Le 16 janvier 1996, ont été signés Les Accords de San Andres par les représentants du pouvoir exécutif, une commission du pouvoir législatif qui comptait parmi ses membres, des députés et des sénateurs de tous les partis politiques mexicains, et par les représentants de l'EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale). Ils se proposaient, à travers un pacte social, de créer une nouvelle relation entre l'état mexicain et les peuples indigènes. En synthèse, une des trois conclusions de base des documents signés ce 16 février 1996 par le gouvernement fédéral et l'EZLN, stipule :
"Le gouvernement s'engage à mettre sur pied, avec les différents secteurs de la société et dans le contexte d'un nouveau fédéralisme, un nouveau pacte social qui modifie à la base les relations sociales, politiques, économiques et culturelles avec les peuples indigènes. Le pacte se devra d'éradiquer, dans la vie publique et au quotidien, tout ce qui pourrait conduire à une quelconque subordination, inégalité ou discrimination, et devra concrétiser les droits et les garanties inhérents, c’est à dire : droit à leur différence culturelle ; droit à l'habitat ; droit d'occupation et d'utilisation du sol conformément à l'article 169 de l'OIT ; droit à l'autogestion politique communautaire ; droit au développement de leur culture ; droit aux systèmes traditionnels de production ; droit à la gestion et à l'exécution de leurs propres projets de développement".
Malheuresement le president mexicain, Ernesto Zedillo Ponce de León, refute cette signature (pourtant approuvée par les élus du peuple). L'EZLN accuse alors le gouvernement de ne pas respecter les promesses faites à la table des négociations et décide de se retirer dans les jungles du Chiapas. Le président Zedillo saute sur l'occasion pour renforcer la présence militaire dans cette région. De plus, les groupes paramilitaires (armés et protégés pas l'armée mexicaine et les grands propriétaires, liés à l´extrême droite et au narcotrafic) se font de plus en plus présent. Commence alors une guerre de basse intensité basée sur le harcelement des communautés indigènes et zapatistes par l'armé et les paramilitaires.
Le 22 Décembre 1996 dans le petit village d'Acteal, au nord du Chiapas, une société civile indigène de 300 personnes (la société civile des Abejas) non violente et ne comprenant aucun zapatiste dans ses rangs, s'est réunie pour prier. C'est alors qu'une cinquantaines de paramilitaires (opposés aux zapatistes) armés de machettes et d'armes à feu font irruption et entament un véritable massacre. Ils poursuivent même les rescapés et achèvent les bléssés. Bien que l'armée mexicaine soit présente à moins de 200m du lieu même, elle n'interviendra pas durant les heures que dureront ce massacre. On apprendra par la suite que la police a essayé de protéger les paramiliraires en tentant notament de faire disparaitre les corps. En 2006, sous la pression du peuple mexicain les autorités condamnent les responsables du massacre à (seulement) 25 ans de prison (le minimum prévu par la loi, le juge ayant tenu compte du degré de pauvreté, d' ignorance et de fanatisme religieux des paramilitaires..). Mais le 12 août 2009, la court suprême de justice décide de libérer purement et simplement 26 prisonniers pour l'équivalent mexicain d'un "vice de forme". Les indigènes se souviennent amèrement de ce que l'on a appelé le Massacre d'Acteal où 45 personnes innocentes dont 21 femmes (dont 4 enceintes), 14 enfants et un nourisson trouvèrent la mort.
"Nous autres Indiens, nous étions invisibles, il a fallu que nous nous cachions le visage pour que l'on nous voie."
[A suivre..]
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire