Bienvenue chez nous!

vendredi 19 février 2010

Après deux heures de combi depuis Ocosingo, au fil d´un parcours montagneux entrecoupé de centaines de topes (plus connues à La Buisse sous le nom de "dos d´ânes"), nous arrivons un peu en vrac à San Cristobal de las Casas (Saint Christophe des Maisons dans la langue de Molière...). Nommée ainsi en hommage a Bartholomé de Las Casas, la ville, fondée en 1528 par Diego de Mazariegos, est l'une des premières de la Nouvelle Espagne, ou Vieux Mexique, c´est vous qui voyez...

La rue piétonne Real de Guadalupe

Les maisons coloniales et colorées quadrillent les calles toujours animées de cette cité flanquée au milieu des montagnes, à plus de 2000m d´altitude. Mais rassurez vous, malgré la saison, le climat reste assez clément et nous permet de continuer à user nos tongues sur les pavés (trés) glissants des (gigantesques) trottoirs de la ville, pluies estivales diluviennes obligent. Nous découvrons au fil des rues une série de vendeurs ambulants qui proposent, toujours avec le sourire, jugos naturales (jus de fruits pressés en direct!), tacos, perros calientes (hot-dogs) et hamburguesas à faire rougir les "cuistos" du MacDo et de Burger King. Seul point noir dans cet univers gastronomique mexicain, les tacos aux tripes qui auront fait des toilettes de l´Hostal Qhia notre résidence principale pendant une journée! Les produits "frais" du marché aux fruits et légumes, en particulier ce brave poulet mexicain (qu´il soit cuisiné basquaise ou au curry), auront également joué quelques tours à nos estomacs, pourtant survivants de la comida bolivienne...

Nous trouvons cependant l´énergie de partir à la découverte des environs de la ville, notamment au rancho nuevo, qui outre des canassons et des militaires, comporte des grottes (c´est pas Choranche, mais c´est sympa pour se mettre au frais!). Ce petit lieu tranquille fut le théatre de l´un des épisodes les plus sanglants du soulevement zapatiste de janvier 1994, ou de nombreux membres de l´EZLN furent massacrés par l´armée mexicaine. Aujourd´hui, le rancho nuevo est devenu un lieu de villégiature des familles de la région le week end, malgré la proximité de la caserne militaire ... et les entrainements intensifs de l´armée mexicaine qui s´y déroulent...


"Vous êtes en territoire zapatiste. Ici le peuple commande et le gouvernement obéit"

Notre arrêt à l'Hostal Qhia en plein centre de la vieille ville, nous permet -outre de parler français (pour Pierrot essentiellement)- de faire la conaissance de 2, 3 personnages que vous aurez le plaisir de retrouver plus tard dans nos histoires! A commencer par Rodolfo le patron de l´auberge, hosptitalier et un brin dans la lune, Aatzim le Mexicano- Quebecquois qui en plus d'etre un véritable cordon bleu va lui aussi passer quelques mois à San Cristobal ainsi que Yohan, Gabriel et Sylvain (Stephanois, Toulousain et Lillo) qui s'appretent à partir séparement dans les communautés zapatistes! Après quelques jours d'acclimatation, le temps pour nous de nous rehabituer aux fraicheurs nocturnes, nous partons à la decouverte du village de San Juan de Chamula à quelques kilometres au nord de S. C., le jour du carnaval. Chamula est un village dont la majorité des habitants sont Tzotziles. Les Tzotziles et les Tzetzals sont les groupes ethniques indigènes les plus reprèsentés dans l´état du Chiapas. Leurs langues, éponymes, sont egalement les plus representées dans le sud du pays. Se sont les descendants directs des Mayas, et les artisants majoritaires du soulevement armé pour la défense des droits indigènes. Mais rassurez-vous, un jour de carnaval c'est la fete assurée! Déguisés soit en bergers, soit en picaros (et oui c´est la ressemble la plus frappante qu'on aie trouvée), les habitants défilent en se courant aprés autour de la place centrale et dans les rues avoisinantes! Mais attention : interdiction formelle de prendre des photos! Aprés c´est au tour du taureau d´entrer en jeu. Le principe est simple : les hommes les plus vaillants (comprenez les plus bourrés) s´adonnent au rodéo sur le dos de la bête jusqu'a 2h du mat', heure du sacrifice du bovin devant le parvis ... de l' église!!

Petite conversation avec un local (San juan de Chamula, Mardi 16 Fevrier 2010)

Lui : "Hola muchachos, ca vous dit un ptit tour sur le dos du taureau? Alleeez!"

Nous en rigolant : "Non, merci mais on est pas trés doués pour le rodéo!"

-"Vous avez peur c´est pour ca, hein? Allez dites le que vous avez peur!"

- " On peut dire ca comme ca si tu veux. On a pas l' habitude de faire..."

Sur ce il s' interrompt, comme si il venait de penser a quelque chose et nous regarde avec de grand yeux : -" Attendez les gars,vous avez bu avant?"

- " Non, non on est sobres."

Et comme soulagé : - " Aaaah mais c'est pour ca que vous avez peur, vous etes pas bourrés. Allez, venez je vous invite! "

Ne pleure pas Pierrot, la Haute- Savoie se languie de toi!

De retour en ville au milieu des édifices coloniaux, des couvents et autres édifices religieux (encore plus nombreux que les vendeurs ambulants!), nous partons à la découverte d´une paire de musées (trois au total...), avec en premier lieu le museo del Ambar, qui comme son nom l´indique est dédié à cette fameuse résine fossilisée qui renferme quelques fois ces diables de moustiques (vieux jusqu´a 25 millions d´années!) et même des scorpions. Nous aurons par ailleurs appris à distinguer le vrai ambre du faux, histoire de ne pas se faire entuber par les nombreux vendeurs de rue qui ont fait du commerce de ce produit (et de ses contrefacons!) leur principale activité. Par la suite, nous partons à la découverte du museo de las culturas populares, qui traite des différentes cultures indigenes au Chiapas. Vous avez dit diversité? Pour finir, nous passons faire un tour au centro de desarrollo de la medicina maya, qui explique en detail cette discipline millénaire, qui utilise fleurs, plantes, animaux et rites religieux à des buts curatifs. Ca rappelle un peu les recettes de grand-mere asaisonnées avec une petite dose de Christianisme et de croyances indigenes ancestrales!

Apres une petite semaine passée à San Cristobal, à parcourir la ville et ses environs, de jour comme de nuit, nous abandonons, lachement il faut l'avouer, Pierrot a la gare routiere, le laisant retourner dans le froid rejoindre sa famille, ses potes, son travail, son président (en parlant du nain, n' oubliez pas le 14 Mars prochain, votez!)... D'ailleurs, nous attendons toujours de ces nouvelles! De notre côté, nous entamons la recherche de notre futur chez-nous (l´immobilier mexicain étant nettement plus accessible que celui de Grenoble!). Nous trouvons donc dans les jours suivants une petite piaule dans le barrio de los mexicanos (pas très dépaysant après avoir passé deux semaines à manger des tacos!), pas loin des marchés, des bars et du ciné. Les toilettes et les douches se trouvent dehors, mais nous avons une cuisine à disposition, une salle TV, de l'eau chaude(presque toute la journée), des lits matrimoniaux (un chacun on vous rassure!) et ceci à un prix inférieur au camping municipal de St Laurent du Pont...

C´est notre nouveau quartier, t´as vu!

Et même si à premiere vue, ca ressemble plus à un squat d´anarchistes qu'à une véritable chambre (qui plus est dans une ancienne boulangerie en restauration..), on espère la venue de Valérie Damidot pour arranger un peu tout ça! Quoi qu´il en soit, nous avons maintenant une adresse fixe. Vous pouvez donc nous envoyer vos lettres d'admiration, de demandes en mariage, des posters d´Alizée (pour la déco), de la Chatreuse, des produits régionaux (fromaaaages) et des kebabs à cette adresse :

Florian Lopez / Quentin Garnier (précisez pour les demandes en mariage) :
Posada don Luis
Habitación 16
Calle 5 de Mayo #42
San Cristóbal de las Casas, Chiapas
MEXICO

Vous êtes d´ailleurs tous cordialement invités à notre crémaillère!

Terre d´asile

vendredi 12 février 2010


Cuando todo mal Mezcal, cuando todo bien tambien! (Quand tout va mal, buvons du Mezcal (un alcool), quand tout va bien, buvons également !)

Proverbe mexicain.


Au soir du 7 fevrier 2010, Quentin débarque seul à l´aéroport intenational de Cancun, au Mexique. Flo, qui n´a pas pu s´empecher d´aller saluer les yankees de Miami (et de passer prendre un café chez Tony Montana) le rejoint quelques heures plus tard. Pour le premier c´est un retour longtemps attendu, pour le second c´est une nouvelle destination dépaysante dans l´autre pays de la bière! Nous voici donc arrivés entiers sur un nouveau continent! L´aventure latine reprend ici! Aprés quelques tribulations dans l´aéroport, nous nous posons à l´entrée des arrivés et quelques minutes plus tard le troisieme mousquetaire, Pierrot, débarque a son tour de Mexico DF (la capitale vous comprendrez). Apres une nuit passée sur le sol impeccable du terminal 2 (destination supra touristique oblige!) enroulés dans nos hamacs (d´une utilité débordante en ce moment), nous prenons un bus pour la ville de Tulum, plus petite, plus calme et moins défigurée par les hotels 5 étoiles établis le long de la cote de la mer des Caraïbes...


Dites nous, quel temps fait-il en France ?


Nous passons un bref séjour en ville, le temps de s´acclimater au soleil et aux chaleurs tropicales (pour Pierrot essentiellement), au décalage horaire (pour Pierrot essentiellement), à l´espagnol (pour Pierrot essentiellement) et à la nourriture mexicaine quelque peu épicée (pour tout le monde cette fois ci!). Tres rapidement, la plage nous appelle et c´est dans un camping proche de la réserve naturelle de Sian Ka´an que nous déplions une nouvelle fois nos hamacs. Au milieu d´une végétation luxuriante, lieu de vie des iguanes et d´insectes en tout genre (fourmis et moustiques carnivores, araignées qui sautent sur l´eau, et on en passe!) se trouvent quelques cenotes, dont les fonds peu profonds sont facilement observa bles avec un masque et un tuba. Malgré tout, avant meme la fin de la journée, le bruit des rouleaux des vagues nous appellent et c´est en vélo (parce qu´on est écolo et surtout parce que la location de voiture ne nous a guere réussi...) que nous rejoignons en fin de journée une plage déserte de la réserve, histoire d´aller faire trempette à poil dans les Caraibes (qui n´en a jamais revé?). Niveau décor, pour vous donner une petite idée, vous n´avez qu´a lire les catalogues de FRAM et de Nouvelles Frontieres! Eau bleue turquoise, sable blanc et fin, palmiers, le paradis quoi! Le lendemain, apres un difficile retour en ville au term e d´un long faux plat (montant évidemment!), avec du vent (de face évidemment!) et 20kg sur le dos, nous partons pour 3km à pied vers les ruines de Tulum (parce qu´on est écolo et surtout parce que les taxis coutent cher).

Les trois mousquetaires chez les mayas

Malgré des édifices relativement peu attrayants, style décadent oblige, le site, perché sur une falaise dominant la mer est de toute beauté, notamment au coucher du soleil, qui éclaire d´une couleur orangée les batiments de la cité y faisant face. Construite en majorité a partir de 1200 apr. J.C., Tulum est un petit ensemble d´une cinquantaine de constructions relativement grossieres, un peu tordues et tres peu esthétiques il faut l´avouer. Cependant, son utilité était essentiellement militaire d´ou son épaisse muraille encerclant les trois cotés terrestres de la cité, une falaise de 12m protégeant l´acces est. En gros, meme les vikings n´auraient pas pu envahir Tulum! Meme les espagnols eurent du mal à la conquérir, puisque la ville tomba en 1544, alors qu´elle fut découverte en 1518, ce qui fait de Tulum l´une des dernieres villes mayas!


Tulum face au soleil..


Le soir venu, nous embarquons dans un bus de nuit pour la ville de Palenque, située plus au Sud dans la région appellée ... Chiapas. En quittant la cote, c´est la jungle qui nous attend. Palenque, chimere des aventuriers, fut redecouverte en 1830 lorsque le baron Waldeck s´interressa au site et y sejourna deux ans. Le site de Palenque fut alors connu en Europe et cela donna lieu à toutes sortes de rumeurs sur l´origine de la cité, certains y voyant l´Atlantide, d´autres un avatar de la civilisation egyptienne. Palenque était en réalité, une cité maya de l´époque classique (300 à 600 apr. J.C.), d´importance secondaire si on la compare aux villes de Tikal, Chitzen-Itza et Uxmal. La cité connu son apogée (entre 600 et 700) sous le regne du roi Pacal, qui fit construire la plupart des edifices importants, et de son fils Chan-Balhum (Jaguar-Serpent) avant d´entrer dans sa phase de déclin.



Palenque dans son écrin de verdure


La civilisation de Palenque s´éteint a la fin du Xeme siecle pour des raisons encore mysterieuses et disparait pendant pres de huit siecles aux yeux des hommes et du monde... Mais nous nous ne l´avons pas oubliée!! Perdus en pleine jungle au milieu de la cité, nous avons pris le temps de la decouvrir et de sentir l´atmosphere étrange qui y regne. En bonus nous avons eu droit à une visite de la cousine de la mygale!



Nous ne savons toujours pas si elle était gentille ou .. mortellement venimeuse!

La civilasation maya s´etendait sur presque tout le territoire actuel du Yucutan, du Chiapas, du Guatemala et du Honduras. A l´instar de la Grece antique, elle était organisée en cités-Etats qui commercaient, echangeaient et bien sur se faisaient la guerre. L´agriculture etait trés developpée (mais, patates, tomates, avocats, maniocs..), l´elevage en revanche etait inconnu. Bien qu´ayant batti d´importants monuments, les Mayas ignoraient le principe de la clé de voute. A l´apogée de leur savoir et de leur arts (VIIe, VIIIe et IXe s.) les Mayas possédaient une litteraure trés riche (brulée par les espagnols) et connaissaient le zero (comme les Arabes) qui permit une avancée spectaculaire en mathematiques et en astronomie. Le zero leur donnerent une incroyable maitrise du temps qui permettait non seulement d´écrire l´histoire mais aussi et surtout de prédire l´avenir grace aux observations astronomiques. Pour cela les Mayas utilisaient deux calendriers, un solaire de 365 jours et un lunaire de 260 jours. Ils pouvaient indiquer avec une précision scientifique les cycles lunaires, les éclipses et d´autr es phénomenes astronomiques.


Les aventuriers en carton


Aprés un arret d´une journée à Palenque, nous voici repartit direction Ocosingo, fief zapatiste. La route que nous enpruntons est partagée entre les convois de camions militaires (qui au passage n´ont pas l´air de rigolos) et les pancartes affichant fierement et sans ambiguité Esta usted en territorio zapatista ("vous etes en territoire zapatiste"). Le mouvement zapatiste étant l´une des raisons de notre présence ici , nous aurons le temps de vous en reparler plus longuement. Arrivés a Ocosingo, ville moche et sans charme, nous prenons rapidement le chemin de la cité maya de Tonina. Et nous avons bien fait! Absolument seuls, nous découvrons petit à petit cette ville batie sur une pyramide de 80 metres de haut. Des centaines de marches nous permettent de visiter les 8 palais, les 13 temples (dont celui du monde inferieur...), les habitations, les souterrains et en prime une tombe mise a jours il y a à peine deux semaines! Tout en haut de la pyramide, vue de folie a 360° sur les environs. Pierrot a d´ailleurs failli y rester bloqué, l´inclinaison des marches à la descente et son vertige ne faisant pas bon menage!! Mais il l´a fait! Bravo !!



Vue des premiers niveaux et du célebre jeu de pelote


La base de la pyramide


A l´issue d´une semaine intensive passé entre les plages du Yucuan et la jungle des vallées basses du Chipas, nous prenons un collectivo, direction ... San Crisobal de Las Casas, notre foyer pour les deux prochains mois!

La fin d´un Monde

lundi 8 février 2010

Débarqués à Iquitos, la plus grande forêt du monde nous entoure! Une atmosphère lourde et humide nous accueille. Le genre d´endroit oú l´on est déjà tout transpirant à la sortie de la douche. Bienvenue à quelques kilomètres de l´équateur, là ou la vie est comme un long fleuve tranquille. La population a bien changé depuis la capitale. Les traits durs et fermés des Quechuas ont laissé place aux traits beaucoup plus fins et détendus des habitants de l´Amazonie. C´est sans aucun doute à Iquitos que nous avons vu les plus belles amerindiennes depuis notre départ! Ici ce sont les 24 000 motocarros (sortes de pousse-pousses tirés par une moto) et les 50 000 motos qui rythment la ville de jour comme de nuit dans un ballet bruyant et chaotique!

Au coeur du poumon de la terre!

C´est à la Casa de Samantha, petite hospedaje à quelques cuadras du centre, que nous posons nos bagages en compagnie de Desmond et Leandro. Et c´est parti pour une découverte d´Iquitos de jour comme de nuit en compagnie des deux zozos! A commencer par Belem, le quartier populaire de la ville où vivent la majorité des familles de pêcheurs. Bati sur les berges du fleuve, Belem se retrouve sous les eaux lorsqu´en saison des pluies l´Amazone sort de son lit (et peu monter de huit metres!). Mais rassurez vous, les habitants du coin ont pensé a tout : les maisons sont construites sur flotteurs et au moment des crues le quartier se transforme en Venise de l´Amazonie (avec les palais, les les eglises et les boutiques en moins, avec les maisons en tôle, les poubelles et les chiens crevés en plus)! Malheureusement pour nous, faute au cambio climatico et malgré les récentes inondations a Cuzco (le Machu Picchu fermé pour quatres mois!), les cieux n´ont pas beaucoup régalé la Pachamama et le manque d´eau n´a même pas fait sortir de son lit le rio Amazonas!

Belem ... toujours pas sous les eaux!

Nous avons quand même pu profiter du marché et de ses incroyables saveurs tropicales. Les nuits nous les passons au Rasta Bar en compagnie de nos compères irlandais et argentin autours d´ une bonne Amazonica! Quatre jours après notre arrivée a Iquitos nous voici reparti en direction de la frontière avec la Colombie, notre prochaine étape.

Arrivés à Santa Rosa, ultime contrée péruvienne en Amazonie, nous prenons une barque pour traverser le fleuve jusqu´à Tabatinga ... au Brésil! Nous passons donc une nuit au pays de la samba, des tongues et de Ronaldinho même si l´on est loin, très loin de Rio de Janeiro ou Sao Paulo... Vous vous en doutez, on n´a pas eu le temps d´apprendre le portugais, d´autant plus que la langue pratiquée dans cette région est le portugnol (mélange de portugais et ... d´espagnol!). Le lendemain, nous passons dans la partie colombienne de la tri-frontière, à Leticia, le temps de faire un petit tour de mototaxi (les voitures sont rares dans ce coin, étant donné qu´il n´y a pas de routes!), puis de prendre l´avion vers Bogotá, dernière destination sud-américaine!

Au premier plan, le Pérou. Au fond à gauche, la Colombie. Au fond à droite, le Brésil!

C´est au début du XVIeme siècle que les premiers conquistadors débarquèrent sur les terres qui deviendront plus tard la Colombie. Après avoir décimé les tribus indigènes (Chibchas et Tayronas notamment), ils implantèrent diverses colonies, qui deviendront plus tard des provinces de la Nouvelle-Grenade. Le mouvement indépendantiste débuta en 1810, mené en grande partie par Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander, et triompha en 1819. Le territoire qui était alors connu comme étant la vice-royauté de Nouvelle-Grenade, fut converti en Republique Fédérale de la Grande Colombie suite à la Bataille de Boyacá (le 7 aout 1819). Les divisions au sein du pouvoir interne conduisirent en 1830 à la séparation des départements qui composaient la Grande Colombie : le Venezuela, l'Équateur et la Colombie. Ces divisions internes demeurèrent, déclenchant une guerre civile qui aboutit à la sécession de Panamá en 1903, avec l'ingérence des Etats-Unis . En 1948, l’assassinat à Bogota du dirigeant de gauche Jorge Eliecer Gaitan provoque une guerre civile - La Violencia - entre les deux forces politiques qui se partagent le pouvoir, libéraux et conservateurs. Cela va durer huit ans (1948-1957) et provoquer près de trois cent mille morts. Depuis les années 60, la Colombie connaît donc un conflit armé impliquant des guérillas telles que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ou l'Ejército de Liberación Nacional (ELN) et des groupes paramilitaires d'extrême-droite, mis sur pied par les grands propriétaires terriens.

Le museo del Oro

Après quelques déboires avec les bus urbains (qui nous enmènerons en dehors de la ville justement...), nous arrivons finalement chez Nataly, étudiante colombienne rencontrée à San Carlos de Bariloche (c´est l´heure de ressortir les vieilles archives). L´occasion de se souvenir du bon vieux temps et de reprendre les vieux réflexes argentins, faire la fiesta! Malgré tout, durant ces trois jours passés à Bogotá, nous avons quand même pris notre dose d´activités culturelles, comme la visite du Museo del Oro et une paire d´heures de marche dans le vieux centre (ses églises, son palais présidentiel, ses flics postés tous les 10 mètres...). En guise de sensations fortes, nous aurons assisté à l´arrivée du président Alvaro Uribe dans ses appartements! Ambiance Men In Black, mitraillettes et 4x4 blindés! Les colombiens ne rigolent pas avec la sécurité!

Le palais présidentiel sous haute surveillance

Et nous voici arrivés au moment que nous redioutons, le genre de moment difficile dans la vie d´un voyageur. L´Amerique du Sud se termine, l´Amerique Latine continue! De Buenos Aires à Bogota en passant par Santiago, La Paz et Lima, de la Patagonie a l´Amazonie, des oceans jusqu´aux cimes des Andes, c´est a peu pres 20 000kms que nous avons parcourus à pied, à velo, en bus, en combi, en collectivo, en voiture, en stop, en taxi, en 4x4, à cheval, en bateau, en speed-boat, en motocarro, en moto et en avion. Aprés presque 5 mois passés sur ce continent, c´est une seconde page de notre voyage qui se tourne. Un peu plus au nord le pays de Zapata nous attend pour de nouvelles aventures sur le sol du nouveau monde. Jusqu´ a présent, nous n´étions que des vagabonds sans pied à terre, vivant au jours le jour. Mais là bas tout va changer : nous allons nous poser, nous allons travailler, bref nous allons y vivre. Le pays des Mayas et des Azteques sera le decor de ce blog pendant les 3 ou 4 prochains mois ! Nous prenons donc l´avion direction Cancun, directement pour Quentin et via Miami pour Flo (les yankees lui manquaient trop!). Le pays des cactus, des sombreros et de la tequila nous ouvre ses portes. Et c´est derrière l´une d´elle que nous retrouverons Pierrot, venu renforcer un duo désormais prêt à conquérir l´Amérique du Nord! L´aventure continue aux Caraibes! Viva Zapata!

"Imbécile, il n'y a rien d'impossible dans cette vie, tout est possible, les impossibilités c'est l'homme qui les fait et c'est l'homme qui doit les dépasser! "

Ernesto "Che" Guevara