Des cimetières et des fleurs.

dimanche 11 mai 2014

Cet article ravira sans doute les plus hippies (ou botanistes) d'entre vous, puisqu'il est consacré à la Route des Fleurs ! Après l'agitation de Santa Ana, nous prenons la direction du village de Juayúa à bord d'un chicken bus où notre chauffeur se prend pour Han Solo dans son Faucon Milenium et où le DJ rivalise d’extravagances avec notre célébrissime DJ Patrick Tubby's (aka Patthieu Salibert). Niché au cœur d'une chaîne de montagnes verdoyante et brumeuse, Juayúa constitue un lieu idéal pour la découverte des environs.

Les rues colorées du village d'Ataco

Les 36 kilomètres de route de montagne entre Sonsonate et Ahuachapán, communément appelés Route des Fleurs, sont bordés par plusieurs villages vivant de l’artisanat, de l’agriculture et du café. Située en altitude entre les cônes volcaniques, la région est formée de bassins alluviaux et de collines érodées faites de dépôts de cendres, rendant la terre fertile à souhait, ce qui permet la production d'un café qui serait parmi les meilleurs du monde ! Et en grands amateurs, on peut vous dire que c'est vérifié ! Ces villages étant parmi les plus hauts du pays, et après plusieurs semaines de chaleurs intenses, il nous est presque agréable d'enfiler une petite laine à la tombée de la nuit.

Peinture murale représentant le village

C'est sous un temps grisonnant que nous partons à la découverte des villages d'Ataco et d'Apaneca. La route est bien évidemment parsemée de fleurs, on ne nous a pas menti ! Les murs des maisons font également figure de toiles géantes pour les artistes locaux. Dans les bus, et cela devient une habitude au Salvador, on intrigue (va pue, on est les seuls étrangers dans le coin !) alors on vient nous parler. Quand ce n'est pas monsieur tout le monde, ce sont même des (anciens ?) membres de gangs qui viennent nous tchatcher ! Et comme les conversations démarrent toujours de la même façon, on vous donne un bref aperçu :

Les façades des maisons sont pour le moins originales

Ils lancent la discussion, toujours en anglais.
Beaux tatouages les gars !
— Merci !
Les étrangers sont rares, ils continuent donc encore en anglais.
— Vous venez des Etats-Unis ?
— Non de France ! en insistant notre espagnol.
Étonnés comme pas deux, ils poursuivent leur investigation.
France ! Ouh c'est loin ça ! Ça vous plaît le Salvador ?
A fond !
Ayant épuisé leurs connaissances en anglais, ils basculent en español.
Vous aimez le foot ? Entre le Real  et Barcelone vous choisissez quoi ?
Barça ! en se marrant car on connait la bonne réponse.
Ronaldo ou Messi ?
Heu, Messi ?
Apparemment nous avons un sérieux désaccord. Ils changent donc de sujet.
Et les salvadoriennes, vous en pensez quoi ?
— Magnifiques les gars, vraiment de toute la région, de loin les plus belles !
Et la bouffe, vous en pensez quoi ? Vous avez déjà mangé des pupusas ?
Ouais, et ça déchire !
Nous avons finalement trouvé un terrain d'entente. Ils sont désormais intéréssés par ce qu'on bouffe chez nous.
C'est quoi la spécialité en France : cochon, bœuf ou poulet ?
Le fromage les gars, le fromage.
Nous arrivons à à destination.
— Allez ! Enchanté de vous connaître, profitez du Salvador ! No' vemo' pue' !

Le parc central d'Ataco

De retour à Juayúa, nous nous rendons aux cascades Los Chorros de la Calera situées à quelques kilomètres de la ville. Pour nous accompagner, Misaël, un producteur de café du coin nous fait visiter ses plantations et nous montre les richesses de sa terre natale. Outre le café, on trouve en abondance : poivre vert, ananas, avocats, mangues, bananes et tout ce que les gens ont envie de faire pousser ! Nous arrivons aux cascades sous des torrents d'eaux, et que l'on soit dans l'eau ou dehors, ça ne change pas grand chose. Les pluies ont commencé et il sera maintenant difficile de faire sans. Nous rentrons à notre hôtel trempés comme une soupe, mais quoi de mieux qu'un bon café pour se réchauffer ?

Los Chorros de la Calera

La grande surprise de Juayúa est sa féria gastronomique, réputée dans tout le pays et qui se déroule toutes les fins de semaine. Le principe est simple : les rues se remplissent de restaurants ambulants, rivalisant tous les uns avec les autres, pour être le meilleur cordon-bleu. En deux jours, nous avons pu goutter quelques-uns des plats typiques servis à la féria : viande grillée (lapin, bœuf, poulet, porc), crevettes panées, brochettes de viande aux fruits, patates et petits oignons braisés, petites saucisses pimentés, maïs doré, riz en sauce, haricots rouges, bref on en passe et des meilleures ! Depuis le Mexique, nous n'avions pas aussi bien mangé ! Malgré tout, il faut bien faire descendre tout ceci. Et puisque c'est le week-end, nous faisons la connaissance à l’hôtel Anahuac de deux mexicains Gerardo et Christopher faisant notre chemin en sens inverse. On vous laisse devinez la suite... Il n'y a pas grand chose d'ouvert la nuit à Juayúa, mais quand on veut on peut !

Un grand moment de baignade

Repus, rafraîchis et remontés à bloc par tout le café que nous avons bu ces quelques jours, nous reprenons un beau matin la route du voisin guatémaltèque car le temps nous presse, et nous n'avons plus trop le choix. Mais un conseil à tous, voyageurs ou non... laissez de coté vos préjugés et tout ce que vous avez pu entendre sur El Salvador, et venez donc y jeter un coup d’œil. Pays meurtri du siècle passé, défiguré par des guerres intestines, saigné par l’émigration clandestine, El Savaldor se recontruit peu à peu et a tout à offrir. Il suffit juste d'ouvrir les yeux. Croyez-nous, vous ne le regretterez pas. En toute franchise, ce pays aura été une vraie claque, dans le bon sens du terme. Nous y reviendrons, nous en faisons la promesse !

" les guanacos fils de la grande pute,
  ceux qui ne purent à peine revenir,
  ceux qui eurent un peu plus de chance,
  les éternels sans-papiers,
  ceux qui font tout, ce qui vendent tout, ceux qui mangent tout,
  les premiers à sortir le couteau,
  les tristes les plus tristes du monde,
  mes compatriotes,
  mes frères... "

Extrait du " El Poema de Amor" du poète et 
révolutionnaire salvadorien Roque Dalton



Ese artículo complacerá sin duda a los más hippies (o botanistas) de ustedes, ya que se dedica a la Ruta de las Flores ! Después de la agitación de Santa Ana, salimos rumbo al pueblo de Juayúa a bordo de un chicken bus donde nuestro chófer cree que es Han Solo en su Halcón Milenario y el DJ David Guetta en Ibiza. Enclavado en el corazón de una sierra montañosa verde y nubosa, Juayúa es el lugar ideal para descubrir los alrededores.

El pueblo de Ataco

Los 36 kilómetros de carretera entre Sonsonate y Ahuachapán, comúnmente llamados Ruta de las Flores, son bordeados por varios pueblos que viven de las artesanías, de la agricultura y del café. Ubicada en altura entre los conos volcánicos, la región se compone de cuencas aluviales y de cerros erosionados hechos de depósitos de cenizas, lo que hace la tierra muy fértil y permite la producción de un café que está entre los mejores del mundo ! Y como aficionados, les podemos decir que es verdad ! Como estos pueblos son de los más altos del país, y después de varias semanas de calor intenso, volvió a ser agradable ponerse una chamarra al atardecer.

Uno de los murales en las fachadas de las casas

Salimos entonces a conocer los pueblos de Ataco y Apaneca bajo un cielo bastante gris. La carretera está llena de flores, no nos mintieron ! Las fachadas de las casas también se convirtieron en lienzos gigantes para los artistas locales. En los buses, se volvió una costumbre en El Salvador, intrigamos  (va pue, somos los únicos extranjeros en la zona !) y la gente viene a platicar con nosotros. Cuando no es cualquiera persona, hasta los (antiguos ?) pandilleros vienen a charlar ! Y como las conversaciones siempre empiezan de la misma manera, les damos una visión general:

Ataco al estilo colonial

Empiezan la plática, siempre en inglés.
— Que bonitos tatuajes man !
— Gracias !
No hay muchos extranjeros en la zona, entonces siguen en inglés.
— Vienen de los Estados Unidos ?
— No, de Francia ! insistiendo con el español.
Bastante sorprendidos, continúan su investigación.
— Francia ! Ah es muy lejos ! Les gusta El Salvador ?
— Claro !
Como ya se les acabó el vocabulario en inglés, basculan sobre el español.
— Les gusta el fútbol ? A quien le van, Real o Barcelona ?
— Bara ! sonriendo porque ya sabemos la buena respuesta.
— Ronaldo o Messi ?
— Eee, Messi ?
Aparentemente tenemos un serio desacuerdo. Entonces cambian de asunto.
— Y las salvadoreñas, como las ven ?
— Muy bonitas, la verdad de toda la región las más bellas y de lejos !
— Y la comida, que opinan ? Ya probaron las pupusas ?
— Si, sabe bien rico !
Finalmente encontramos un punto en común. Ahora están interesados en que se come en Francia.
— Cual es la especialidad de Francia : cerdo, res o pollo ?
— El queso.
Llegamos a nuestro destino.
— Bueno ! Un gusto conocerlos, que disfruten de El Salvador ! No' vemo' pue' !

Otros murales

De regreso a Juayúa, decidimos ir a las cascadas de Los Chorros de la Calera, ubicadas a unos kilómetros de la ciudad. Para acompañarnos, Misaël, un productor de café de la región nos hace visitar sus plantaciones y nos enseña las riquezas de su tierra natal. A parte del café, encontramos en abundancia : pimiento verde, piñas, aguacates, magos, plátanos y todo lo que la gente quiere cultivar ! Llegamos a las cascadas bajo una intensa lluvia, y no importa si estamos dentro o fuera del agua. La temporada de lluvias ya empezó y tenemos que aceptarlo. Regresamos al hostal mojados como una sopa, pero que mejor que una taza de café para calentarnos ?

Los Chorros de la Calera

La gran sorpresa de Juayúa es su feria gastronómica, famosa en todo el país y que se hace todos los fines de semana. La idea es simple : las calles se llenan de restaurantes ambulantes, competiendo entre sí para servir la mejor comida. En dos días, pudimos probar algunos de los platos típicos de la feria : carne asada (conejo, res, pollo, puerco), camarones empanizados, pinchos de carne con frutas, papas y cebollines asados, chorizos, maíz dorado, arroz en salsa, frijoles y mucho más ! No habíamos comido tan bien desde México ! Pero hay que hacer bajar todo eso. Y como es fin de semana, nos encontramos en el hotel Anahuac con dos mexicanos, Gerardo y Christopher, que hacen el mismo viaje que nosotros pero al revés. Les dejamos adivinar lo que siguió... No hay muchos lugares abiertos de noche en Juayúa, pero todo se puede !

Listos para echarse un baño

Restaurados, refrescados y con mucha pila por todo el café que tomamos estos últimos días, nos dirigimos el lunes por la mañana hacía el vecino guatemalteco porque el tiempo se está acabando, y tenemos que movernos. Pero les damos un consejo, para los viajeros o no... dejen a un lado todos su prejuicios y todo lo que escucharon acerca de El Salvador, y vengan a echar un ojo. País devastado del siglo pasado, desfigurado por las guerras internas, desangrado por la emigración clandestina, El Savaldor se está reconstruyendo poco a poca y tiene todo que ofrecer. Solamente hay que abrir los ojos. Créenos, no se arrepentirán.  Para nosotros fue un cachetazo en el buen sentido. Prometemos que regresaremos !

"los guanacos hijos de la gran puta,
 los que apenitas pudieron regresar, 
 los que tuvieron un poco más de suerte,
 los eternos indocumentados, 
 los hacelotodo, los vendelotodo, los comelotodo, 

 los primeros en sacar el cuchillo, 
 los tristes más tristes del mundo,  

 mis compatriotas,
 mis hermanos.... " 

Extracto de " El Poema de Amor" del poeta y
revolucionario salvadoreño Roque Dalton

2 commentaires:

Unknown a dit…

Magnífico artículo!!Mis reflexiones tras leerles:
*Qué importante es conocer opiniones distintas a las de los medios masivos, que sólo muestran el lado oscuro de regiones que han vivido conflictos.
*Da esperanza saber que la gente, no importan cuán lastimada haya estado, tiene la capacidad de construir una realidad mejor mediante el arte y la educación.
*Quiero mi casa pintada como las de este sitio!!! Las pintarán a domicilio, o tendré qué llevarles la mía?? ;)

Unknown a dit…

Wow! Premier commentaire, mais vous m'avez trop fait rire et je ne pouvais pas m'en empêcher! Et puis... Je jure avec vous: Un jour, bientôt, j'irai au Salvador!

Merci pour ce post
Marie