Et enseignez-leur aussi à lire.

mercredi 7 mai 2014

Pour quitter l'île d'Ometepe, il nous faut une nouvelle fois traverser le lac Nicaragua, pas mal agité ces derniers temps. Et comme nous avons eu la mauvaise idée de forcer sur la bouteille la veille, nous décidons de reporter le départ au jour suivant. Cette fois, c'est à bord d'un ferry que nous rallions San Jorge. Nos rêves de piraterie sont désormais loin derrière nous...

Nous décidons malgré tout de découvrir la côte Pacifique, en ralliant San Juan del Sur. Comme son nom l'indique, cet ancien village de pêcheurs est situé tout au sud du Nicaragua, près de la frontière avec le Costa Rica. On le savait plus ou moins, San Juan est un repaire de surfeurs, et dès notre arrivée nous en avons la confirmation. En quelques minutes, certains planchistes nous font regretter profondément le fait que les requins-bouledogue vivent dans lac Nicaragua, et non pas près de la côte Pacifique...

Au revoir Ometepe!

De toute manière, la saison des tortues n'est pas encore arrivée, ce qui limite nos activités à dépenser des dollars US dans les bars ou dans les cours de surf. Les seules plages dignes d’intérêt sont relativement isolées et difficiles d'accès. Nous quittons donc San Juan le lendemain matin, après avoir pris conscience que le chemin menant au Mexique est encore long. Après deux escales fascinantes à Rivas puis à Managua, histoire de nous embrouiller avec des chauffeurs de taxi qui voulaient nous rouler, nous arrivons finalement à León, ville déjà connue de nos lecteurs les plus assidus. Mais puisque vous voulez encore une histoire, en voici une!

Las Peñitas et ses vagues sans surfeurs

L'été 1978 voit le soulèvement d'une partie de la population dans plusieurs départements du nord du pays, mais la supériorité numérique et tactique de la Garde Nationale force les combattants sandinistes à se replier dans les montagnes, abandonnant parfois les insurgés des villes à leurs propre sort. Au début de l'année 79, le FSLN lance plusieurs offensives, aidés par une gréve générale qui paralyse le pays. De plus en plus isolé, le régime somoziste réplique en bombardant plusieurs villes et en multipliant les exactions. Mais la révolution est en marche et rien ne peut plus l’arrêter. Plusieurs villes du pays tombent aux mains des sandinistes, dont León, et les différentes colonnes de guérilla s'avancent vers Managua. Laché par la communauté internationale, Somoza Debayle fuit finalement le pays. Le 19 juillet, au prix de nombreuses morts, les guérilleros marchent enfin sur la capitale... L'insurrection est victorieuse, mais le plus dur reste à faire... la reconstruction du pays. 

La prise du pouvoir par le FSLN signe le début de l'embargo étasunien sur le Nicaragua et de la guerre des Contras (groupes paramilitaires anti-sandinistes, entrainés et armés par la CIA), qui durera presque 10 ans et fera environ 30 000 morts. Il y aurait beaucoup de choses encore à raconter sur cette période (notamment le scandale de l'Irangate, où certains membres du congrès américain vendaient des armes à l'Iran pour financer les Contras), mais nous sommes sur que si cela vous intéresse, vous vous renseignerez de vous même. Notre série consacrée au Nicaragua se termine sur un triste épilogue. En 2014, ceux qui se disent "sandinistes" sont revenus au pouvoir mais ont trahi les idéaux pour lesquels s'étaient battus leurs prédécesseurs. Ils semblent avoir fait leur la dictature qui  a fait naître leur mouvement...

On en connaît qui doivent se retourner dans leur tombe...

Géographiquement, León est idéalement positionné sur notre chemin du retour, mais pas seulement. Nos regrets de ne pas avoir profité de l'océan s’effacent vite puisqu'à 20km de là se trouvent les plages de Poneloya et Las Peñitas. A vrai dire, la côte Pacifique n'a rien de paradisiaque comparée aux Caraïbes, d'autant plus que les villages de la région portent encore les stigmates d'une récente tempête. Le jour de notre visite, la mer est encore agitée et les vagues assez impressionnantes. Et nous ressortons de l'eau pour le moins lessivés!

Au revoir Jesus! (Non c'est pas vrai nous le retrouverons bientôt)

De retour León, nous retournons au bien nommé "El Albergue", tenu par une sacrée bande de lascars. Leur credo  (là ils battent la DDE) : aucun qui travaille, quatre qui regardent! Mention spéciale à Jose, fin connaisseur de l'histoire du Nicaragua et véritable père Castor, qui nous aura bien fait rire. Une dernière soirée arrosée avec toute l'équipe et nous voici repartis vers le nord. Le Mexique est décidément à des années lumière d'ici, et nous ne voulons pas le faire attendre.

Nous faisons donc nos adieux au Nicaragua, non sans un petit pincement au cœur. Comme l'a dit le poète Rubén Darío, "Si la patrie est petite c'est que quelqu'un de grand l'a rêvé". Nous rajouterions que " C'est une patrie du grand n'importe quoi où le temps s'allonge vertigineusement, où l'on vous accueille les bras grands ouverts et les mains pleines de rhum, où toute la folie de l’Amérique Latine  s'est donnée rendez-vous." Notre voyage continue, on vous retrouve bientôt au dernier pays du C4, le célèbre Saint Sauveur !





Para irse de la isla de Ometepe, hay que cruzar una vez más el lago de Nicaragua, bastante agitado últimamente. Y como tuvimos la mala idea de tomar demasiado ron la noche pasada, decidimos posponer nuestra salida al día siguiente. Esta vez tomaremos un ferry para llegar a San Jorge. Nuestros sueños de piratería son ahora muy lejos de nosotros...

Sin embargo decidimos descubrir la costa Pacífica, pasando por San Juan del Sur. Como su nombre lo indica, ese antiguo pueblo de pescadores se encuentra al extremo sur de Nicaragua, cerca de la frontera con Costa Rica. Lo sabíamos más o menos, San Juan es una guarida de surfistas, y apenas llegamos que se confirma. En unos minutos, algunos surfers nos hacen lamentarnos sobre el hecho que los tiburones sarda viven en el lago de Nicaragua, y no cerca de la costa Pacífica...

El volcán Concepción se despide de nosotros

De todos modos, la temporada de las tortugas aún no ha llegado, lo que limita nuestras actividades a gastar dólares US en los bares o en clases de surf. Las únicas playas que podrían interesarnos son bastante aisladas y difícil de acceder. Nos vamos de San Juan por la mañana del día siguiente, después de habernos dado cuenta que el camino hacia México es largo todavía. Después de dos asombrosos cambios de bus en Rivas y luego Managua, para pelearnos un poco con los taxistas que querían engañarnos, llegamos finalmente a León, ciudad ya conocida por nuestros ávidos lectores. Pero como quieren una nueva historia, ahí viene una!

El nuevo deporte de moda en Nicaragua: surfear con una lancha

El verano del 1978 ve el levantamiento de una parte de la población en varios departamentos del norte del país, pero la superioridad de la Guardia Nacional fuerza los combatientes sandinistas a replegarse en las montañas, abandonando a veces los insurgentes de las ciudades a su propio destino. Al principio del año 79, el FSLN inicia varias ofensivas, ayudados por una huelga general que paraliza al país. Cada vez más aislado, el régimen somozista responde bombardeando varias ciudades y multiplicando las exacciones. Pero la revolución está en marcha y nada puede detenerla. Algunas ciudades son tomadas por los sandinistas, como León, y las diferentes columnas de la guerrilla avanzan hacia Managua. Dejado por la comunidad internacional, Somoza Debayle huye finalmente del país. El 19 de julio, después de haber pagado un precio de muchas muertes, los guerrilleros marchan por fin sobre la capital... Los insurgentes salen victoriosos, pero lo más difícil viene... la reconstrucción del país.

La toma de poder por el FSLN anuncia el inicio del embargo estadounidense sobre Nicaragua y de la guerra de los Contras (grupos paramilitares anti-sandinistas, entrenados y armados por la CIA), que va a durar casi 10 años y hacer unos 30 000 muertos. Hay muchas cosas que contar sobre ese periodo (en particular el escándalo del Irangate, donde algunos miembros del congreso estadounidense vendían armas al Irán para financiar a los Contras), pero estamos seguros que si les interesa investigarán por si mismo. Nuestra serie sobre Nicaragua se termina con un triste epílogo. En 2014, los que se dicen "sandinistas" volvieron al poder pero traicionaron sus ideales para cuales lucharon sus antecesores. Parece que hicieron suya la dictadura que hizo nacer su movimiento...

León... durmiendo

Geográficamente, León está idealmente ubicado sobre nuestro camino de vuelta, pero no solamente. Nuestros remordimientos de no haber aprovechado del océano se borran rápidamente, porque a unos 20km de aquí se encuentran las playas de Poneloya y Las Peñitas. La verdad, la costa Pacífica no es nada paradisíaca en comparación con el Caribe, y además los pueblos de la región aún llevan las cicatrices de una tormenta reciente. El día de nuestra visita, el mar es todavía agitado y las olas impresionantes. Y salimos del agua como si habíamos estado en una lavadora!

Las Peñitas VS. El Pacífico

De vuelta en León, regresamos al bien llamado "El Albergue", gestionado por una bandita de jóvenes. Su lema: ninguno trabaja, cuatro que echan la hueva. Hay que mencionar especialmente a Jose, gran experto de la historia de Nicaragua y cuenta cuentos ocasionalmente, que nos hizo reír bastante. Una última fiesta con todo el equipo y estamos otra vez en el camino hacia el norte. México está definitivamente a varios años luz de aquí, y no queremos que nos espere demasiado.

Entonces decimos adiós a Nicaragua, no sin cierta pena. Como dijo el poeta Rubén Darío, "si pequeña es la patria, uno grande la sueña". Agregaríamos que "es una patria donde todo pasa, donde el tiempo se alarga vertiginosamente, donde nos dan la bienvenida los brazos abiertos y las manos llenas de ron, donde toda la locura de Latinoamérica se dio cita". Nuestro viaje sigue, nos vemos pronto en el último país del C4, el famoso San Salvador!

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