Joyeux Noel de Bolivie!

mercredi 23 décembre 2009

Au départ d´Uyuni, ce sont de grandes montagnes rompant l´horizon de l´Altiplano qui se dressent devant nous. 6, 7, 8 heures de bus (quand on aime on ne compte pas!) nous attendent pour parcourir les 200km qui nous séparent de Potosí. La piste prend des allures de montagnes russes, à travers des paysages aussi diversifiés qu´étonnants (il ne maquait que Mickey et Dumbo et on se serait cru à Disneyland!). D´un flanc à l´autre, on passe d´étendues désertiques aux dunes de sable, traversant peu à peu des petits villages isolés ou le temps semble s´être arrêté.

Potosi vue du Cerro Rico

Nous rallions finalement Potosi (avec soulagement, il faut être honnête!), située à plus de 4000m d´altitude. Flanquée dans une vallée trop petite pour contenir tant d´activité humaine, la ville impériale (décrétée par Charles Quint en 1555) garnit les flancs des montagnes environnates à l´exception d´un immense cône dominant Potosi du haut de ses 4700m! Le Cerro Rico, fut-il ainsi nommé par les conquistadors espagnols, abrite dans ses entrailles l´un des épisodes les plus marquants et les plus tragiques de l´histoire de l´humanité!

La montagne d´argent, diront les uns, qui a considérablement enrichi l´Espagne et les monarchies européennes à l´époque de la colonisation. Au bas mot, se sont 30 000 tonnes de métau qui furent extraites des ces mines, c´est à dire assez pour construire une route à deux voies pavée d´argent de Potosi à Madrid. Ou assez pour construire un pont d´os de la Terre jusqu´aux enfers. L´énorme quantité de richesse accumulée par l´Europe permis à une nouvelle théorie économique de s´épanouir.... Potosi, détonnateur du capitalisme naissant ou quand l´Europe vendit son âme au diable. La suite vous la vivez actuellement!

La montagne rouge, diront les autres, qui fut la dernière demeure de 6, 7, 8 milions d´amérindiens (c´est malheureux mais comme les heures de bus on ne compte plus...), exploités dans les mines d´argent au nom de la soif inébranlable de richesse du vieux continent. Et aprés les locaux, devinez qui l´on envoya travailler dans l´enfer du cerro Rico? Et oui, encore et toujours les esclaves africains. Et la France fut bien entendu l´un des principaux moteurs de ce commerce inhumain. Mais l´atiltude ne leur convenant pas, on les envoya travailler plus bas, dans les champs de coca...

Juan, dit "Catchi", faisant une offrande d´alcool à 96º à El Tio

C´est accompagnés de Juan, guide et ancien mineur, que nous pénétrons dans le gruyère du Cerro Rico (qui a dit qu´il n´y avait que du mauvais fromage en Bolivie?) à la rencontre de El Tio (lien uniquement pour les hispanophones, désolé), mi-diable mi-homme, à qui les mineurs vouent un culte, lui offrant chaque jour feuilles de coca, alcool à 96º (après en avoir bu quelques gouttes!) et cigarettes. El Tio, si vénéré mais si dur avec ses protégés! La cavités des mines aur lesquelles il veille forcent les mineurs à avancer le dos courbé, respirant poussières et acides, par des chaleurs de plus de 40º (à 4 200m d´altitude on vous le rappelle!) et à trainer des wagons de 2 tonnes à la main, souvent les pieds dans l´eau.

Bon on arrête là! Mais vous l´aurez compris, cette expérience fut aussi traumatisante qu´enrichissante! La démonstration avec la dynamite à la sortie des mines nous aura quand même rendu un peu le sourire, après 2 heures passés dans l´antre de El Tio, cimetière de milions d´indiens d´hier, et "lieu de travail" de miliers d´autres aujourd´hui, condamnés à ne plus voir le jour en échange de quelques bolivianos... Conclusion : aprés avoir mis les pieds dans cette mine, vous ne vous plaindrez plus jamais de votre boulot!

Ça fait un peu voyeur certes, mais il faut le voir pour le croire!

Malgré tout, il serait faux de dire que Potosi ne se résume qu´à ses mines. En effet, c´est également un des hauts lieux de l´architecture baroque en Amérique Latine, en témoignent ses innombrables églises, ses batiments coloniaux et sa cathédrale, visitée en compagnie de Dulfredo, guide et grand comique à ses heures. Nous montrons même en haut de la tour, à la recherche de Quasimodo selon lui, mais surtout pour apprécier la vue à 360º sur Potosi et aussi pour sonner (tout doucement, pour le fun!) les cloches de la ville. Et on attend encore Esmeralda!

Le lendemain, nous prenons la route de Sucre. Oui, vous avez bien lu! De la route asphaltée pendant 4 heures et demi (contre 3 annoncées par le transporteur...). Ça tourne toujours mais pour une fois ça ne fait que descendre, pour le plus grand plaisir de nos poumons maltraités par l´altitude et l´atmosphère irrespirable des mines. A 2 790m, la ville de Sucre reste la capitale constitutionnelle de la Bolivie (comme quoi on en apprend tous les jours!). Nommée ainsi en hommage au maréchal Sucre (rien avoir avec ce que l´on met dans le café...), la "cité blanche" compte parmi les plus belles villes coloniales, du moins son centre-ville, désormais inscrit au patrimoine mondial de l´humanité par l´UNESCO, tout comme Potosi. Malgré son nom, Sucre ne brille pas, à l´image de la Bolivie, pour ses spécialités gastronomiques, loin de là! Et nous sommes condamnés la plupart du temps à manger du poulet frit (ou plutôt de l´huile avec du poulet pas cuit!), plat unique servi dans les dizaines (centaines?) de "fast food" que compte la ville. A contrario, nous redécouvrons le plaisir de dormir dans des draps propres, sans avoir à sortir notre duvet!

L´atmosphère de Sucre fut tellement relaxante qu´on s´est un peu endormis sur les photos...

Malgré la pluie, qui tombe par averses tropicales (car nous sommes sous le sunlight des tropiques, comme dirait Gilbert!), il fait bon de flaner dans les rues de Sucre, boire un café sur la place centrale et une bière au mirador de la ville, visiter le magnifique cimetière (ou se retrouvent beaucoup de boliviens venus passer l´après-midi au calme!) et le musée des Arts Indigènes (avec démonstration de tissage traditionnel par des indiennes venues des petits villages alentours). On a beau pas être intéressés par le "tricotage", c´est vraiment impressionnant!

Place centrale de Tarabuco : un Inca arrachant le coeur d´un conquistador...

Le temps d´un jour du seigneur relativement clément, nous partons en van pour Tarabuco ou se déroule le traditionnel marché du dimanche. On y trouve de tout, de la sandale en pneu à la dernière chaussure à la mode! Cette escale nous permet aussi de découvrir de plus près le communautés indiennes quechuas (vous savez désormais d´ou vient le nom des produits "rando" chez Decathlon!), toujours présentes dans cette partie de la Bolivie et fières de leur héritage pré-colombien, notamment Inca. Même s´il est difficile de communiquer (le quechua c´est pas facile à apprendre!), cette journée nous aura donné un petit aperçu de cette Bolivie dans la Bolivie, loin du tumulte des grandes villes traversées jusqu´à présent.

Et c´est avec une soirée franco-belge (encore!) que nous terminons notre séjour à Sucre. Pour la suite, nous partons donc sur les chemins de Bolivie à la recherche du Père Noel! Vous saurez peut être dans le prochain article, comment fait ce vieux barbu pour supporter le chaleurs estivales quand il vient apporter les cadeaux aux petits boliviens!

L´article engagé

vendredi 18 décembre 2009

Si les jeunes musulmans français portent leurs casquettes à l´envers, ne veulent pas trouver du travail et parlent en verlan, sachez que nous portons des panchos et des bonnets ridicules, nous travaillons uniquement pour voyager et nous barragouinons (un peu) le Quechua, on s´disait qu´ensemble .... on ferait bien péter l´Elysée !


Video réalisée à l´aide d´un batôn de dynamite bolivien (achetée 1€ sur le marché), 100 g de nitrate de sodium (acheté 0,50€ sur le même marché) , d´un detonnateur au mercure (acheté 0,25€ toujours sur le même marché) et d´une de meche à poudre à canon de 50cm (achetée 0,10€... encore sur le même marché!)

QUELLE BANDE DE CONS !

Entre sel et ciel, Entre houille et rouille, La Bolivie avance!

lundi 14 décembre 2009

Peu après Humahuaca, sur le chemin menant à la Bolivie, la quebrada nous offre une vaste palette de couleurs recouvrant les montagnes de rouge, d´ocre, de blanc, de vert ou encore de violet! Peu à peu, les roches colorées laissent place à une grande plaine ou la végétation se résume à quelques cactus et buissons aux couleurs beaucoup moins riches... L´eau du rio ne coule plus... Nous sommes sur l´Altiplano!

Situé à plus de 3 000m, ce vaste haut plateau semble si près du ciel. A la Quiaca (3 443m), ville frontière, il devient plus difficile de respirer. Et c´est sous un soleil de plomb que nous passons nos derniers instants en Argentine avant de rejoindre le poste frontière, à pied et avec près de 20kg sur le dos. A ce moment là, le salut vient de la coca (pas la boisson!), que les locaux utilisent comme coupe faim ou pour combattre le sorroche, mal aigu des montagnes qui sévit dans les Andes. Nous sommes désormais très loin des plages de Viña del Mar....

Dans l´immensité altiplanique

Consommée en masse dans cette region, cette feuille sacrée des Andes que les amer
indiens (Inca et Tiwanaku) utilisaient jadis à des fins religieuses est prohibée dans sur plupart des pays du globe. Peut etre parce qu´elle constitue un ingrédient de base de la drogue préférée des golden boys du monde... (pas besoin de vous faire un dessin). Surement pas parce qu´elle constituerait également une partie de la recette secrète d´une célèbre boisson gringo (là non plus pas besoin de sortir les feutres et les crayons). Comme quoi... la vie peut-etre très aléatoire selon que l´on soit magnat étasunien (et pas américain, car les boliviens le sont aussi!) de l´industrie du soda et grand consommateur de poudre blanche ou un cocalero (producteur de coca) bolivien...

Peu aprés notre entrée en Bolivie

Nous faisons donc tamponner nos passeports au poste frontière de la Quica, le temps d´apprendre 2/3 mots de français au douanier bolivien, avant de sauter dans un bus (qui ressemble à une vague épave montée sur des roues de 4x4) pour Tupiza, première escale bolivienne.

Avec près de 9 millions d´habitants rèpartis sur un territoire équivalent à 2 fois la France, la Bolivie est l´un des pays les plus vides et les plus pauvres d´Amérique Latine. Depuis l´indépendance en 1825, les colons espagnols n´auront laissé dans ce pays que des richesses pillées et un ethnocide sans précédent à cette époque... Comme quasiment tous les pays du sud du continent, la Bolivie est passée par la case dictature avant de redevenir une démocratie depuis 1982. En 2005, Evo Morales devient le premier homme d´origine amérindienne à accéder aux plus hautes fonctions de l´Etat en Amérique Latine. Une grande vague de réformes démocratiques fut alors amorcée (nationalisations, intégration des langues indiennes dans l´éducation, redistribution des richesses au profit des plus pauvres), notamment en faveur des indiens (qui représentent 60% de la population). Aujourd´hui, la révolution Morales se poursuit, en témoigne sa réélection le 6 décembre dernier avec plus de 60% des voix!

Nos premiers sentiments en Bolivie oscillent entre l´émerveillement (les paysages de l´Altiplano, c´est vraiment quelque chose) et la peur (les chauffeurs de bus, quand ils ne sont pas saouls, conduisent comme des pilotes de rallye sur les pistes de terre et de sable!). 90km au nord de la frontière, Tupiza nous accueille, plantée au milieu d´un cirque de montagnes rouges, qui dessinnent un creux dans l´immensité de l´Altiplano. Dès le lendemain, nous partons pour Uyuni, notre premier objectif bolivien. Pour cela nous devons effectuer plus 6 heures de trajet en bus (on garde ce mot par commodité..) pour à peine 200km, à travers des sommets, des steppes, des canyons, des rivières assechées et des séquences "vomi" désormais incontournables!

Le cimetière des trains

Au premier abord, la récompense n´est pas là! (aprés 6h de montagnes russes...on espérait mieux). La ville d´Uyuni en soi n´a rien de captivant. Ancienne plaque tournante de l´exportation de minerai vers le Chili au XIVe siécle, Uyuni était devenue, avant les années disco, une ville fantome que le soleil plombe le jour et que les vents glaciaux balayent la nuit! En témoigne son gigantesque cimetière de trains témoignant de la longue décadence du pays complètement dépassé par le contexte mondial en matière d´exploitation du minerai.

En plein désert ... de sel!

Malgré tout, la manne touristique apporte aujourd´hui un second souffle à la région. Et aux vues des merveilles qui entourent Uyuni, on comprend sans problème l´afflut de voyageurs du monde entier dans ce décor digne de Star Wars! Nous partons donc à la découverte du Salar (désert de sel) en compagnie de Tom (un étudiant allemand rencontré dans le bus), Cristina (étudiante espagnole rencontrée dans le bus) et Paola et Mario (guatémaltèques rencontrés dans la jeep nous menant au Salar). Et oui, en Bolivie les transports sont en passe de doubler Meetic au niveau du nombre de rencontres effectuées par leur intermédiaire...

La Isla Inca Huasi

D´une superficie de plus de 12 000km2 (l´équivalent de 2 départements francais), le Salar d´Uyuni est un immense désert de sel situé à 3 650m d´altitude. Son épaisseur varie de 1 à 12m de hauteur, et en dessous il y a un lac qui jadis formait avec le lac Titicaca une des étendues d´eau douce la plus grande du monde! Comme vous vous en doutez, on y trouve essentiellement du sel, mais aussi, vous ne l´aurez jamais imaginé, des isles de corrail pleines d´immenses cactus! C´est donc sur l´Isla Inca Huasi que notre jeep s´échoue après avoir parcouru 50km de cet océan irréel. L´étendue blanche laisse apercevoir aux alentours des volcans et des montagnes, qui, par un phénoméne optique, semblent flotter au dessus du salar! Les rayons du soleil nous brulent la peau. Leur reflet sur le salar nous brule les yeux. Nous rentrons sur Uyuni cuits comme des lomos de lama! Si en Argentine on mange du boeuf, en Bolivie le lama est la viande par excellence! Et c´est pas mauvais!

Les cactus dominant le désert de sel

Notre escale à Uyuni se termine. Mais d´autres merveilles nous attendent à quelques heures de bus (comme en randonnée, on ne parle pas en distance car ca n´a aucun sens!). Nous vous donnons rendez vos dans le prochain article aux mines de Potosi et à la ville coloniale de Sucre.

Argentine ma bien aimée...

dimanche 6 décembre 2009

Sur le chemin nous menant de Santa Maria à Cafayate, la végetation se raréfie, l´air devient plus sec, la chaleur plus lourde. C´est une zone encore trés rurale que nous traversons, plus métissée aussi. La province de Salta a été l´une des région les plus touchée par la crise économique qu´a traversé l´Argentine en 2001/2002.... Un petit rappel des faits est nécéssaire? Soit...

Une cabane typique du nord de l´Argentine

Durant sa prési
dence (1989-1999), Carlos Saul Menem lança une politique d´ultra-liberalisme et un systeme monetaire basée sur la parité pesos/dollar. Une présidence marquée par nombre de scandales politico-finaciers, qui entraineront petit à petit l´Argentine dans une crise économique. Son successeur, Fernando de la Rua, n´arrivera pas à enrayer la crise car les exportations souffrent du niveau trop élevé du dollar. En quelques mois, le pesos argentin perd 75% de sa valeur. Fin 2001 les banques argentines sont au bord de la faillite (tiens, ça ne vous rapelle pas quelquechose?) et l´Etat n´arrive plus à payer ses fonctionnaires. La suite on la connait. Manifetsations géantes, pillages et chute de La Rua. 10 millions d´Argentins passent au dessous du seuil de pauvreté. Et les plus touchés furent les populations rurales et surtout le peu d´Indiens vivant encore dans le pays. Aujourd´hui, le nord se remet difficilement de ces évenements et les bidonvilles ont poussé beaucoup plus vite qu´ailleurs....

La Quebrada et ses mille couleurs

Mais cela ne nous empêche pas d'arriver en vie à Cafayate, capitale nationale du vin blanc (dommage qu´on soit arrivé apres la Saint Martin!). Situé au creux d´une oasis et entouré de magnifiques vignes, ce village est une étape reposante de notre voyage vers la capitale de la province de Salta, Salta (incroyable, non?). Le lendemain c'est sur la route nous menant à Salta (encore plus incroyable!?) que nous restons bouche-béés devant l´incroyable spectacle que nous offre la Quedabra de las Conchas. Un paysage digne du far west. Une nature sauvage, magnifique. Des couleurs éclatantes comme sur un tableau impressioniste. Ici une locomotive (avec un peu d'imagination ou un peu de vin blanc), ici des chateaux (avec de l'imagination ou du vin blanc) ou encore par là un visage (avec beaucoup d'imagination ET beaucoup de vin blanc).

Los castillos (les chateaux) : consommer avant de regarder!

Un autre tableau que nous a offert la Quebrada

Quelques heures plus tard nous voici arrivés à Salta, surnomée par les argentins "la linda" (la belle). Ville coloniale, posée en pleine jungle, où le mot fiesta prend tout son sens. Nous echouons à l' hotel El Andaluz où nous faisons la rencontre d' argentins, de français, d' israeliens, de belges (encore), d'anglais, de boliviens et d' un quebecois! Tabernacle! A El Andaluz nous avons perdu la notion du temps mais nous avons quand même pu flaner dans la ville, visité le musée de l' histoire coloniale et nous perdre dans la Quedabra de San Lorenzo. Ici plus qu´ailleurs nous redécouvrons le plaisir de partager le maté, des grands asados, et des discussions enfumées avec les argentins, Eh Che! C´est aussi l´occasion de nous essayer à la feuille de coca. On a un peu l´impression de broutter de l´herbe mais parait il c´est trés bon pour le corps.

Aprés un indien dans la ville, voici un québécois dans la jungle!

C´est avec Jeremie, le quebecois, que nous reprenons la route pour Humahuaca, au nord de Salta à quelques kilometres seulement de la frontière bolivienne. Et ici nous sommes loin, trés loin de Buenos Aires. Huamahuaca est une petite bourgade plantée au milieu d´un decor de reve. Ici presque pas de voiture et la plupart des habitants ont pour lointains ancetres un certain peuple nommé... Inca. Malheuresemnt le quechua s´est perdu et le castillan regne desormais en maitre sur cette région des Andes. Avec le Quebec nous passons nos derniers moments sur le territoire argentin à arpanter comme nous le pouvons la région. ¡Que lindo!

Sur les hauteurs dominant le village de Humahuaca

Mais notre voyage au pays du tango, des gauchos et du maté arrive à son terme. La Bolivie nous attend. Aprés avoir fait nos adieux à Jeremie nous montons dans le bus en partance pour la frontière, non sans jetter un dernier coup oeil à ce pays que nous avons tant appris à aimer. L´un comme l´autre l´Argentine nous a profondement marqué tant par la beauté de ses paysages que par ses habitants. Nous y reviendrons. Ici se termine la première partie de notre voyage. Ici commence notre périple à travers l´autre Amérique Latine, celle que nous attendions vraiment!

"L'homme du tango est un être profond qui médite sur le passage du temps et sur ce que, finalement, ce passage nous apporte : la mort inexorable" (E. Sabado)

¡Suerte!

Papa dit, ils peuvent tuer des hommes, mais ils ne tueront pas la mémoire
Les mères des disparus chantent toujours contre l'oubli
On vit le fruit d'une démocratie ratée,
Dans un pays si riche tant d'enfants ont dans le ventre qu'une tasse de Mate.
Parce qu'on est dirigés par la mafia du crime,
Moi j'comprends pas et quand j'demande pourquoi
on m'répond toujours....
« parce qu'on est en Argentine »

Keny Arkana, Victoria

La malédiction de la Ruta 40

En revenant en Argentine, notre destin était, une fois n´est pas coutume, tout tracé. Un mois plus tard, 2 ou 3 000 km plus loin, 20 à 30º de plus, la Ruta 7, qui relie Santiago à Buenos Aires nous amenait inexorablement vers Mendoza, 3e plus grande ville d´Argentine traversée du nord au sud par une certaine Ruta 40...

Les lacets menant au Paso Libertador

Définitivement frappés par le syndrome de Stockholm, nous nous dirigions vers ce qu´on peut appeller notre pire cauchemard ... jusqu´à présent! Et pour cela, nous avons franchi le Paso Libertador , situé à 3175m d´altitude (quand même). Pour cela, nous avons arpenté la plus belle route des Andes, à travers d´innombrables lacets (l´Alpe d´Huez á côté ferait office d´autoroute) qui slaloment entre les gigantesques sommets et les neiges éternelles de la cordillière. Malheuresement, les nuages nous auront caché l´Aconcagua, le toit des Amériques culminant à 6959m.

Les montagnes encerclant la route des Andes

Mais la récompense était bien là. Mendoza nous accueille avec son soleil rayonnant, ses chaleurs accablantes, ses filles sublimes et ... ses célèbres bodegas (caves à vin) ! Qu´ils soient tintos (rouges), blancos (pas besoin d´être bilingue) ou espumantes (du champagne, mais sans l´appellation), les vins mendozinos comptent parmi les meilleurs du pays et du continent, même si ça vaut pas une bonne Lichette! Et on ne s´est pas fait prier pour visiter une des plus grandes bodegas de la région, nommée Norton (on vous l´accorde, ça ne sonne pas trés argentin...). Des explications de la visite, nous auront retenu, hormis la dégustation, que leurs meilleurs vins vieillissent dans des fûts en chêne français. Les vignes ( 80% de sépages francais, 20% de sépages californiens) poussent dans un cadre sublime, surplombées par les contreforts de la cordillière.

Avec Willy et ... une Quilmes

Accompagnés par Willy, notre guide par excellence, nous avons retrouvé les meilleurs saveurs de l´Argentine : la viande (lomo pour la cuite, chicas pour la crue!), les empanadas et la bière, notamment la Quilmès (émouvantes retrouvailles!) et la Andes (fabuleuse découverte).

Mais la Ruta 40 nous attire, comme Sauron attire le précieu. Elle nous appelle et nous ensorcelle! La 1ére frayeur vient du chauffard argentin qui nous prend en stop de Mendoza à San Juan. On a beau être confiant en voiture, là, on n´était pas rassurés!

Jusque là, tout va bien!

On avait deja casse une voiture, on a encore fait plus fort!

La seconde intervient une heure après le départ pour Tucuman. A la sortie d´un virage, le bus de nuit perd 3 roues (qu´on a vu passer par la fenêtre!) et vient s´échouer dans les graviers sur le bord de la route. Pas de blessés, ni de morts, mais prés de 2h d´attente au milieu de nulle part. A ajouter à cela que nous n´avons pas pu voir la fin de Full Contact, film (navet) avec Jean Claude Van Damme. La poisse!

Mais jusque là, tout va bien!

La Quebrada de los Sosas, une route ... et de la jungle!

Le lendemain, le trajet qui relie Tucuman à Cafayate (prononcez "Cafachaté" ça fait plus raffiné), sur la Ruta 307, prend des allures de soulagement, malgré les 2 correspondances dans des villages encore plus paumés que St Nicolas de Macherin. Et pourtant, la traversée de la Quebrada de los Sosas, gorge couverte de forêt tropicale et de nuages s´écrasant sur la montagne n´est pas de tout repos! Ensuite, la traversée du plateau de Tafí del Valle nous mène vers le col Infernillo (petit enfer!) ou les prairies et les lacs laissent place sur l´autre flanc aux paysages arides dominés par des roches ocres d´ou sortent d´immenses cactus. Malades en voiture et vertigeophobes (on l´avoue on l´a inventé) s´abstenir!

Une oasis dans le desert nord argentin

Mais jusque là, tout va bien!

La malédiction n´aura pas eu raison de nous. A Santa Maria, nous rallions une fois de plus la Ruta 40, qui nous mène 90km plus loin, jusqu´à Cafayate. Vous saurez donc dans le prochain article (ou sur les chaînes de TV du monde entier) si on est mort ou pas!

Mais soyez en sûr, tout ira bien!

PS : la plupart des photos ont été prises d´un bus, en mouvement, avec des vitres sales (normal on est en Argentine), à des moments ou on n´était pas soit, entrain de manger soit, entrain de dormir, et ou on pouvait se poser sur des sièges sans vomi dessus (on vous l´as dit, ça brassait!). Donc soyez indulgents! On vous en mettra plein la vue dans le prochain article! Promis!

... Asados et Manu Chao! Proxima estación : ESPERANZA !

mardi 1 décembre 2009

Et ce n´est pas un diner en famille que nous a réservé notre première nuit en compagnie des Castro, mais bel et bien un concert du francès le plus connu en Amérique latine, nous avons nommé ... Manu Chao! Et nous pouvons vous jurer qu´entendre près de 30 000 chiliens chanter en français, c´est tout simplement rénial ! Mais des concert il y en aura d´autre, et c´est au mexique à Monterey que normalement nous assissterons, si nous sommes encore en vie, au World Magnétic Tour de Metallica! Caramba!

Mais revenons à nos moutons. Chez la famille Castro nous avons donc Javi, la cadette, notre véritable hòtesse qui nous aura trimbalé dans tout Santiago et qui dans deux ans partira à son tour faire le tour du monde, en commençant par la France bien entendu! Valéria, la seconde, dont nous avons faité l´anniversaire le surlendemain du concert ce qui nous a permis de faire la conaissance de Safary Calipso un groupe de ragga santaguien ainsi que de Valeska, une franco-chillienne qui est née à... Grenoble!

Les 3 mousquetaires en compagnie de Valeska

Ensuite nous avons Pilli l´ainée, Papa et Maman Castro qui ont été au petits soins pour nous durant notre séjour et enfin les oncles, les tantes, les cousins et les cousines Castro que nous avons rencontrés lors d´un asado famillial. Et un asado (barbeucue) chilien c´est comme un verre de Pisco, ça ne se refuse pas! Le principe est trés simple : il suffit de manger et de boire jusqu´à ce que mort s´en suive, tout simplement extraordinaire!

Javi et Valeria Castro, soeurs fidèles...

Que dire de plus si ce n´est que nous avons : fait la conaissance de Snoop Dog, médité sur le temps et les dimensions, entendu au moins 20 fois la marseillaise chantée par des chiliens qui ne parlaient pas un mot de français, trouvé l´équivalent chilien du PMU buissard, croisé un Voironnais dans le métro de Santiago, toujours pas trouvé de chartreuse, pour ceux qui auront vu les Parasites (ou Blade 2, au choix) croisé l´actrice Léonor Varela, et assisté à la fin du monde.

Mais tout à une fin et notre séjour au pays des avocats (palta) prend fin. C´est donc avec tristesse que nous quittons le Chili et ses habitants qui n´auront jamais céssé de nous surprendre. L´aimabilité, l´hospitalité et joie de vivre chilienne nous manqueront. Partout où nous sommes allés, partout où nous avons erré, partout où nous avons squatté, c´est avec le sourire que nous avons éte accueillis. C´est aussi l´heure des adieux avec Loys qui lui, continue seul son tour du monde. Aprés ces quelques mois passés ensembles, c´est décidément une page de notre voyage qui se tourne! Prends soin de toi au pays du soleil levant, Hasta pronto amigo !

Bref pour nous le Chili c´est fini, mais nous esperons que pour vous cela ne fais que commencer. Ici débute notre grande remontée vers le nord, vers le pays des Incas, vers Bogota! Et comme nous sommes sur que cela vous attriste enormement, voici une série d´images retraçant ces premiers mois passés sur le sol du Nouveau Monde... A trés bientôt !

Puerto Madryn - El Doradillo

El Chalten - Fitz Roy

El Calafate - Perito Moreno

Bariloche - Cerro Campanario

Valparaiso

Valpo, Santiago, Pisco...

vendredi 27 novembre 2009

Notre fugue de l´Echo Farm magnifiquement orchestrée nous parachute tout droit sur la place du village d´Olmué à 8h du matin.... Et à cette heure au Chili, on ne croise que des chiens errants!

A Olmué, il y a des cactus!

Nos recherches fructueuses nous ménent néanmoins à un camping situé à quelques encablures du Parque la Campana, au pied des montagnes. Enfin une occasion de découvrir de plus prés la région. Mais décidement le soleil, certainement fâché que nous ayons mis fin à nos prières, décide de se cacher derrière les gros nuages que nous a ramené l´océan Pacifique. Malgré tout, cette escale en campagne chilienne nous aura permis de remettre notre cerveau à l´endroit et de rencontrer des personnes étonnantes comme un retraité chilieno-etasunien du FBI avec qui nous avons, dirons nous, partagé le calumet de la paix... Désormais, notre retour à Valparaiso chez Pam et Cata est inéluctable et imminent, afin de retrouver notre amour perdu...la fiesta!

Valpo fiesta team

Et la fiesta, à Valpo, c´est comme la tournée d´adieu d´ACDC, ça ne se termine jamais! Cependant, deux ingrédients sont indispensables pour que la sauce prenne.
Le premier est le pisco, que les chiliens adorent, peut être un peu trop... Le second est la cumbia, une fois que le pisco (on en remet une couche, parce que c´est tellement bon!) a fait son effet!
Et quand tout cela se termine, en gros quand il commence à faire jour, tout le monde rentre dormir toute la journée en compagnie des arañas de rincón. Ça fait froid dans le dos, mais apparemment ça n´est pas plus dangereux que ça, et cette bestiole est plus considérée comme un animal de compagnie que comme une araignée mortelle! Quant à nous, on est toujours pas convaincus.

Si seulement sa piqure pouvait nous transformer en Spiderman!

L´épopée fantastique des trois mousquetaires, Flo (Tintin, pas évident...), Quentin (Tarantino, déjà plus évident) et Loys (Drink drink drink Man, l´évidence même!) se poursuit ensuite à Santiago. Nous sommes accueillis dans le quartier de Nuñoa par Nico, Jerko et Felipe, trois colocs pour qui le pisco (un dernier pour la route!) est davantage une religion qu´une boisson, malgré le fait qu´ils viennent de découvrir récemment leurs origines juives.
En bref, des conversations interminables teintées d´humour, toujours autour d´un verre de... non allez on arrête! Un accueil plus qu´adorable même si la baignoire ressemblait davantage à la marre aux canards! Et une révélation, la découverte des toucans et de leur importance dans l´équilibre du monde, parce que les toucans don´t care! (citation de Nico, pleine de sens vous l´aurez compris...)

Tintin, Nico, Drink drink drink Man, Jerko, Felipe y Tarantino

Adios Nuñoa, buenos dias Apoquindo! Trois jours après notre arrivée, notre petite équipe de manouches change de quartier direction la East Coast de Santiago, chez la famille Castro! (vous y avez pensé, mais non rien à voir!).

Granja party, c´était pas la fête!

lundi 16 novembre 2009

La perle du Pacifique s´éloigne derrière nous au fur et à mesure que nous rentrons dans l´arrière pays "Valparadisiaque", jusqu`à Olmue , 40km à l´Est. Les températures s´élèvent, la végétation se tasse. Le vert des cactus et l´ocre des terres asséchées remplacent le bleu de l´océan.

Les trois semaines que nous nous préparions à passer à l´Echo Granja (qui signifie ferme, et à ne pas confondre donc avec "ganja") présentaient plusieurs intérêts. D´une part, il s´agissait de s´immerger au sein du paysage chilien, ses habitants, sa langue si particulière, ses modes de vie, ses chiens et chats errants... D´autre part, ce petit break nous aurait permit de faire, outre les travaux de la ferme (qui n´a pas jardiné aec un grand père ou un tonton?), des expériences nouvelles en matière de découverte d´autres cultures et d´expériences spirituelles.
Notre séjour à l´Echo Granja se résumera en trois mots, ou plutôt deux!

En direct de Tatouine!

Veni... nous arrivons donc à la ferme pour trois semaines de WWOOFing en plein coeur de la Vème région (du Chili, vous l´aurez deviné). L´Echo Granja se présente comme un grand projet écologique d´agriculture organique Homa qui allie donc une culture agricole "bio" à des rituels de méditation basés sur le rythme du soleil, qui pour information se lève vers 6h30 du matin dans le coin. Grasses mat´ à oublier!

Les lieux de méditation me manquaient pas...

Vidi... le décor est magnifique, junglesque. Rien n´est déraciné ou taillé. La nature est reine! Les activités "de la ferme" sont intéressantes, même si le soleil, à qui on demande d être clément, nous puni dès que l´on se découvre d´un poil! L´accueil est plus qu´amical, fraternel. La cuisine, végétarienne, est excellente et abondante!

Une partie du potager

Il aura manqué de Vici... les quatres heures OBLIGATOIRES de récitation journalières du Tryambakam Mantra, en boucle et sans pauses seront très vite venues à bout de notre motivation. Il faut dire que nous sommes en Amérique Latine, alors si en plus on nous force à prier en Sanskrit... Le sur-lendemain de notre arrivée, nous quittons l´Echo Granja. Nous n´étions certainement pas prêts à nous lancer dans une telle "folie"...

Le désormais célèbre "Tryambakam Mantra"

Mention spéciale à Quentin, the "Best Homa Man", qui aura participé (commencé seulement) à la dernière cérémonie, "séchée" par Flo et Loys. A sa décharge, il est vrai que sa chambre était juste à côté de la salle de méditation, alors que les deux autres "mécréants" s´étaient exilés en tente, juste à coté du compost...

Bouddha n´aura veillé sur nous que quelques jours...

Concernant la suite, la beauté des alentours nous pousse à rester dans la région d´Olmué, ou nous poursuivons (un peu prématurément...) nos aventures!

PS : desolés pour ces photos, mais nous les avons prises dans l´illégalité le matin où nous avons fui de cette maison d´allumés (le feu hahahah, ah non pardon jajajajaja)...

La perle du Pacifique ou la fin des quatres fantastiques

lundi 9 novembre 2009

"Valparaiso scintillat dans la nuit de l´univers. Du monde et vers le monde surgirent des navires pavoisés beaux comme des colombes de rêve, des bateaux parfumés, des frégates affamées que le cap Horn avait retenues plus que de raison... Souvent les hommes à peine débarqués se précipitaient sur la pâture... Jours féroces et fantastiques où les océans ne communiquaient que par le lointain détroit de Patagonie. Temps où Valparaiso payait en bonne monnaie les équipages qui la souillaient et qui l´aimaient."


P. Neruda, J´avoue que j´ai vécu

Les couleurs de Valparaiso...

Principal port du Chili et deuxieme ville du Chili, située dans la Vème région, la ville est dominée par 44 cerros formant un amphitheatre naturel donnant sur... l´Océan pacifique! Ici le moyen le plus pratique pour se deplacer n´est ni le bus ni le metro et encore moins nos pieds (parce que c´est fatiguant) mais l´un des 15 ascensores (funiculaires) tout droit sortis des années 30 qui partent encore et toujours à l´assaut des quartiers de la ville haute et de ses maisons hautes en couleurs. Elle fut jadis le port le plus important du continent, escale obligatoire pour les navires raliants l´Atlantique au Pacifique via le détroit de Magellan! Tombée en désuétude avec la contruction du canal de Panama au début du siècle dernier, la ville aspire aujourd´hui à redevenir l´un des principal pole economique du pays.


Vue des cerros depuis le port

Et nous dans tout ça? Apres notre visite express de Santiago, c´est en bus que nous nous rendons à Villa Alemania dans l´agglomération de Valparaiso/Viña del Mar, 100kms au nord. C´est ici que nous entamons par ailleurs notre première experience sur couchsurfing chez Camilla et sa famille dont l´accueil fut chaleureux et sympathique. Cette solution nous permet d´une part de pratiquer d´avantage notre (piètre) español, de vivre avec la population locale et d´autre part de découvrir le coin avec les meilleurs conseils prodigués par nos hôtes! L´éloignement de Villa Alemenia avec Valparaiso nous oblige à chosir un moyen de transport parmi deux solutions proposées : soit le métro (Alsthom, cocorico!) tranquille et reposant, soit les minibus conduits par des chauffeurs qui, frustrés de ne pas être devenus pilotes de rallye, exercent leur passion dans les rues sinueuses de la ville. Frissons garantis!

De la sebastiana...

Aprés un week-end riche en decouvertes, nous quittons Villa Alemania pour.... Valparaiso, l´occasion de découvrir une fois n´est pas coutume, la ville de jour. Et c´est dans les hauteurs, sur les flancs du cerro Mariposas que nous posons nos bagages et nos jambes rendues lourdes par la salsa et le manque de sommeil. Bienvenus chez Pamela, Catalina et César, étudiants de Valparaiso et guides parfaits! Nous decouvrons avec eux la ville et ses ruelles, et bien sur la vie nocturne des quartiers du port. C´est ici -il y a bien longtemps- que les cap-horniers venaient s´echouer dans les nombreuses tavernes aprés de long et difficiles mois passés en mer. Et c´est dans l´unique but des rendre hommage à ces braves marins que nous fêtons notre retour du Grand Sud, même si il faut l´admettre la traversée du continent est certainement moins perilleuse les pieds sur terre!

Vue du cerro Mariposas

Sous le soleil et avec la bise marine, nous flânons maintenant dans les rues de Valparaiso. Quoi de mieux que de se perdre dans le dédale des rues colorés, admirer l´océan Pacifique depuis les hauteurs de la ville, discuter comme nous le pouvons avec les chiliens d´ici et d´ailleurs sous les regards attentifs des chats qui, de leurs perchoirs nous rappellent combien il fait bon vivre à Valparaiso, la perle du Pacifique. Et c´est sans doute de La Sebastiana que la vue est la plus belle. Mais de toute façon vous direz nous, quoi de mieux que la maison d´un artiste pour saisir l´atmosphère spéciale qui règne ici? La dernière demeure de Pablo Neruda, battie sur le cerro Florida nous offre un suberbe panorama sur la baie de Valparaiso. Le poète y écrivit ses mémoires juste avant de partir défitivement pour Santiago, gravement malade, le jour du suicide de son ami Salvador Allende...

Une des nombreuses ruelles colorées menant à la Sebastiana

En ce vendredi 13, l´océan s´éloigne. Echo Granja, nous voilà! Nous partons aujourd´hui à Olmue pour trois semaines de WWOOFing dans une ferme biologique où notre heure d´arrivée est programmée en fonction du coucher de soleil! C´est donc l´heure des adieux car si Loys (le Remois) continue l´aventure (châmpetre) avec nous, Jeff (la Belgitude) nous quitte pour Rio! Apres 2 mois passés ensemble, les quatres fantastiques se séparent, les trois mousquetaires se reforment!

Et dans la série "diaspora buissarde", un gros big up à notre Binouzzz qui à defaut de ne pas nous rejoindre, part retourner le Cachemire! Quant aux autres, n´oubliez pas : tournoi de belote le 12 décembre organisée par une sacrée équipe de branquignoles... buissarde bien entendu!


La puissance du port de Valparaiso

A Santiag´ chausse tes tongues!

jeudi 5 novembre 2009

Après avoir connu les phénomènes météorologiques les plus difficiles à vivre pour l´homme (froid, vent, pluie, grêle, neige mais toujours pas de cyclones!), la remontée vers Santiago s´avère être un véritable bol d´air frais, si on omet les 25-30º à l´ombre et la pollution urbaine.
Au bout de 800 km de Ruta 5, tronçon de la mythique Panaméricaine, nous attend une chaleur estivale et un temps de retour au beau fixe, tout comme notre moral. Ceci dit, on n´était pas tombé en dépression, mais nos tongues et nos shorts de bain commençaient à nous manquer...

Santiago, ses palmiers, sa cordillère (encore) enneigée, son smog...

Fondée en 1541, Santiago se situe à la fois à proximité de l´Océan Pacifique (et ses infinissables plages de sable fin) et de la cordillère des Andes (et ses stations de ski). La capitale du Chili regroupe à elle seule environ un tiers (33% pour les matheux) de la population du pays, ce qui résulte d´un exode rural important. Et qui dit exode rural dit aussi (extrême) pauvreté. Comme à Buenos Aires, il n´est pas rare le soir venu d´apercevoir des hommes et des femmes fouiller les poubelles en cherchant le moindre détritus à revendre pour gagner un peu d´argent, voire pour survivre. Ce n´est pas un scoop, l´Amérique Latine n´est pas le pays merveilleux de Casimir et on se doit de le rapporter, car ça fait partie intégrante de notre voyage...

...tout comme nos aventures! Devant être à Valparaiso le lendemain de notre arrivée à Santiago, c´est un emploi du temps de ministres qui nous attend pour la visite de la capitale en un jour seulement. Mais, c´est sans la 607 de fonction et sans compter sur le métro (bondé!) que nous partons à l´assaut de la ville et de ses Cerros (et oui encore!).

Bordée à l´Est par la cordillière et ses neiges de printemps, Santiago compte de nombreuses collines comme le Cerro Santa Lucia et le Cerro San Cristóbal, qui permettent d´apprécier l´énorme étendue de la ville (40 x 35 km!) à travers quand même un petit brouillard (mais pas naturel) que les grenoblois connaissent bien!

Le centre de Santiago vu de la Torre Mirador

Le Cerro Santa Lucia, qui fut le premier campement du conquistador Pedro de Valdivia (fondateur de la ville), est dominé aujourd´hui par un fort qui se dresse au milieu de la végétation ambiante de la colline. Au sommet, la Torre Mirador, comme son nom l´indique, offre un beau point de vue à 360º sur le centre ville de Santiago.

Le Cerro San Cristóbal vu du... Cerro Santa Lucia

Quant au Cerro San Cristóbal, accessible en funiculaire, il abrite le Parc Métropolitano qui avec sa superficie de 740 Ha (soit 2 fois plus que Central Park!), constitue l´un des plus grands parcs urbains au monde.

L´escale dans la capitale nous donne ensuite l´occasion de faire quelques visites culturelles, et en premier lieu au Museo del Arte Precolombiano, qui regroupe sculptures, textiles, céramiques et d´innombrables objets appartenant jadis (et, par miracle, toujours!) aux peuples primitifs américains (mais pas des Etats Unis), avant l´arrivée de ce cher Christophe... Evidemment, on y trouve des pièces mayas, aztèques et incas mais également une grande quantité d´objets provenant d´autres peuples qui ont joué un rôle considérable dans l´histoire et le développement du continent avant de voir débarquer nos voisins espagnols dans le coin. Ces collections proviennent d´une zone géographique s´étendant de la Patagonie au Mexique actuel, coincidence!?

Statues Mapuches en bois, réalisées bien avant la fondation de l´Empire Inca

La seconde visite se déroule au Museo del Arte Visual, qui regroupe d´une part des photos sur le théme des indiens Mapuches (ça ne vous rappelle rien?), et d´autre part une exposition d´objets dont on ne comprend ni le sens ni l´utilité, ce qui prouve bien que ce sont des objets d´art! Plus sérieusement, cette visite fut assez sympathique et reposante.

En un mot, entre nous et Santiago, ce fut bref mais intense

Aprés la traversée de l´Atlantique (en avion certes!), celle de la Patagonie et celle des Andes, nous nous heurtons à un nouvel obstacle, le Pacifique! Mais rassurez-vous, nous n´irons pas plus loin que le port de Valparaiso, prochaine escale au pays de Pablo Neruda!

Il est de notoriété publique que si Fabien avait du écrire cet article, il l´aurait nommé : A Santiag´chausse des tatanes... mais là ça rime plus.