Si cent hommes aiment le Nicaragua comme je l'aime...

lundi 28 avril 2014

A León, la savane n'est pas très loin et force est de constater que les chaleurs écrasantes qui sévissent ici nous ralentissent au plus haut point. Et ça tombe bien, parce qu'au Nicaragua, la vie est un lent fleuve tranquille, doucement le matin et pas trop vite l'après-midi. Quand un grand homme a dit un jour "pas de violence, c'est les vacances", il devait sûrement penser au Nicaragua.. ou à la Bolivie. Mais on en a vu des pires et un beau matin, sans savoir comment, nous réussissons à nous échapper de León pour prendre un bus en direction de Granada via Managua. Notre formidable expérience des capitales d’Amérique Centrale nous pousse à faire l'impasse sur cette dernière. Une paire d'heures plus tard, nous voici donc dans cette belle ville coloniale. Le thermomètre n'a pas baissé d'un pouce depuis notre étape précédente... Ça promet!

Granada depuis le toit de l'église de la Merced

C'est en 1524 que Francisco Hernández de Córdoba (on en a déjà parlé) fonde Granada, en référence à la ville du même nom en Espagne. Par son architecture mauresque, elle est parfois surnommée La Grande Sultane, mais sans mosquées ni minarets. Située sur les bords du lac Nicaragua, elle dispose d'un accès direct aux Caraïbes et à l'Europe via le río San Juan. Pillée de nombreuses fois par les pirates français (on recherche toujours des membres d'équipage), elle a malgré tout réussi à s'imposer comme un centre économique important, notamment grâce au commerce de l'or et du cacao. Aujourd'hui, la ville est un haut-lieu touristique au niveau national et international, et ça se sent... De plus, la saison n'est pas vraiment propice aux voyageurs que nous sommes. La Semana Santa bat son plein et il faut être attentif si l'on ne veut pas se retrouver pris au piège dans les innombrables processions qui sillonnent la ville pour commémorer la passion du Christ!

Alors on vous emmène oú?

Nos errements dans la ville nous mènent évidemment à visiter quelques églises, le tout sur un fond musical qui fait fureur ces derniers temps outre-atlantique: les marches funèbres. Nous tombons aussi un peu par hasard sur le vieil hôpital, abandonné depuis quelques années et qui pourrait sans aucun problème servir de décor au prochain film d'horreur à la mode. L'ancienne gare de train, au nord de la ville, n'a pas grand chose à offrir si ce n'est de nous faire retomber un peu en enfance à bord de vieilles locomotives à vapeur. Mais encore une fois, soyons honnêtes, à Granada, notre activité principale se résume à boire du rhum et fumer des cigarres.

A quelques kilomètres de là se trouve néanmoins le volcan Masayaprès de la ville du même nom. Le parc national est en fait composé de deux volcans et cinq cratères. Parmis eux, le Santiago est le plus actif et paradoxalement le seul visitable actuellement à cause des mesures de sécurité mises en place suite aux tremblements de terre. Du haut de ses 638 mètres, il offre une belle vue sur la cordillère volcanique et le lac de Managua. Surnommé bouche de l'enfer par les colons espagnols, il dégage en permanance une fumée dense et de grandes quantités de souffre, limitant la durée de la visite à 10 minutes. De toute façon, il est impossible de distinguer quoi que ce soit, si ce n'est la croix de Francisco de Bobadilla, placée sur les bords du cratère pour exorciser le diable... Le parc national du volcan Masaya fut le premier crée au Nicaragua, par un certain Anastasio Somoza Debayle...

Ils descendent de la montagne sans cheval!

Deux ans après l'assassinat de Sandino, les Etats-Unis mirent à la tête du pays le chef de la Garde Nationale, Anastasio Somoza, premier du nom. Ce dernier concentra petit à petit le pouvoir entre ses mains. Petit-fils d'un bandit notoire et lui-même repris de justice, Somoza et son clan soumirent le pays à une dictature qui allait durait 43 ans. Enrichis par les jeux, la prostitution, le commerce d’alcool, de bétail et le trafic d'influence, il devint rapidement le plus grand propriétaire terrien du Nicaragua. Il assit son autorité avec l'aide de la triste Garde Nationale, instrument de répression privilégié du régime. En 1956, Somoza fut assassiné mais son fils, Anastasio Somoza Debayle, le remplaça à la tête du pays, lui-même remplacé par son frêre cadet Luis Somoza Debayle en 1961.

Cette même année voit la création du Front National de Libération Sandiniste (FSLN), par trois anciens membres du mouvement étudiant alors en exil: Carlos Fonseca, Sylvio Mayorga et Tomas Borge. Inspirés par la révolte de Sandino et la révolution cubaine (qui eut lieu deux années auparavant), il estimèrent que seule la lutte armée pouvait venir à bout du régime. Après une action ratée en 1963 qui resta ignorée de la population, les membres du FSLN prirent, comme Sandino, le chemin des montagnes pour se restructurer et s'organiser. Ralliant à leur cause les intellectuels, les ouvriers, certains grands propriétaires terriens mais surtout les étudiants, les membres fondateurs du front lancèrent une nouvelle opération de guérilla en 1967 qui fut déboutée une nouvelle fois par la Garde Nationale, par ailleurs de plus en plus haïe par la population pour ses exactions...


Le volcan Masaya

Entre Granada et Masaya se trouve la laguna de Apoyo, cratère d'un ancien volcan qui s'est tranformé en lac depuis. Le lieu, très prisé des locaux, nous offre un peu de fraîcheur en dehors de la touristique et suffocante Granada. De plus, nous sommes dimanche, et de nombreuses familles des environs sont venues passer la journée en notre compagnie. En l'espace d'une demie-heure, on s'est retrouvé professeurs de natation pour une bande de potes du coin, mais l'état d'ivresse avancée de nos élèves nous a forcé à choisir le lever de coude à la place de la brasse coulée...

Après avoir fait le tour de la région, nous attendons la fin de la Semaine Sainte pour rallier notre prochaine étape: l'île d'Ometepe, au beau milieu du lac!






En León, la sabana no es muy lejos y sobra señalar que el calor sofocante que pega aquí nos retrasa bastante. Por suerte, en Nicaragua, la vida es un río largo y tranquilo, despacio por la mañana y no demasiado rápido por la tarde. Pero hemos visto peor y una mañana, sin saber cómo, logramos escaparnos de León para ir a Granada vía ManaguaNuestra maravillosa experiencia de las capitales de Centroamérica nos lleva a ignorar esta. Un par de horas más tarde, estamos entonces en esta bonita ciudad colonial. El termómetro no ha bajado desde nuestra etapa anterior. Eso promete!

Despierta Granada!

Fue en el año 1524 que Francisco Hernández de Córdoba (ya hablamos de él) fundó Granada, en homenaje a la ciudad del mismo nombre en España. Con su arquitectura morisca, es a veces llamada la Gran Sultana, pero sin mezquitas y minaretes. Ubicada en la orilla del lago de Nicaragua, tiene un acceso directo al Caribe y a Europa vía el río San Juan. Saqueada varias veces por piratas franceses (todavía buscamos tripulación), llegó sin embargo a imponerse como un centro económico importante gracias al comercio de oro y cacao. Hoy en día, la ciudad es un lugar importante para el turismo nacional e internacional, y se siente... Además, la temporada no es realmente adecuada para los viajeros que somos. La Semana Santa está empezando y hay que tener cuidado para no encontrarse atrapado en una de las numerosas procesiones que conmemoran la pasión de Cristo!

Las ruinas del viejo hospital

Nuestra andanzas en la ciudad nos conducen obviamente a visitar a unas iglesias, siempre con un fondo musical que tiene mucho éxito ahora por estos lugares: las marchas fúnebres. Encontramos también por casualidad al viejo hospital, abandonado desde hace unos años y que podría servir como plató de cine para la nueva película de horror de moda. La antigua estación de ferrocarriles, al norte de la ciudad, no tiene mucho que ofrecer sino permitirnos ser niños otra vez a bordo de locomotoras de vapor. Pero hay que ser honesto; en Granada, nuestra actividad principal se reduce a tomar ron y fumar puros.

A unos kilómetros de aquí se encuentra el volcán Masaya, cerca de la ciudad del mismo nombre. El parque nacional se compone de hecho de dos volcanes y cinco cráteres. Entre ellos, el Santiago es el más activo y paradójicamente el único que se puede visitar por las medidas de seguridad implementadas tras los terremotos. Con sus 638 metros de altura, ofrece una buena vista sobre la cordillera volcánica y el lago de Managua. Llamado boca del infierno por los colones españoles, emite constantemente humo denso y grandes cantidades de azufre que limitan la duración de la visita a 10 minutos. De todos modos, es imposible distinguir cualquier cosa, solamente la cruz de Francisco de Bobadilla, colocada en el borde del cráter para conjurar al diablo... El parque nacional del volcán Masaya fue el primero creado en Nicaragua, por Anastasio Somoza Debayle...

El cráter Santiago

Dos años después del asesinato de Sandino, los Estados Unidos eligieron como líder del país al jefe de la Guardia Nacional, Anastasio Somoza. Poco a poco, concentró el poder entre sus manos. Nieto de un famoso bandido y él mismo antiguo delincuente, Somoza y su clan establecieron una dictadura en el país que iba a durar 43 años. Se volvieron ricos gracias a la prostitución, al negocio de alcohol, de ganado y al tráfico de influencia. Se convirtió rápidamente en el terrateniente más grande de Nicaragua. Fortaleció su autoridad con la ayuda de la triste Guardia Nacional, instrumento de represión privilegiado del régimen. En 1956, Somoza fue asesinado pero su hijo Anastasio Somoza Debayle le sustituyó, él mismo reemplazado por su hermano menor Luis Somoza Debayle en 1961.

Ese mismo año fue creado el Frente Sandinista de Liberación Nacional (FSLN), por tres antiguos miembros del movimiento estudiantil exiliados: Carlos Fonseca, Sylvio Mayorga et Tomas Borge. Inspirados por la rebelión de Sandino y la revolución cubana (que tuvo lugar dos años antes), se dieron cuenta que solo la lucha armada podía acabar con el régimen. Después de un intento fallido en 1963, ignorado de la población, los miembros del FSLN, como Sandino, subieron a las montañas para reestructurarse y organizarse. Movilizando a los intelectuales, obreros, algunos terratenientes pero sobretodo a los estudiantes, los fundadores del frente iniciaron una nueva guerilla en 1967 que fue rechazada por la Guardia Nacional, cada vez más odiada por la población por sus exacciones... 

El valle de Masaya

Entre Granada Masaya está la laguna de Apoyo, cráter de un antiguo volcán que se convirtió en un lago. El lugar, muy popular entre los locales, nos ofrece un poco de frescura fuera de la sofocante y turística Granada. Además, es domingo, y muchas familias vinieron a pasar el día en nuestra compañía. En una media hora, nos volvimos profesores de natación para un grupo de jóvenes de Masaya, pero como nuestros alumnos andaban bastante borrachos preferimos el levantamiento de codo al estilo brasa...

Después de haber dado una vuelta en la región, esperamos el fin de la Semana Santa para llegar a nuestra próxima etapa: la isla de Ometepe, en el medio del lago!

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