De retour à Cuzco, nous reprenons nos petites habitudes afin de mener à bien cette trilogie. Même hostal, même patronne délurée, mêmes habitudes alimentaires (pizza Inca et saucisses/patates) et toujours pas d´eau la journée : il faut soit se lever tôt (on a assez donné au Machu Picchu) soit attendre le soir quand il fait nuit et froid (et qu´il pleut accessoirement...). Malgré tout, une différence majeure vient egayer notre quotidien ... une télévision dans notre chambre! (qui de plus fait partie de celles ou il ne pleut pas à l´intérieur...) A nous, donc, les télénovelas colombiennes, les rediffusions ancestrales de Friends et les programmes de divertissement (plutôt d´abrutissement) en tout genre!
Plus sérieusement, on n´est pas revenu à Cuzco pour planter des cailloux (les Incas l´ont fait avant nous) mais pour poursuivre notre découverte des ruines autour du "nombril du monde" et arpenter la ville de nuit en compagnie des deux seuls survivants argentins, Hernan et Gerardo (en gros faire la tournée des bars qui proposent une boisson gratuite). Malgré tout, nous ne développerons que la partie "culturelle" de notre fin de séjour à Cuzco, c´est bien plus interessant et les photos sont beaucoup plus belles...
Quoricancha, ou le mariage des murs Incas avec le baroque. Situé dans le centre de Cuzco, le long de l´Avenida del Sol, le couvent Santo Domingo recelle, en plus d´innombrables bondieuseries en tout genre, les ruines Incas les mieux conservées. En effet, le couvent fut construit au XVIIe siècle sur les fondations du Temple du Soleil, dont il subsite toujours les murs extérieurs, le jardin (ou les blocs de pierre faisaient office de nains de jardin) et quelques constructions qui entourent la cour intérieure du couvent. Le mariage architectural est impressionnant. Deux civilisations se cotoient dans un même édifice. Edifiant!
Sacsayhuamán, ou la monumentale forteresse de Cuzco. Erigée à partir du milieu du XVe siècle, durant environ 50 ans, Sacsayhuamán est avant tout célèbre pour ses énormes remparts qui zig-zaguent le long d´une colline qui domine toute la ville actuelle de Cuzco. Et comme dans une forteresse, il nous fut difficile de rentrer sans la carte internationale d´étudiants (qu´on a pas bien entendu même s´il est mentionné "estudiante" sur notre boleto turistico). Une fois dans l´enceinte du site, on peut s´imaginer facilement une garnison de 10 000 soldas incas, abritée au milieu de ces immenses murs, constitués de pierres pesant jusqu´à 300 tonnes. Cependant, Sacsayhuamán servait également à des cérémonies religieuses, notamment autour du culte du soleil, qui a daigné, pour une fois, montrer le but de son nez! Enfin, ce lieu fut le théatre de l´un des épisodes les plus sanglants de la conquête du Pérou, en 1536, ou les espagnols mirent définitivement la main mise sur Cuzco. Et c´est pour cela qu´aujourd´hui trône à quelques encablures du site une statue géante de ... Jésus Christ! Décidemment, ce vieux Monsieur nous accompagne partout en Amérique du Sud!
Depuis 1527 et l´arrivée d´une poignée de conquistadors menés par Francisco Pizarro et Diego de Almagro, l´Empire Inca va littéralement se morceller et s´écrouler en quelques années. Le 16 novembre 1532 (quelques jours seulement après la Saint Martin...), l´Inca Atahualpa est capturé lors de la prise de Cajamarca et promet en échange de sa liberté de remplir d´or la pièce ou il est enfermé. Les Incas tiennent leur promesse mais pas Pizarro, qui fait exécuter l´Empereur. Aidés par la variole, les croyances Incas et surtout la rebellion des minorités jusqu´à présent soumises, les conquistadors vont rapidement marcher sur Cuzco, malgré l´insurrecion de 1536 menée par Manco Inca. Le dernier noyau de subsistance, situé autour de la ville de Vilcabamba, restera actif jusqu´en 1572... Les conséquences de la conquête et de la "pacification" du Pérou seront dramatiques pour les amérindiens. Les richesses de l´Empire sont pillées. Les maladies, la famine et la réduction des autoctones en esclavage (Potosi, vous vous en souvenez?) décimèrent la population, qui sera divisée par plus de 10 en un demi siècle. Aujourd´hui, la culture amérindienne subsite malgré l´importance toujours persistante de l´Eglise catholique. Quand à l´Empire Inca, il se résume aujourd´hui à la plus grande manne touristique d´Amérique du Sud...
Tambomachay, ou les bains Incas. Contrairement à nous, arrosés systématiquement par la pluie mais dépourvus d´eau pour se doucher, les Incas étaient des gens très propres (du moins la noblesse) et possédaient même des bains. Ce site servait également de lieu de culte à l´eau (les Incas n´ont jamais su que ça faisait rouiller...). Ainsi, ils transportaient l´eau jusqu´ici à l´aide d´un système très sophistiqué d´aqueducs et de canaux souterrains, avant qu´elle ne sorte de terre via trois cascades, qui coulent toujours actuellement. Tambomachay était également le point de départ des chasquis (messagers incas) pour Ollantaytambo, situé à 2 jours de marche selon la guide. Selon nous, pour y être allé (sauf qu´on a opté pour le bus), 2 jours de footing!
Le lama scrutant d´un oeil attentif le nouveau conquistador : le yankee (allez le dernier pour la route, y´en a qu´on aime bien quand même )!
Puca Pucara, ou la forteresse qui sert à rien. Du moins on a pas trouvé un grand interêt à ce site, à part les lamas qui squattaient autour. Puca Pucara, "fort rouge" en quechua (qui n´a rien de rouge au passage, en même temps on était sobres...), était jadis un poste de garde sur la route de Pisac et sur l´Antisuyu (nord-est), une des quatre régions de l´Empire qui recouvrait la partie amazonienne.
Q´enko, ou le lieu ou les incas sacrifiaient nos amis les lamas. Signifiant littérallement "labyrinthe" en quechua, ce lieu est composé de caves ou était disposé un autel servant au sacrifice des animaux, à des fins religieuses comme toujours (on ne sait pas si ils mangeaient les lamas après...). Les cérémonies se déroulaient au rythme de la lune, dont la lumière pénetrait jusque dans les cavités pour éclairer l´autel. Pour avoir visité le site au crépuscule, Q´enko respire une atmosphère digne d´Indiana Jones et le Temple maudit. Malgré tout, rien ne vaut le film regardé en direct depuis la télévision de notre chambre!
Malgré sa brève existence et l´évangelisation des populations du nouveau monde, l´Empire Inca laisse aujourd´hui une empreinte considérable dans l´imaginaire occidental, relayé par de nombreuses fictions (qui n´a jamais lu Tintin et le Temple du Soleil?). Aujourd´hui encore, cette époque recèle une grande part de mystère et d´idées fausses. Contrairement aux civilisations occidentales, les Incas n´étaient pas prêts à se confronter à l´altérité. Les fondements mêmes de l´Empire ont été les principales causes de leur perte. Aujourd´hui, le retour de l´Inca (qui ne connaissait même pas la roue!) à l´époque des bus et des taxis s´assimile davantage à l´exploitation (et la dégradation...) des ruines par le tourisme, le business des produits dérivés (statuettes, tissages, produits artisanaux) et l´Inka Kola, boisson gazeuse (sans bulles) qui trône aux côtés du Coca Cola dans les fast-foods péruviens....
Pablo, Marcos, Flore, Quentin, un type sans son chapeau, Gerardo y Hernan
Nos vemos en Argentina boludos!
Nos vemos en Argentina boludos!
Aprés quasiment deux semaines passées à Cuzco en compagnie des boludos argentins, nous reprenons seuls la route de la plaine et de l´océan pour ... Lima, la cité des Rois et la capitale du Pérou!
2 commentaires:
Très Très Bon !!! Impressionnant cette architecture et ces méthodes de construction inconnues ...
Merci les gars !!
Mais restons serieux et parlons...Faune....et FLORE, je connais pas bien cette dernière....Quentin ?? :)
Julio
C'est qui celle-la ?
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