Welcome to the jungle!

samedi 30 janvier 2010

Les Guns´N´Roses l´avaient prédit, nous l´avons fait! Qui pourrait s´ennorgueillir d´avoir parcouru l´Amérique du Sud sans être allé dans sa région la plus vaste, la plus inaccessible, la plus secrète... l´Amazonie!

L´Amazonie...

Mais avant de traverser la jungle, il nous faut tout d´abord effectuer une traversée du désert, au sens propre comme au sens figuré... Très vite refoulés au terminal de Cuzco par un paro (blocus routier du à l´augmentation du prix de l´essence par l´Etat péruvien), nous arrivons néanmoins à quitter la ville le lendemain. Mais notre joie sera de courte durée... deux heures seulement après le départ, un éboulement bloque la route, la nature s´étant invitée subitement aux négociations entre les professionnels de la route et le gouvernement... Après quelques heures d´attente dans l´obscurité totale, la voie est à nouveau réouverte, la DDE péruvienne n´ayant quant à elle pas rechigné à travailler! C´est donc à travers les Andes que nous poursuivons notre périple jusqu´au petit matin, ou nous sommes bloqués par un accident de la route cette fois. Une colision frontale entre deux bus (rien que ça!) laisse une paire de blessés sur le macadam, dont un (qui n´a presque plus de jambe...) que nous transportons jusqu´à l´hopital le plus proche (assez loin en fait). Cette petite "virée" nous aura encore couté quelques heures de trajet supplémentaires, mais comme dirait un bon péruvien, nous avons aidé notre prochain et Jésus nous en rendra grâce.

Nous quittons progressivement les Andes à travers des paysages désertiques (ici arrive enfin le sens propre de la "traversée du désert"). Les cailloux et la terre sèche ont remplacé la végétation verdoyante, les pluies diluviennes ont laissé place à la chaleur et au soleil! Nous arrivons à la mi-journée à Nazca, en plein désert, encastré entre les Andes et la côte Pacifique. Nous fêtons par ailleurs nos retrouvailles avec la panaméricaine, quittée au Chili. Le long de la route se trouvent les fameuses lignes de Nazca. Malgré tout, pour être honnête, vu du sol, ça donne pas grand chose... Nous remontons ensuite à grande vitesse la panaméricaine pour arriver enfin le soir venu à la cité des Rois. Au total, le trajet Cuzco-Lima aura duré, au bas mot, 26-27 heures. La compagnie, très gracieusement, ne nous aura pas fait payer de supplément...

Aucun rapport ni avec Lima, ni avec l´indépendance du Pérou mais on a pensé que ça représentait bien notre quotidien actuellement.

Fondée le 18 janvier 1535 par Francisco Pizarro, la Ciudad de los Reyes est aujourd´hui la capitale et plus grande ville du Pérou. Deux fois plus grand que la France de par sa superficie, le pays compte environ 30 millions d'habitants. Aprés la conquête espagnole, les premières véléités d´indépendance apparaissent en 1780 par une révolte de Tupac Amaru II (lui aussi ancêtre du célèbre rappeur), mais son armée est écrasée et lui se fait écarteler... Quelques décénnies plus tard, un certain Simon Bolivar (qui donnera son nom à la Bolivie), accompagné de José de San Martin (qui quant à lui donnera son nom à la deuxième plus grande foire du pays voironnais, après Beaucroissant) libèrent Lima et déclarent le 28 juillet 1821 l´indépendance du Pérou. Trois ans plus tard, la scission du pays donnera naissance au Haut Pérou, la Bolivie actuelle. Aujourd´hui, le pays jouit d´une économie qui compte parmi les plus performantes d´Amérique du Sud, au coeur d´une société de plus en plus métissée, où, comme en Bolivie, les traditions améridiennes sont toujours très fortes. Entre 1879 et 1883, le Pérou mena aux côtés de la Bolivie la Guerre du Pacifique. Le Chili, soutenu par les états-unis, entama une politique d´expansion au nord et envahit le port bolivien d´Antofagasta. La Bolivie déclara la guerre au Chili et le Pérou, par un traité réciproque de défense, entra à son tour dans le conflit. Pendant la campagne terrestre, le Pérou connaîtra quelques victoires, mais en 1881 les troupes chiliennes entrèrent dans Lima. La guerre prit fin le 20 octobre 1883 par le traité d'Ancón et fit perdre au pays la région de Tarapacá. La Bolivie perdit quant à elle définitivement son accés sur l´océan.

Le XXeme siècle est marqué par une succesion de coups d´état militaires et reformistes jusqu´en 1980 ou le Perou retrouve enfin le chemin de la démocratie. En 1990, inquiets de la menace que représente le Sentier Lumineux et lassés de la corruption qui sévit dans le pays, les peruviens élisent un mathématicien peu connu en politique, originaire du Japon, Alberto Fujimori. Sa présidence fut fortement marquée par l'autoritarisme, l'usage d'escadrons de la mort, la répression politique et la promulgation d'une législation antiterroriste . Il mit aussi en place un programme de stérilisations contraintes des indigènes(400000 amerindiennes furent ainsi stérélisées de force par ligature de trompe )... Il a été condamné en avril 2009 à 25 ans de prison par le tribunal de Lima notamment pour violation des droits de l´homme, génocide et crimes contre l´humanité. En avril 2006, Alan Garcia remporte les elections preidentielles et doit faire face aux mouvements indigenistes et au mécontentement grandissant envers les compagnies pétrolières. En juin 2009, la police ouvre le feu durant une manifestation indigeniste qui proteste contre l´exploitation de la foret amazonienne: bilan 34 morts...

La puissance du port de Pucallpa

Après avoir passé un jour à Lima, plus pour des raisons pratiques que culturelles, nous partons en direction de Pucallpa. Il nous faut une nouvelle fois traverser les Andes à travers des hauts plateaux et des cols à plus de 4 500m d´altitude, avant d´apercevoir au loin, et à travers les nuages, la forêt tropicale. Il nous faut également traverser des zones ou les narcotraficants sont encore actifs (la drogue c´est mal, vous voyez?), même si la menace est actuellement minime. Après près de 24 heures de trajet et un éboulement (la nature continuant son blocus), nous arrivons à Pucallpa, au bord du Rio Uyucali. La ville ressemble davantage à Woodstock qu´à un port. Le ballet des mototaxis et les pluies tropicales rythment le quotidien de cette ville ou il ne fait pas très bon vivre, il faut l´avouer. Nos billets en poche, nous montons à bord du Gilmer I, en partance pour Iquitos. Pour cela il faut arpenter les rues boueuses, zig-zaguer entre les camions de marchandise et les grues afin de monter sur la lancha par une planche en bois... Système "D" quoi, les fluctuations du rio rendant impossible la construction d´un "vrai" port avec des quais, des passerelles et des marins qui picolent (ah si ça il y en avait!).

Nous voilà donc partis pour 3 jours et 3 nuits de navigation sur le Rio Uyucali. Par chance (une première pour nous avec les transports péruiviens!), en cette saison des pluies le courant est fort et le temps de parcours est réduit. Nous installons donc notre hamac (dans lequel nous passerons 99% de notre temps) sur le pont supérieur en compagnie d´environ 200 péruviens auxquels s´ajoutent quelques touristes comme Desmond l´irlandais, Lily l´anglaise, Luis le bolivien, Leandro l´argentin (ils sont vraiment partout!) et Bogdan le roumain (celle là on ne nous l´avait encore jamais faite!). Si Pucallpa ressemble à Woodstock, le Gilmer I s´apparenterait davantage à Bagdad, la concentration des hamacs et des bagages au mètre carré atteignant des chiffres astronomiques!

Bagdad, mais sans l´armée américaine!

Au milieu de ce bordel ambiant (même s´il n´y avait pas de prostituées), on trouve des poules, des tortues, des porcs, des bananes (de la taille de notre bras ...vous aviez pensé à autre chose?), des voitures et même des mototaxis! Quant à l´eau, servant à se doucher et à faire la cuisine, elle provient directement du ... rio! (ils la filtraient un peu quand même!). La cuisine justement... 3 jours à manger du riz, de la soupe et des bananes planteurs cuisinés par une "joyeuse" (ou gay) bande de copains, ça rythme le quotidien et ça nous donne notre seul travail de la journée, nettoyer notre popote et acheter des fruits tropicaux dans les petits villages ou nous faisons escale! Des escales généralement mouvementées, le passe temps des gamins étant de canarder les bateaux avec des bombes à eau ... du rio naturellement!

A vrai dire, affalés dans notre hamac, on a beaucoup pensé aux personnes en France qui travaillaient durement dans le froid et après mure réflexion, on s´est dit qu´on n´allait pas rentrer tout de suite... Le seul point négatif de notre voyage reste les fameux mosquitos de la selva, agressifs et résolument carnivores, qui nous auront donné du fil à retordre mais que nous avons bravement combattu à l´aide de l´anti-démangeaisons local, l´alcool à 70º!

Un des nombreux villages vivant au rythme du fleuve

Nous arrivons à bon port (mais toujours pas dans un "vrai" port) dans la ville d´Iquitos, capitale de la région de Loreto et plus grande ville du monde non reliée par voie terrestre. Située sur le fleuve Amazone, cette enclave péruvienne au milieu de la forêt tropicale donne au pays un accès sur l´Océan Atlantique, via le Brésil, tout proche!

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Juste un petit commentaire comme ça :

On a jamais était aussi proche de la saint-martin... et sa fait du bien!

Biz à vous les loulous.

PS : normalement je vais vivre sur Gre l'an prochain avec BB donc si un jour vous décidez de rentrer dans notre bonne vieille capitale des Alpes (pas du foot malgré un étonnant 5-0 contre Auxerre avec des buts plus beaux les uns que les autres) j'aurai de quoi vous héberger pendant les barathons!!
Enfin j'espère.

Fumer bien ces batards de stic-mou de la part du duche!