De retour à Cholula, nous optons pour l'hôtel le plus proche du point de départ des bus. Don Vicenzio, le patron du lieu, est un personnage haut en couleurs. Il nous raconte ses expéditions sur le vieux continent sur les traces de notre ami Jésus et de ses potes. Rome, Assise, Lourdes, Saint Jacques de Compostelle, Jerusalem, le mont Sinaï... Il nous parle aussi du carnaval de Cholula, qui aura lieu dans quelques jours, le lendemain de notre ascension. Nous en reparlerons donc.
Après une bonne nuit de sommeil, nous repartons à l'aube une nouvelle fois en direction de
Santiago Xalitzintla. Á 8h, nous reprenons notre poste sur la plage du village pour surveiller les éventuels transports en direction du col. Mais sans succès. A 10h, Miguel Ángel apparait avec sa camionette mais son radiateur est cassé et il n'est pas en mesure de prendre la route. Décidément... Nous partons alors à la recherche d'autres conducteurs (ils sont trois apparemment). Mauvaise idée. Il n'est pas encore 11h et nous voila déjà invités à goûter les gnôles locales et le
pulque maison de Constantino, un paysan de son état. Nous repartons avec un litre de pulque offert de bon cœur pour partir à l'ascension de l'
Izta. Dans la foulée arrive le cousin de Miguel Ángel, lui aussi chauffeur, qui plie sous les demandes répétées d'autres personnes du village qui souhaitent se rendre à
Amecameca, de l'autre côté du
Paso de Cortés. Enfin!
L'Iztaccihuatl depuis le Paso de Cortés
Une petite heure plus tard, nous sommes au col à 3600 mètres d'altitude, prêts à avaler les 8km de piste menant au refuge de l'
Altzomoni, situé au pied du volcan. Inutile de vous dire, la vue sur les deux volcans et sur la nature sauvage est imprenable. Nous nous installons finalement vers 16h et préparons à manger sans pouvoir lacher des yeux le
Popo qui fume tranquillement devant nous. Nous discutons un peu avec les guides et alpinistes locaux qui nous donnent de précieux conseils pour le jour suivant.La suite est beaucoup moins agréable. Coucher 20h et réveil à... 2h du matin. Juste le temps de boire un délicieux café soluble et nous voila partis en direction du sommet de l'
Izta.
Les premières heures de marche sont relativement tranquilles malgré l'obscurité et la température négative. On ne connait évidemment pas le chemin et il nous faut donc suivre les traces de pas à la lumière de nos lampes frontales! Lorsque l'aube se lève, ce sont des paysages lunaires et une vue magnifique qui s'offrent à nous. Tout le monde est au rendez-vous: le
Popo bien sûr mais également la Malinche, le
Nevado de Toluca et le
Pic d'Orizaba, point culminant du Mexique.
On a le nez rouge mais pour une fois ce n'est pas à cause de l'alcool
Au bout de 4 heures, nous arrivons au
Refugio de los 100, situé à 4780 mètres. C'est ici que les choses sérieuses commencent. Il nous faut gravir le premier sommet du volcan, qui représente les genoux de la
femme blanche. Á 5050 mètres, la respiration se fait plus difficile et les jambes deviennent lourdes, d'autant plus que le sentier devient de plus en plus épineux et frôle parfois l'escalade. Mais en montagnards que nous sommes nous parvenons aux genoux sans encombres.
Malgré tout, il nous faut encore parvenir jusqu'au mont de Venus de la dame par les crêtes surplombant les sept cratères du volcan, puis entamer la traversée de son ventre recouvert d'un glacier et arriver au pied de la montée finale, la poitrine. Le soleil est haut dans le ciel et brûle chaque partie de notre corps resté exposée. On fait un peu la grimace. La fatigue et surtout l'altitude se font sentir, mais à 11h nous atteignons le sommet, le souffle coupé dans tous les sens du terme. Á 5286 mètres d'altitude, un panorama incroyable s'offre à nous sur 360 degrés. Nous l'avons fait. Le temps de prendre quelques photos et nous prenons déjà le chemin du retour, par le même itinéraire. Après avoir visité la princesse des cuisses à la poitrine, que nous servirait-il de continuer jusqu'à son visage?
Une des crètes menant au sommet
La descente est longue mais à 16h nous sommes en bas, au refuge de l'
Altzomoni. Vicente, un guide francophone, nous propose de nous redescendre au col en voiture et nous acceptons de bon coeur. Il nous apprend que l'odeur de souffre sentie au niveau du glacier est toute récente et serait le signe d'un réveil du volcan. La même chose serait observée au
Pico de Orizaba. Personne n'ose vraiment imaginer le réveil de l'
Izta, crachant un nuage de cendres et de feu sur la capitale mexicaine... Au
Paso de Cortés, nous rencontrons par chance Oscar et Lucas qui nous proposent à leur tour de nous descendre jusqu'à Mexico, nous permettant ainsi d'être de retour sur les coup de 22h à Puebla. Pas le plus pratique mais sans doute le plus sûr après nos péripéties du voyage aller.
Nous y sommes!
Après une bonne nuit de sommeil bien méritée, nous suivons les conseils de Don Vicenzio et retournons une nouvelle fois à
Cholula pour assister au c
arnaval. 30 000 personnes sont présentes pour voir le défilé assourdissant de centaines de carnavaliers déguisés de maniere hétéroclite: du mexicain au russe en passant par les turbants arabes et les légionnaires francais. Armés de fusils à poudre, ils s'en donnent à coeur joie provoquant un sacré boucan. Une aubaine pour les marchands de boules-quiès.
Notre semaine dans le centre du pays s'achève. Nous prenons désormais la route du sud. Prochaine étape, le
Guatemala!
De regreso a
Cholula, nos quedamos en el hotel más cerca de donde salen los transportes. Don Vicenzio, el dueño del lugar, resulta ser un personaje. Nos cuenta sus expediciones en el viejo continente tras la pista de nuestro amigo Jésus y de sus cuates.
Roma, Asís, Lourdes, Santiago de Compostela, Jerusalén, el monte Sinai... Nos habla también del carnaval de
Cholula, que tendrá lugar en unos días, el día siguiente de nuestro ascenso.
Después de una buena noche, salimos otra vez en la madrugada rumbo a
Santiago Xalitzintla. A las 8, retomamos nuestra posición en la plaza principal para echar un ojo a los transportes potenciales. Pero sin éxito. A las 10, Miguel Ángel aparece con su camioneta pero su radiador está roto y no puede subir. Parece que la suerte nos dejó... Salimos entonces a buscar otros chóferes (son tres según). Mala idea. Todavía no son las 11 y somos invitados a probar los licores locales y el
pulque de la casa de Constantino, un campesino del pueblo. Salimos de su casa con un litro de esta bebida regalada de buen corazón para subir al
Izta. De repente llega el primo de Miguel Ángel, chófer también, que finalmente accede a las peticiones de otras personas que quieren ir a
Amecameca, del otro lado del
Paso de Cortés. Por fin!
El Izta visto desde el Paso de Cortés
En menos de una hora llegamos al paso a 3600 metros de altura, listos para tragarnos los 8 kilómetros de pista que nos separa del albergue
Altzomoni, ubicado al pie del volcán. No hace falta decir que la vista sobre los dos volcanes y la naturaleza salvaje es impresionante. Nos acomodamos finalmente como a las 4 de la tarde y preparamos algo de comer sin poder dejar de mirar al
Popo que fuma tranquilamente frente a nosotros. Platicamos un poco con los guías y alpinistas locales que nos dan algunos consejos para el día siguiente. Lo que sigue es mucho menos agradable. Nos acostamos a las 8 de la noche para levantarnos... a las 2 de la mañana. En unos minutos, nos tomamos un delicioso café soluble e iniciamos el ascenso del
Izta.
Las primeras horas de caminata son bastante tranquilas a pesar de la oscuridad y de la temperatura negativa. Por supuesto no conocemos el camino y tenemos que seguir las huellas dejadas por otros alpinistas solamente con nuestras lámparas frontales! Al amanecer, los paisajes lunares que nos rodean nos ofrecen una vista impresionante sobre la montaña y el valle. Todos están aquí presentes: el Popo por supuesto pero también la Malinche, el
Nevado de Toluca y el
Pico de Orizaba, montaña más grande de México.
Un atardecer con el Popo
Después de 4 horas, llegamos al Refugio de los 100, a 4780 metros de altura. Es aquí que las cosas serias empiezan. Tenemos que subir a la primera cima del volcán, que representa las rodillas de la mujer blanca. A 5050 metros sobre el nivel del mar, la respiración se hace más difícil y las piernas más pesadas. El camino también se vuelve más empinado y a veces casi parece escalada. Pero como hombres de la montaña llegamos a las rodillas sin problemas.
A pesar de eso, todavía nos falta pasar por el monte de Venus de la dama a través de crestas sobresaliendo de los siete cráteres del volcán, y luego cruzar sur panza cubierta por un glaciar y llegar al pie de la subida final, el pecho. El sol está alto en el cielo y quema cada parte de nuestro cuerpo que se quedó expuesta. El cansancio y sobretodo la altitud se hacen sentir, pero a las 11 llegamos a la cima, sin aliento. A 5286 metros de altura, disfrutamos de una increíble vista panorámica a 360 grados. Lo hicimos. Tomamos unas fotos y damos ya la vuelta, por el mismo camino. ¿Después de haber visitado la princesa de las piernas al pecho, que punto tiene seguir hasta su cara?
El pecho de la mujer blanca
La bajada es larga pero a las 4 de la tarde estamos abajo, en el albergue
Altzomoni. Vicente, un guía local, nos propone llevarnos al paso en carro y aceptamos con buena gana. Nos comenta que el olor a azufre que se siente al nivel del glaciar es muy reciente y sería la señal de que se está despertando el volcán. La misma cosa ha sido observada en el
Pico de Orizaba. Nadie se atreve a imaginar el despertar del
Izta, escupiendo fuego y cenizas sobre la capital mexicana... En el
Paso de Cortés, encontramos a Oscar y Lucas, que nos dan también un aventónhasta la ciudad de México, lo que nos permite estar de regreso a Puebla a las 10 de la noche. No fue lo más práctico pero sin duda lo más seguro, tomando en cuenta los problemas durante el viaje de ida.
Desde la cima
Una buena noche de sueño más tarde, seguimos los consejos de Don Vicenzio y regresamos a Cholula para asistir al carnaval. 30 000 personas están presentes para ver el desfile ensordecedor de centenas de enmascarados disfrazados según varios estilos: del mexicano al ruso, pasando por el turban árabe y los legionarios franceses. Armado con rifles de polvo, le dan con mucha alegría provocando un buen desmadre. Una bendición para los vendedores de tapones.
Nuestra semana en el centro del país se acaba. Seguimos de aquí en adelante rumbo al sur. Próxima estación, Guatemala!