiani establece un diálogo pera terminar con la guerra civil, al cual se une la ONU y la Iglesia Católica. El 16 de enero de 1992 son firmados los Acuerdos de Paz de Chapultepec. El Salvador puede respirar un poco...


Un cementerio colorido pero tan lleno...

Pero nosotros no ! El día siguiente, salimos de San Miguel para Santa Ana, otra gran ciudad salvadoreña ubicada al oeste del país. Por eso tenemos que pasar por San Salvador y su tráfico. En realidad, no es fácil moverse por la capital, pero nuestro taxista logró romper casi todas las reglas de tránsito para dejarnos al Terminal de Occidente, de donde salen los buses para Santa Ana. Pero los problemas siguen, ya que nos toca encontrar el camino entre los buses saliendo y los estacionados para acceder a los andenes... Personalmente nunca vimos un tal caos ! Pero San Salvador ya está detrás de nosotros.

Las Ruinas de Tazumal

Creadas en los años 80 y 90 en Los Ángeles, las maras (pandillas) tenían al principio el propósito de proteger los inmigrantes salvadoreños huyendo la guerra civil de los abusos de otras comunidades (mexicanos, afroamericanos, americanos blancos). Con el tiempo, estos grupos agarraron fuerza y empezaron a cometer varios actos de violencia, como robos, extorsiones, secuestros, tráfico de armas y de droga entre otros... Cansados de esta situación (una vez más !), los Estados Unidos decidieron enviar todas estas personas a casa, con consecuencia la internacionalización de la plaga !

Por eso hoy en día El Salvador es considerado como uno de los países más peligrosos del mundo, su capital en particular. Después de haber decidido combatir la maras en 2004 con la ley Super Mano Dura, el gobierno se resigna a dialogar con las dos bandas más poderosas del país, la MS-13 (Mara Salvatrucha) y el Barrio 18 (M-18). En 2012, el gobierno y las maras hacen una tregua supervisada por la Iglesia Católica (otra vez !), lo que hacer caer la tasa de homicidio en el país. Pero hoy todavía la tregua es frágil y el fenómeno no ha sido erradicado y es común encontrar grafitis delimitando el territorio de las bandas y algunos miembros llevando en la piel el nombre de su mara...

Para más información, pueden mirar La Vida Loca, documental sobre la M-18 realizado por el periodista franco-español Christian Poveda, asesinado en el 2009 de cuatro balas en la cabeza.


Una escultura del periodo clásico

Llegamos en la tarde a Santa Ana. Es la oportunidad de dejar atrás todos nuestros prejuicios y disfrutar de ese país y de sus habitantes que tienen tantas cosas que ofrecer a los pocos turistas que andan por acá. Solamente hay que pasear por el mercado para darse cuenta que los salvadoreños son tan amables y siempre listos para ayudar o platicar de cualquier cosa, aunque los temas resultan ser redundantes : chicas, alcohol, fútbol y comida. En realidad, se come bien en El Salvador, y barato aunque el país usa la moneda del Tío Sam. Hay que mencionar especialmente a las pupusas, tortillas de maíz rellenas de queso y frijoles, tan sencillas como deliciosas !

La región occidental del país también tiene ruinas precolombinas. De hecho, los pueblos autóctonos fueron influenciados durante siglos por los mayas pero también por inmigrantes venidos de mesoamérica, en particular los toltecas. En la ciudad de Chalchuapa se encuentran numerosos vestigios de esa época, como la pirámide de Tazumal y el complejo de Casa Blanca. Y si estos sitio arqueológicos no tienen el esplendor ni el nivel de renovación de sus homólogos guatemaltecos o mexicanos, siempre es agradable pasear en el medio de los edificios en zonas verdes.

El volcán de Izalco

En realidad, el clima de El Salvador es mucho menos seco que el de sus vecinos, y sus paisajes, bastante montañosos, atraen fácilmente el ojo. Hay 20 volcanes en todo el país, y como especialistas no pudimos no ir a visitarlos. Sin embargo, el día de nuestra excursión el clima no es ideal y tenemos que enfrentar a una espesa niebla llegando al Cerro Verde, punto de inicio de las caminatas. A pesar de eso, empezamos el ascenso del volcán de Izalco, acompañados por un grupo de jóvenes salvadoreños, dos policías (no bromean con la seguridad !) y... monjas!

El volcán de Izalco es el más joven del país, entonces de su cráter todavía sale humo y en algunos lugares hay que tener cuidado para no quemarse. Después de una bajada express, regresamos a la entrada del Parque Nacional de los Volcanes, donde esperamos al bus en compañía de unos 100 escolares que vinieron a pasar el día en medio de los volcanes, o más bien de la niebla... El tiempo de comer unas pupusas y tomar un café y el bus nos lleva de regreso a Santa Ana en la tarde-noche, el momento ideal para brincar en la alberca de nuestro hostal. Ah sí, los tiempos han cambiado !

El cráter del volcan de Izalco

El capítulo sobre Santa Ana se acaba, pero uno nuevo se abrirá pronto sobre la Ruta de las Flores!

Et enseignez-leur aussi à lire.

mercredi 7 mai 2014

Pour quitter l'île d'Ometepe, il nous faut une nouvelle fois traverser le lac Nicaragua, pas mal agité ces derniers temps. Et comme nous avons eu la mauvaise idée de forcer sur la bouteille la veille, nous décidons de reporter le départ au jour suivant. Cette fois, c'est à bord d'un ferry que nous rallions San Jorge. Nos rêves de piraterie sont désormais loin derrière nous...

Nous décidons malgré tout de découvrir la côte Pacifique, en ralliant San Juan del Sur. Comme son nom l'indique, cet ancien village de pêcheurs est situé tout au sud du Nicaragua, près de la frontière avec le Costa Rica. On le savait plus ou moins, San Juan est un repaire de surfeurs, et dès notre arrivée nous en avons la confirmation. En quelques minutes, certains planchistes nous font regretter profondément le fait que les requins-bouledogue vivent dans lac Nicaragua, et non pas près de la côte Pacifique...

Au revoir Ometepe!

De toute manière, la saison des tortues n'est pas encore arrivée, ce qui limite nos activités à dépenser des dollars US dans les bars ou dans les cours de surf. Les seules plages dignes d’intérêt sont relativement isolées et difficiles d'accès. Nous quittons donc San Juan le lendemain matin, après avoir pris conscience que le chemin menant au Mexique est encore long. Après deux escales fascinantes à Rivas puis à Managua, histoire de nous embrouiller avec des chauffeurs de taxi qui voulaient nous rouler, nous arrivons finalement à León, ville déjà connue de nos lecteurs les plus assidus. Mais puisque vous voulez encore une histoire, en voici une!

Las Peñitas et ses vagues sans surfeurs

L'été 1978 voit le soulèvement d'une partie de la population dans plusieurs départements du nord du pays, mais la supériorité numérique et tactique de la Garde Nationale force les combattants sandinistes à se replier dans les montagnes, abandonnant parfois les insurgés des villes à leurs propre sort. Au début de l'année 79, le FSLN lance plusieurs offensives, aidés par une gréve générale qui paralyse le pays. De plus en plus isolé, le régime somoziste réplique en bombardant plusieurs villes et en multipliant les exactions. Mais la révolution est en marche et rien ne peut plus l’arrêter. Plusieurs villes du pays tombent aux mains des sandinistes, dont León, et les différentes colonnes de guérilla s'avancent vers Managua. Laché par la communauté internationale, Somoza Debayle fuit finalement le pays. Le 19 juillet, au prix de nombreuses morts, les guérilleros marchent enfin sur la capitale... L'insurrection est victorieuse, mais le plus dur reste à faire... la reconstruction du pays. 

La prise du pouvoir par le FSLN signe le début de l'embargo étasunien sur le Nicaragua et de la guerre des Contras (groupes paramilitaires anti-sandinistes, entrainés et armés par la CIA), qui durera presque 10 ans et fera environ 30 000 morts. Il y aurait beaucoup de choses encore à raconter sur cette période (notamment le scandale de l'Irangate, où certains membres du congrès américain vendaient des armes à l'Iran pour financer les Contras), mais nous sommes sur que si cela vous intéresse, vous vous renseignerez de vous même. Notre série consacrée au Nicaragua se termine sur un triste épilogue. En 2014, ceux qui se disent "sandinistes" sont revenus au pouvoir mais ont trahi les idéaux pour lesquels s'étaient battus leurs prédécesseurs. Ils semblent avoir fait leur la dictature qui  a fait naître leur mouvement...

On en connaît qui doivent se retourner dans leur tombe...

Géographiquement, León est idéalement positionné sur notre chemin du retour, mais pas seulement. Nos regrets de ne pas avoir profité de l'océan s’effacent vite puisqu'à 20km de là se trouvent les plages de Poneloya et Las Peñitas. A vrai dire, la côte Pacifique n'a rien de paradisiaque comparée aux Caraïbes, d'autant plus que les villages de la région portent encore les stigmates d'une récente tempête. Le jour de notre visite, la mer est encore agitée et les vagues assez impressionnantes. Et nous ressortons de l'eau pour le moins lessivés!

Au revoir Jesus! (Non c'est pas vrai nous le retrouverons bientôt)

De retour León, nous retournons au bien nommé "El Albergue", tenu par une sacrée bande de lascars. Leur credo  (là ils battent la DDE) : aucun qui travaille, quatre qui regardent! Mention spéciale à Jose, fin connaisseur de l'histoire du Nicaragua et véritable père Castor, qui nous aura bien fait rire. Une dernière soirée arrosée avec toute l'équipe et nous voici repartis vers le nord. Le Mexique est décidément à des années lumière d'ici, et nous ne voulons pas le faire attendre.

Nous faisons donc nos adieux au Nicaragua, non sans un petit pincement au cœur. Comme l'a dit le poète Rubén Darío, "Si la patrie est petite c'est que quelqu'un de grand l'a rêvé". Nous rajouterions que " C'est une patrie du grand n'importe quoi où le temps s'allonge vertigineusement, où l'on vous accueille les bras grands ouverts et les mains pleines de rhum, où toute la folie de l’Amérique Latine  s'est donnée rendez-vous." Notre voyage continue, on vous retrouve bientôt au dernier pays du C4, le célèbre Saint Sauveur !





Para irse de la isla de Ometepe, hay que cruzar una vez más el lago de Nicaragua, bastante agitado últimamente. Y como tuvimos la mala idea de tomar demasiado ron la noche pasada, decidimos posponer nuestra salida al día siguiente. Esta vez tomaremos un ferry para llegar a San Jorge. Nuestros sueños de piratería son ahora muy lejos de nosotros...

Sin embargo decidimos descubrir la costa Pacífica, pasando por San Juan del Sur. Como su nombre lo indica, ese antiguo pueblo de pescadores se encuentra al extremo sur de Nicaragua, cerca de la frontera con Costa Rica. Lo sabíamos más o menos, San Juan es una guarida de surfistas, y apenas llegamos que se confirma. En unos minutos, algunos surfers nos hacen lamentarnos sobre el hecho que los tiburones sarda viven en el lago de Nicaragua, y no cerca de la costa Pacífica...

El volcán Concepción se despide de nosotros

De todos modos, la temporada de las tortugas aún no ha llegado, lo que limita nuestras actividades a gastar dólares US en los bares o en clases de surf. Las únicas playas que podrían interesarnos son bastante aisladas y difícil de acceder. Nos vamos de San Juan por la mañana del día siguiente, después de habernos dado cuenta que el camino hacia México es largo todavía. Después de dos asombrosos cambios de bus en Rivas y luego Managua, para pelearnos un poco con los taxistas que querían engañarnos, llegamos finalmente a León, ciudad ya conocida por nuestros ávidos lectores. Pero como quieren una nueva historia, ahí viene una!

El nuevo deporte de moda en Nicaragua: surfear con una lancha

El verano del 1978 ve el levantamiento de una parte de la población en varios departamentos del norte del país, pero la superioridad de la Guardia Nacional fuerza los combatientes sandinistas a replegarse en las montañas, abandonando a veces los insurgentes de las ciudades a su propio destino. Al principio del año 79, el FSLN inicia varias ofensivas, ayudados por una huelga general que paraliza al país. Cada vez más aislado, el régimen somozista responde bombardeando varias ciudades y multiplicando las exacciones. Pero la revolución está en marcha y nada puede detenerla. Algunas ciudades son tomadas por los sandinistas, como León, y las diferentes columnas de la guerrilla avanzan hacia Managua. Dejado por la comunidad internacional, Somoza Debayle huye finalmente del país. El 19 de julio, después de haber pagado un precio de muchas muertes, los guerrilleros marchan por fin sobre la capital... Los insurgentes salen victoriosos, pero lo más difícil viene... la reconstrucción del país.

La toma de poder por el FSLN anuncia el inicio del embargo estadounidense sobre Nicaragua y de la guerra de los Contras (grupos paramilitares anti-sandinistas, entrenados y armados por la CIA), que va a durar casi 10 años y hacer unos 30 000 muertos. Hay muchas cosas que contar sobre ese periodo (en particular el escándalo del Irangate, donde algunos miembros del congreso estadounidense vendían armas al Irán para financiar a los Contras), pero estamos seguros que si les interesa investigarán por si mismo. Nuestra serie sobre Nicaragua se termina con un triste epílogo. En 2014, los que se dicen "sandinistas" volvieron al poder pero traicionaron sus ideales para cuales lucharon sus antecesores. Parece que hicieron suya la dictadura que hizo nacer su movimiento...

León... durmiendo

Geográficamente, León está idealmente ubicado sobre nuestro camino de vuelta, pero no solamente. Nuestros remordimientos de no haber aprovechado del océano se borran rápidamente, porque a unos 20km de aquí se encuentran las playas de Poneloya y Las Peñitas. La verdad, la costa Pacífica no es nada paradisíaca en comparación con el Caribe, y además los pueblos de la región aún llevan las cicatrices de una tormenta reciente. El día de nuestra visita, el mar es todavía agitado y las olas impresionantes. Y salimos del agua como si habíamos estado en una lavadora!

Las Peñitas VS. El Pacífico

De vuelta en León, regresamos al bien llamado "El Albergue", gestionado por una bandita de jóvenes. Su lema: ninguno trabaja, cuatro que echan la hueva. Hay que mencionar especialmente a Jose, gran experto de la historia de Nicaragua y cuenta cuentos ocasionalmente, que nos hizo reír bastante. Una última fiesta con todo el equipo y estamos otra vez en el camino hacia el norte. México está definitivamente a varios años luz de aquí, y no queremos que nos espere demasiado.

Entonces decimos adiós a Nicaragua, no sin cierta pena. Como dijo el poeta Rubén Darío, "si pequeña es la patria, uno grande la sueña". Agregaríamos que "es una patria donde todo pasa, donde el tiempo se alarga vertiginosamente, donde nos dan la bienvenida los brazos abiertos y las manos llenas de ron, donde toda la locura de Latinoamérica se dio cita". Nuestro viaje sigue, nos vemos pronto en el último país del C4, el famoso San Salvador!

... le Nicaragua sera libre !

samedi 3 mai 2014

Le lac Cocibolca (ou simplement Nicaragua), d'une superficie totale de 8 264 km², est la troisième plus grande étendue d'eau douce d'Amérique Latine. Au milieu se trouve l'île d'Ometepe, qui comme son nom l'indique, signifie deux montagnes en nahuatl. Et oui, les aztèques sont descendus jusqu'ici! Formée par la réunion des volcans Maderas et Concepción, l'île est relativement sauvage, perdue au milieu d'un lac aussi grand qu'une mer, où plusieurs cultures se sont succédées depuis maintenant 2300 ans. Qu'ésperer de mieux pour nos nouvelles aventures?

Le volcan Concepción

Après avoir quitté Granada et rejoint San Jorge sur les bord du lac, nous montons à bord d'une embarcation de fortune en direction de Moyogalpa, au nord-est de l'île. La grande réussite de ce voyage réside dans l'incroyable fait que nous avons réussi à être malades durant la traversée... Pour notre défense, le lac était agité ("Faut y dire qu'en bon mangeurs de noix, on y est sur, ce n'est pas Paladru") mais nous devons nous rendre à l'évidence : nos rêves de pirateries sont cruellement réduit à néant. Nous n'avons pas le pied marin.

Dans la fôret des nuages!

En arrivant sur l'île, nous nous mettons à la recherche d'un endroit où dormir pour les jours qui viennent. Sur les conseils d'autres voyageurs, nous quittons Moyogalpa pour le village de Balgüe, situé de l'autre coté de l'île. Sur place, nous trouvons quelques fincas (plantations de café) reconverties dans l'accueil de touristes façon hippie-friendly. Le concept est simple: la finca  vous propose hamacs, chambres ou dortoirs en cabanes, et bien sur un restaurant bio et tout le tsoin-tsoin. Mais malgré cette joyeuse ambiance -"hey les mans, si on jouait du djembé et de la guitare"- aucune trace de gens locaux ici, si ce n'est bien sur dans les champs ou à la cuisine... Vous comprendrez que le lendemain on a pas attendu longtemps avant de filer, en regrettant au passage de ne pas y avoir foutu le feu. Et on a bien fait! En marchant quelques kilomètres, nous faisons la rencontre d'Annibal et d'Omar qui nous proposent de nous louer une maison, avec terrasse et jardin, pour rien du tout et... au bord du lac. On est chez nous!

Le Concepción vu depuis le Maderas.

L'avantage majeur de notre bicoque, outre le fait d'être loin des masses de touristes, est qu'elle est située au pied du volcan Maderas. Ni une ni deux, nous voici donc sur les sentiers nous menant au sommet. Sur le chemin, nous tombons sur quelques-uns des 2000 pétroglyphes que compte l'île. Ces sculptures religieuses sont l’œuvre de différents peuples notamment les Chorotegas et les Nicaranos. Après avoir laissé les terrains secs et arides, nous rentrons peu à peu dans une forêt tropicale, humide et nuageuse, surnommée avec raison la forêt des nuages. Arrivés en haut, après avoir pas mal sué, nous pouvons admirer... pas grand chose en réalité. La végétation dense et les nuages nous empêchent toute vue sur l'île. En descendant à l'intérieur du cratère, nous arrivons au bord d'une lagune, ou il est malheureusement impossible de se baigner à cause des sols argileux. Et puis à près de 1400 mètres d'altitude dans la brume, notre seule envie se résume à redescendre sur les bords du lac. Serait-on devenu frileux?

Á San Ramón, une baignade s'impose!

Comme notre carrière de pirate semble sérieusement compromise, nous nous mettons en quête d'un nouveau moyen de locomotion destiné à remplacer le beau trois mats que nous n'avons jamais eu... Et sur Ometepe, quoi de mieux qu'une moto, une vraie de vraie? En compagnie de Claire et Fabien, rencontrés à Léon, nous décidons un beau matin de faire le tour de l'île en deux roues. On n'a pas le permis mais qui s'en soucie vraiment ici? Après un cours de moto dispensé par Fabien dans la rue devant notre hôtel (on ne le remerciera jamais assez), nous voici en train de filer à toute berzingue sur les routes pavées d'Ometepe. Il ne nous faut guère longtemps pour constaster que la belle route sur laquelle nous évoluons ne fait pas le tour de complet de l'île. Par chance, nos 200cm³ sont des moto-cross (de mauvaise qualité et avec pas mal de kilomètres au compteur mais des moto-cross quand même!) et nous permettent d'emprunter les routes défoncées et caillouteuses qui font le tour du volcan Maderas.

C'est qui les plus beaux?

C'est l'occasion d'admirer la beauté sauvage de l'île, tout en utilisant le moyen de transport le plus populaire du coin, même si nous n'allons pas très vite. En chemin, nous nous arrêtons aux cascades de San Ramón, qui seraient d'après les locaux hautes de 180m. Personnellement on en doute sérieusement, mais ce fut l'occasion d'une baignade rafraîchissante par ces chaleurs toujours plus intenses. Au final, le tour de la petite île nous aura pris la journée et nous rentrons à la nuit tombée à Moyogalpa, fatigués mais définitivement convaincus par les bécanes.

Dans le prochain article, nous iront à la rencontre des surfeurs avant d'entammer notre remontée fantastique jusqu'au Mexique! Et pour vous faire patienter nous vous laissons en compagnie des sandinistes.

En 1969, le régime somoziste élimine quatre figure du FSLN lors de combats retransmis en direct à la télévision, ce qui eu pour effet d'attiser encore plus la sympathie de la population envers les sandinistes. Mis à mal en 1970 par le démantèlement d'une partie de l'organisation par la Garde Nationale, le FSLN se retire pour reprendre des forces ce qui lui permet de réussir deux actions majeures en 1974: la prise en otage de plusieurs ministres (qui servirent de monnaie d'échange en échange de la libération de prisonniers politiques) et l'attaque de la Caserne de Waslala qui marque le début des opérations militaires à l'échelle nationale. Durant les deux années qui suivent, les nombreux combats aux quatre coins du pays forçent le régime à déclarer l'état de siège. La répression est terrible, touchant des milliers de nicaraguayens, et débouche sur le meurtre de Carlos Fonseca, l'un des leaders historiques du mouvement.

Appauvri, affamé, bridé, affecté par des catastrophes naturelles, le peuple commence à s'opposer de plus en plus ouvertement au régime. Mais ce qui mit véritablement le feu aux poudres fut l'assassinat en 1978 de Pedro J. Chamorro, journaliste, propriétaire du journal La Prensa et fervent opposant au gouvernement. Au milieu de l'année, la plupart des villes du pays se soulevent et entrent en guérilla urbaine, où les combats se déroulent dans chaque quartier, chaque rue, chaque maison... Les violentes représailles de la Garde Nationale (assassinats arbitraires, viols, tortures, enlèvements...) rallient de plus en plus de nicaraguayens, souvent jeunes, dans le rangs sandinistes. Des combattants venus du Mexique, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Argentine, d'Angleterre, d'Allemagne rejoignirent le FSLN dans sa guérilla contre la dictature de Somoza. Un front d'opposition, en accord avec les sandinistes, forme un gouvernement provisoire à San Jose, au Costa Rica et gagne la reconnaissance et des armes de certains pays d'Amérique Latine et d'Europe... L’Histoire allait maintenant vite basculer...

Ce message n'a rien à voir avec les sandinistes, encore moins avec les volcans et n'a absolument aucun rapport avec les pétroglyphes mais notre ami Gregory a monté un projet de four solaire collectif sur lequel il travaille depuis longtemps déjà. Cependant il manque (un peu) d'argent pour que le projet aboutisse et c'est pourquoi il est possible pour chacun de donner ce qu'il veut. Cela fonctionne grâce au financement participatif (ou crowdfunding). Pour cela, rendez vous à l'adresse suivante, où le projet est détaillé : LUS. Il ne reste que 17 jour pour récolter tout l'argent, alors faite tournez à tous vos contacts l'information ! C'est un beau projet qui mérite un grand coup de pouce !






El lago Cocibolca (o simplemente Nicaragua) es la tercera extensión de agua dulce más grande de Latinoamérica, con una superficie de 8264 km². En el medio se encuentra la isla de Ometepeque significa por supuesto dos montañas en náhuatlSí! Los aztecas llegaron hasta aquí! Formada por la reunión de los volcanes Maderas y Concepción, la isla es bastante salvaje, perdida en medio de un lago tan grande como un mar, y donde varias culturas se sucedieron desde hace más de 2300 años. Que más podemos esperar para nuestras nuevas aventuras?

El volcán Concepción

Después de haber salido de Granada y llegado a San Jorge, en la orilla del lago, subimos a una embarcación de fortuna rumbo a Moyogalpa, ubicada al noreste de la isla. El gran éxito de este viaje es que logramos estar enfermos durante la travesía... En nuestra defensa, el lago era agitado (nada que ver con las lagunas de Montebello), pero hay que ver las cosas como son: nuestro sueño de piratería se acabó cruelmente. No tenemos el pie marino.

Dos changos en el bosque.

Llegando a la isla, empezamos a buscar un lugar donde dormir para los días que vienen. Siguiendo los consejos de otros viajeros, salimos directamente de Moyogalpa para el pueblo de Balgüe, ubicado del otro lado de la isla. Allá, encontramos algunas fincas, reconvertidas para atender al turista de manera hippie-friendly. El concepto es simple: la finca ofrece hamacas, cuartos o dormitorio en cabañas, y por supuesto un restaurante con comida 100% natural y todo el pedo. Pero a pesar de este ambiente feliz -"que onda man, vamos a tocar guitarra y percusiones"- no hay ningún local aquí. Solamente están en los campos o en la cocina... Entenderán que al día siguiente, no esperamos mucho para escaparnos de este lugar, no sin habernos arrepentido de no haberle metido fuego. Y fue buena decisión! Después de haber caminado unos kilómetros, conocimos a Annibal y Omar que nos proponen rentar una casa con terraza y jardín... cerca del lago. Estamos en casa!

Omar y su familia.

La mayor ventaja de nuestra casa, además de estar alejada de los lugares turísticos, es que está ubicada al pie del volcán Maderas. Sin pensarlo mucho, estamos una vez más en el camino que nos lleva hasta la cima. Encontramos en la montaña a unos de los 2000 petroglifos que tiene la isla. Estas esculturas religiosas son la obra de varios pueblos, en particular los Chorotegas y los Nicaranos. Después de haber dejado los paisajes secos y áridos, entramos poco a poco en un bosque tropical, húmedo e invadido por las nubes, llamado con razón bosque nuboso. En la cima, después de haber sudado bastante, podemos admirar... casi nada de hecho. La vegetación densa y las nubes nos impiden ver cualquier cosa. Bajando en el cráter, llegamos a la laguna, donde afortunadamente no se puede bañar por causa de los suelos arcillosos. Aparte de eso, a más de 1400 metros de altura y con niebla, solamente tenemos ganas de bajar al lago. Desde cuando ya no soportamos el frío?

Uno de los 2000 petroglifos que tiene Ometepe

Como nuestra carrera como piratas se ve comprometida, buscamos un nuevo medio de transporte para reemplazar el bonito tres mástiles que nunca tuvimos... Y en Ometepe, que podemos conseguir mejor que una moto, una verdadera? Con Claire et Fabien, encontrados en León, decidimos una mañana de dar la vuelta a la isla en dos ruedas. Nos tenemos licencia de conducir pero quién se preocupa de eso aquí? Después de una clase dispensada por Fabien en la calle de nuestro hotel, salimos a toda velocidad sobre las carreteras pavimentadas de Ometepe. Rápidamente, nos damos cuenta que ese camino no da la vuelta completa. Por suerte, nuestras 200cm³ son motocross (de mala calidad y bastante usadas ya) y nos permiten manejar sobre los caminos de terracería llenos de piedras alrededor del volcán Maderas.

A toda velocidad!

Así tenemos la oportunidad de apreciar la belleza salvaje de la isla, usando el medio de transporte más popular del lugar, aunque no vamos muy rápido. En camino, pasamos a ver a las cascadas de San Ramón, que según los locales miden 180 metros de altura. Personalmente lo dudamos mucho pero pudimos por lo menos bañarnos por este calor intenso. Al fin, la vuelta de la pequeña isla nos tomó todo el día y regresamos a Moyogalpa cansados pero definitivamente convencidos por nuestros nuevos vehículos.

En el próximo artículo iremos a encontrar a los surfistas antes de empezar el viaje de regreso hasta México! Y mientras esperen les dejamos en compañía de los sandinistas.

En 1969, el régimen somozista elimina cuatro figuras del FSLN durante combates transmitidos por la televisión. Pero eso permitió a los sandinistas ganar todavía más simpatía de parte de la población. Debilitado en el año 1970 por el desmantelamineto de una parte de la organización por la Guardia Nacional, el FSLN se retira para recobrar fuerzas lo que le permite lograr dos acciones mayores en 1974: el secuestro de varios ministros (que sirvieron para un intercambio con presos políticos) y el ataque del cuartel de Wasala que marca el inicio de las operaciones militares a nivel nacional. Durante los dos años que siguen, los combates en todo el país forzan el régimen a declarar el estado de sitio. La represión es terrible, tocando miles de nicaragüenses, y desemboca sobre el asesinato de Carlos Fonseca, uno de los líderes históricos del movimiento.

Empobrecido, hambriento, afectado por catástrofes naturales, el pueblo empieza a oponerse de manera más abierta al régimen. Pero lo que realmente prendió fuego a la pólvora fue el asesinato en 1768 de Pedro J. Chamorro, periodista, dueño del periódico La Prensa y ferviente oponiente al régimen. En el medio de este año, la mayor parte de las ciudades del país se rebelan y entran en guerrilla urbana, donde los combates se desarrollan en cada barrio, cada calle, cada casa... Las violentes represalias de la Guardia Nacional (asesinatos arbitrarios, violaciones, tortura, secuestros...) hacen que cada vez más nicaragüenses, sobretodo jóvenes, engrosan las filas sandinistas. Combatientes de México, Francia, España, Italia, Argentina, Inglaterra, Alemania se juntan con el FSLN en su guerrilla contra la dictadura de Somoza. Un frente de oposición, en acuerdo con los sandinistas, forma un gobierno provisional en San Jose, Costa Rica, y gana el reconocimiento y armas por parte de algunos país de Latinoamérica y Europa... La historia iba a cambiar rápidamente...