En juillet 2000, Vicente Fox Quesada du PAN (Parti d'Action National) est élu à la présidence de la république mexicaine, mettant ainsi un terme à 71 ans de règne du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionel). Le 1er décembre 2001 Fox entre en fonction, et sûr de lui annonce qu'il résoudra le problème du Chipas en "un quart d'heure". Le 2 décembre l'EZLN pose trois conditions à la reprise du dialogue de paix avgec le gouvernement :
- Le respect des Accords de San Andrès
- La libération de tous les prisonniesr zapatistes
- Le retrait de l'armée fédérale de 7 des 259(!) positions qu'elle occupe au Chiapas
Pour appuyer leur revendication et venir defendre devant le parlement la loi en faveur de la reconnaissance de la culture et des doits indigènes, l'EZLN organise une grande marche en direction de Mexico. Durant 15 jours (24 fevrier - 11 Mars 2001), cette délegation dont faisaient parti les 23 commandants de l'EZLN ainsi que leur porte parole le sous-commandant Marcos, a parcouru 12 états mexicains. Après son arrivée à Mexico, la délégation a attendu d’être reçue au Parlement. Au bout de deux semaines d'attente, les zapatistes annoncent qu’ils repartent dans leurs communautés, puisque les hommes politiques refusent d’écouter leur message. Finalement, le Parlement les invite à parler à la tribune du Congrès de l’Union, le 28 mars 2001. Contrairement aux attentes, ce n’est pas Marcos qui se présente à la tribune ce jour-là, mais une délégation exclusivement indienne. C’est la commandante Esther qui prononcera le discours principal, employant des paroles simples mais fortes. Une loi est donc votée le 28 avril suivant, mais qui trahit les accords de San Andres puisqu'elle ne reconnaît pas le territoire des communautés et les indigènes ne sont pas reconnus comme sujets de droit public. Le président Fox s'est cependant aussitôt félicité du vote de cette loi et a déclaré, enthousiaste, que le conflit armé est désormais terminé et que l'allégresse emplit le cœur de chacun des Indiens du Mexique. Cela pour duper l’opinion nationale et internationale, et afin de pouvoir rejeter la faute de l’enlisement de la situation sur les zapatistes, en les qualifiant d’intransigeants. Dans un communiqué du 30 Avril, L'EZLN rejette la rèforme votée par le parlement et interrompt tout contact avec le gouvernement fédéral jusqu'à l'acomplissement des trois signaux de paix...
La commandante Esther à la tribune du Congrès de l'Union
A la fin de juillet 2003, l’Armée zapatiste de libération nationale apporta des changements à sa structure : elle mit fin aux cinq Aguascalientes, qui avaient fait office de centres politiques et culturels pendant neuf ans (ces centres avaient été baptisés de ce nom en hommage à la Convention d’Aguascalientes de 1914, qui avait réuni les principales factions révolutionnaires et troupes de Zapata, Villa et Carranza pour discuter de l’avenir politique du Mexique). C'est ainsi que les Aguacallientes furent remplacés par les Caracoles (Les Escargots). Chaque Caracol a été doté d’un conseil de bon gouvernement, premier organe officiel d’administration des communes autonomes. Un bâtiment a été construit pour chaque conseil afin qu’il puisse fonctionner. Les conseils reçurent pour principale consigne celle de « commander en obéissant ». On les chargea de régler les problèmes de la communauté et d’être un pont entre elle et le monde extérieur. On leur confia la charge de parer aux différences de développement observées entre les communes autonomes et les communautés, et d’intervenir dans les conflits qui surgiraient tant entre les communes autonomes qu’entre ces dernières et les communes officielles. Ils avaient aussi pour fonction de prêter soigneusement attention aux plaintes émises contre les conseils autonomes pour cause d’infraction aux droits humains, en étudiant les cas, en faisant des enquêtes et en trouvant une façon appropriée de répondre aux plaintes et de rectifier les anomalies. Les conseils de bon gouvernement sont chargés de ce qui suit : veiller à la réalisation des projets et tâches communautaires dans les communes autonomes ; développer le soutien aux projets communautaires ; s’assurer de l’application des lois zapatistes ; seconder et guider la société civile au cours des visites dans les zones rebelles ; encourager les projets productifs ; installer des camps de la paix ; effectuer des enquêtes dans l’intérêt des communautés. Il leur appartient en outre de promouvoir et approuver – d’un commun accord avec le Comité clandestin révolutionnaire indigène – Commandement général EZLN (CCRI-CG) – la participation de membres des communes autonomes à des activités en dehors des communautés rebelles. Les zapatistes décidèrent de placer les conseils sous la coupe du CCRI-CG de l’EZLN pour surveiller leur fonctionnement et éviter les actes de corruption ou d’intolérance, les comportements arbitraires, les injustices et les dérives à l’égard du principe « commander en obéissant ».
L'Autre campagne : nous invitons les indigènes, les ouvriers, les paysans, les professeurs, les étudiants, les maitres de maison, les petits proprietaires, les petits commerçants, les micro-entrepreneurs, les retraités, les handicapés, les religieux et religieuses, les scientifiques, les artistes, les intellectuels, les jeunes, les femmes, les anciens, les gays, les lesbiennes et les enfants.
En juin 2005, l'EZLN lance une nouvelle initiative, la sixième déclaration de la fôret de Lacandone, où elle appelle aussi bien les organisations politiques que les individus à s'organiser en un mouvement national afin de restructurer les relations sociales, de définir un Programme national de lutte et de créer une nouvelle constitution politique qui régirait la République Mexicaine en tenant compte des demandes du peuple mexicain. Entre le 5 août et le 18 septembre 2005, l'EZLN organise des réunions avec des organisations politiques de gauche, des organisations des peuples indiens, des organisations sociales et des ONG, des collectifs culturels et artistiques, mais aussi des femmes, des hommes, des vieux et des jeunes qui à titre individuel, familial, de communauté, de rue, de quartier ou de voisins souscrivent à la sixième déclaration de la forêt Lacandone. Cette nouvelle initiative indépendante prendra le nom de "L'Autre Campagne". Dans son message de clôture, Marcos a précisé que l'EZLN voyait comme « urgente et primordiale » la solidarité et l'entraide entre tous ceux et celles qui forment l'Autre Campagne : « la première chose que doit faire l'Autre Campagne est de protéger tous ses membres, ce qui veut dire que nous ne pouvons permettre ce que l'on fait à l'un d'entre nous, et que nous allons nous mobiliser par tous les moyens civils et pacifiques que nous avons, pour le protéger, l'aider, être solidaire avec lui parce que la vocation première d'une organisation est de protéger ses membres ». Puis il a fait un décompte des organisations, groupes et collectifs présents et de ceux manquants à ce qui allait devenir les premières réunions d'adhérents de l'Autre Campagne, avant de reconnaître que « d'aucune manière nous ne sommes majoritaires nous devons construire quelque chose afin que n'importe lequel de ces camarades qui n'a pu venir pour quelque raison que ce soit, sache que ce lieu lui appartienne » ...
« Camarades, l'Autre Campagne n'est déjà plus à nous ; je veux dire par là qu'elle n'appartiens plus à nous seuls […] Nous voulons qu'ils sachent qu'en tant qu'Armée zapatiste de libération nationale c'est un honneur de les avoir comme camarades. En disant cela nous leur disons que nous nous rejoignons par la camaraderie et l'honnêteté, et avant tout par la la loyauté envers vous tous, la même loyauté que nous avons eu envers nos communautés, à présent nous l'avons aussi envers vous. Après vous avoir entendu et vu travailler nous pensons que nous avons eu beaucoup de chance de vous rencontrer. Ce sont vous, les hommes, femmes, autres, enfants et personnes âgées, qui faites partie du meilleur qu'a ce pays. Quel bonheur de vous avoir trouvés. J'espère que nous continuerons à avancer ensemble longtemps. »
Sous-Commandant insurgé Marcos
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