En route vers les sommets

mercredi 4 avril 2012

En partant de Xela, un nouveau challenge s’offre à moi : rallier San Pedro la Laguna en Chicken bus, le bus de seconde classe guatémaltèque. 

Tout le monde a certainement en tête le fameux bus jaune et noir des écoliers nord-américains, ou pour les plus jeunes d’entre nous, le Bus Magique. Aujourd’hui, ces bus sont devenus le moyen de transport le plus utilisé au Guatemala. La plupart ont été customisés, c’est-à-dire repeints ou tapissés d’autocollants. Du coup, on retrouve régulièrement des portraits de Jésus ou de la Vierge de Guadalupe sur les pare-brise, accompagnés d’inscriptions du type "Jesús es mi pastor"  (Jésus est mon berger).  Et oui, les fanatiques ne sont pas tous musulmans…  Les bus qui ont gardé la même apparence que quand ils arpentaient les routes d’Amérique du Nord sont ceux destinés … aux écoliers.

A droite : le volcan San Pedro

Malheureusement, l’intérieur du bus ne ressemble en rien aux capots brillants et aux carrosseries colorées. On ne trouve pas de sièges individuels mais des banquettes, originellement pour deux personnes mais où l’on s’entasse parfois à trois voire quatre ou cinq personnes quand il s’agit d’enfants. Et Dieu sait qu’il y en a! Ainsi, on se retrouve souvent à 50 ou 60, entassés comme des poulets (les anglophones auront compris le jeu de mots). 

Généralement, le Chicken Bus n'est pas soumis au code de la route (officieusement bien sûr). Il s’arrête de partout (au milieu de la route évidemment) pour laisser monter ou descendre des passagers, des marchandises ou des animaux... Pour cela, les chauffeurs ont beau rouler à fond surtout dans les descentes), il faut environ une heure pour parcourir 40 kilomètres…  C’est long, en dépit de la bonne ambiance qui règne, et des derniers tubes de cumbia et de reggaeton qui tournent en boucle.

Couleur café

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos poulets. Je pars de Xela pour environ quatre heures de trajet, dans un bus bondé empruntant des routes de montagne à moitié goudronnées. En prime, une descente vertigineuse sur le lac Atitlán, ou le chauffeur a dû effectuer plusieurs manœuvres pour prendre des virages en lacet. Comme disent les guatémaltèques, "¡Fe en Dios y adelante!" (Foi en Dieu et en avant!). En ces temps de crise, si vous n’avez pas les moyens de payer une entrée au parc Astérix, venez voyager au Guatemala, les trajets ne sont pas chers (1 euro de l’heure !) et les émotions sont garanties !

L’arrivée à San Pedro apparaît comme un bouffée d’air frais, du moins pas contaminé par l’odeur d’essence. Les lecteurs les plus assidus, et disposant d’une bonne mémoire il faut le dire, se souviendront que j’étais déjà passé à San Pedro en 2010, lors de mon premier voyage au Guatemala.  

Ce petit village, en train de devenir grand, est à la fois peuplé d’autochtones et d’étrangers, venus rafler la manne touristique. En effet, le tourisme s’est considérablement développé ces dernières années. Le ratio d’hôtels/restaurants par habitant doit être l’un des plus élevés du pays. Les étrangers affluent, les prix grimpent et un petit village charmant se retrouve contraint de vendre son âme au tourisme. Et comme souvent, les populations locales n’en profitent qu’à moitié. Mais je ne suis pas venu pour ça. C’est sur les sommets que mon attention est centrée.

Le volcan Atitlán

Le lendemain, je me lève donc en même temps que le soleil pour gravir le volcan San Pedro. En effet, il faut arriver tôt au sommet avant que les nuages ne viennent le recouvrir. L’ascension commence sur le bitume, le long de la route qui relie San Pedro à Santiago, situé de l’autre côté du volcan. Quelques minutes plus tard, j’arrive au Parc Ecologique, qui n’est rien d’autre qu’un péage ou il faut évidemment payer un droit d’entrée. La bonne nouvelle est  que ce droit d’entrée inclue un guide, commis d’office. La mauvaise est que le groupe est composé d’une dame d’environ 60 ans. Et bien que  ma condition physique ne soit pas au top, je m’affranchis rapidement de notre mamie et pars en solitaire. Le guide, en grand gentleman, s’occupera quant à lui de la trainer jusqu’en haut…

Le sentier navigue dans un premier temps à travers les champs de maïs et de café, qui poussent comme de la mauvaise herbe sur ces terres fertiles. Je croise de temps en temps quelques locaux qui viennent couper du bois pour le feu qui servira à faire cuire les tortillas et les frijoles. Et oui, malgré l’arrivée du Wi-Fi et de CNN par le câble, certains n’ont pas encore accès au gaz… (que ce soit par tradition ou manque d'installations).

Vue du lac depuis le sommet

Au bout d’une heure d’ascension, les choses sérieuses commencent. Le chemin monte droit en direction du cratère (qui n’en est plus un, le volcan n’étant plus actif depuis des lustres), au milieu de la forêt. Au moins, on est à l’ombre et ça me permet d’arriver frais comme un gardon au sommet sur les coups de 10 heures. Nous sommes à 3 020 mètres d'altitude, 1 500 mètres au dessus du lac.

La vue sur les volcans Atitlán, Tolimán et Agua (dont on reparlera) est impressionnante. Mais la vue sur le lac est entachée par une petite brume qui permet à peine de distinguer l’autre rive. D’après les dires des habitants, cette brume serait due à une activité volcanique intense dans les environs. Affaire à suivre. Bref, ça ressemblait plus au Loch Ness qu’à un lac d’Amérique Centrale.

N’ayant pas trouvé de service de location de parapentes sur place, je redescends par là ou je suis monté, un peu plus rapidement cette fois il faut bien l’avouer. Et c’est avec les jambes comme de chewing-gum que j’arrive à San Pedro. Il est 13 heures, bonne nuit !




Un nuevo reto me espera saliéndome de Xela : llegar a San Pedro la Laguna en Chicken Bus, el bus de segunda clase guatemalteco. Todos recuerdan ciertamente el famoso bus negro y amarillo de los escolares norteamericanos.

Hoy en día, estos buses se convertieron en el medio de transporte más utilizado en Guatemala. La mayoría se han customizado, o sea pintados o empapelados con pegatinas. Por lo tanto, se pueden ver regularmente las caras de Jesús o de la Virgen de Guadalupe en el parabrisas, acompañados de inscripciones tales como "Jesús es mi pastor". Sobre este punto, ganan a los mexicanos, lo que me parecía imposible antes de haber llegado aquí. Los únicos buses que se quedaron en su estado original son ahora destinados a ... los escolares.

El parque central de San Pedro

Desafortunadamente, el interior del bus no se parece en nada a su aparencia exterior brillante y colorida. No se encuentran asientos, sino bancos, originalmente para dos personas, pero en el que se amontonan tres (hasta cuatro o cinco cuando se trata de niños) personas . Entonces, nos encontramos siempre a 50 o 60 en el bus, aglutinados como pollos (los que hablan inglés entrendrán ese juego de palabras).

Generalmente, al Chicken Bus no le tocan la reglas de circulación. Se para en cualquier lado (en el medio de la carretera) para dejar subir o bajar personas, mercancías o animales... Por eso, aunque los choferes manejan a toda velocidad, se necesita una hora para recorrer 40 kilómetros...  Es largo, a pesar del buen ambiente y de los últimos éxitos de cumbia y reggaeton que sueñan a todo volumen.
El camino hacia el tope del volcán

Pero volvemos a nuestra historia. Me voy de Xela por más o menos cuatro horas de recorrido, a bordo de un bus llenísimo tomando rutas de montaña medio pavimentadas. En extra, una bajada espectacular sobre el Lago de Atitlán, donde el chofer tuvo que realizar varias maniobras para girar sin caer en el precipicio. Como dicen los guatemaltecos, "¡Fe en Dios y adelante!" En esos tiempos de crisis, si no tienen bastante dinero para ir a un parque de atracciones, vengan a Guatemala, los transportes son baratos (menos de 20 pesos la hora) y las emociones garantizadas!

Al llegar a San Pedro, puedo de nuevo respirar aire fresco, al menos no contaminado por el olor de gasolina. Los lectores los más asiduos de este blog, y con buena memoria por supuesto, recordarán que ya había pasado por San Pedro en el 2010, durante mi primer viaje a Guatemala.

Ese pequeño pueblo, que llega a ser grande, está poblado a la vez de indígenas y de extranjeros, que vinieron a hacerse ricos con el turismo, que se desarolló mucho esos últimos años. El ratio de hostales/restaurantes por habitante debe ser uno de los más altos del país. Los turistas llegan cada vez más numerosos, los precios suben, y un pueblito se ve forzado de vender su alma al turismo. Si al menos, la población local lo aprovecharía plenamente... Pero no vine por eso. Mi atención está enfocada en las cumbres.
Subiendo al volcán

El día siguiente, me despierto al mismo momento que el sol para subir al volcán San Pedro. Efectivamente, hay que llegar temprano a la cumbre antes que las nubes la cubran. El ascenso empieza en la carretera de San Pedro a Santiago, que está ubicado del otro lado del volcán. Unos minutos más tarde, llego al Parque Ecológico, que nada más es una cuota donde hay que pagar la entrada al camino. Lo bueno es que la entrada incluye un guía. Lo malo es que en mi grupo se encuentra una dama de 60 años. Y a pesar de mi pésima condición física, me adelanto rapidamente del grupo. El guía, gran caballero, se hará cargo de llevar a la señora hasta la cumbre...

El sendero navega a través los campos de café y maíz, que crecen como mala hierba en estas tierras fértiles. Me encuentro a lo largo del camino a unos locales que vinieron a cortar leña para el fuego que sirve para cocinar las tortillas y los frijoles. Así, a pesar de la llegada del Wi-Fi y de CNN por el cable, todavía hay gente que no tiene gas para cocinar (por tradición o por falta de infraestructuras).

El nuevo Indiana Jones

Despues de una hora de asenso empieza la verdadera diversión. El camino sube recto rumbo al cráter (que ya no es activo desde hace mucho tiempo), en el medio del bosque. Al menos estamos a la sombra, lo que me permite llegar bien fresco a la cumbre a las 10 de la mañana. Estamos a 3 020 metros de altura, 1 500 metros sobre el lago.

La vista sobre los volcanes Atitlán, Tolimán y de Agua (del cual hablaré más tarde) es impresionante. Pero la vista sobre el lago está contaminada por una neblina que apenas permite distinguir el otro lado. Según los habitantes, esta neblida se debe a una intensa activdad volcánica en la región. Bueno, se parecía más al Loch Ness que a un lago de Centroamérica.

Por no haber encontrado un servicio de renta de parapente, regreso por el mismo camino, esta vez un poco más rapido. Llego por fin a San Pedro las piernas como chicle. Es la una de la tarde, buenas noches!

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